BENIN: La dette de Houngbédji envers Yayi

12 avril 2010

La dette de Houngbédji  envers Yayi

Le fait est historique, l'évènement chargé de symboles. Le Bénin politique retiendra le 09 avril 2010 dans ses annales. Un regroupement de partis opposés au régime en place s'entend pour faire front commun et avoir une candidature unique. Houngbédji n'est que le candidat de l'U.N, un candidat peut-être plus comme les autres fois et les autres candidats mais rien qu'un candidat. Seulement Me Adrien Houngbédji mieux qu'en 1991, mieux qu'en 1996, mieux qu'en 2001, et surtout beaucoup mieux qu'en 2006, caresse le rêve de la magistrature suprême. Et à raison d'ailleurs, parce que les armes du combat présidentiel ont changé, et les hommes et femmes du combat ont augmenté en nombre et en qualité. C'est un grand pas et cela, il le doit à Boni Yayi.  On est encore à 10 mois des élections présidentielles mais déjà Houngbédji doit se libérer d'une grande dette envers Boni Yayi. Houngbédji, "l'Union fait la Nation", toute la "vieille classe politique" doivent remercier Boni Yayi d'avoir permis la clarification et la consolidation du monde politique béninois. Boni Yayi doit être remercié pour avoir, entre les deux tours des élections présidentielles de 2006, pris des engagements " mystérieux" avec la vieille classe politique sans jamais les honorer. Il doit être remercié pour avoir, une fois au pouvoir, voulu la mort  de cette vieille classe politique. Il doit être remercié pour avoir donné comme signe de gratitude au Madep et comme dans un western hollywoodien, arrêté " la Coq d'Adja Ouèrè" qu'il a gardé longtemps emprisonné envers et contre tout. La tentative de destitution de Issa Saley a été un signal fort pour la classe politique dite vieille. La nomination des ministres Psd, Rb, Madep malmenés et sans marge de manœuvre, des ministres " kpayo" en fait a été aussi un ciment pour la construction du G4 aujourd'hui " L'Union fait la Nation"… En somme tous les actes et déclarations  de Boni Yayi tendant à montrer les leaders de la vieille classe et leurs lieutenants comme des apatrides, des corrompus, des gens de qui le Bénin n'a rien tiré du tout, ont contribué d'une part à donner naissance à " L'Union fait la Nation". D'autre part, Boni Yayi mérite la gratitude des "U.n" pour sa politique d'hommes nouveaux, grands diplômés, très bons technocrates. Ces béninois nouveaux sans aucune expérience de la gestion des affaires publiques, sans aucune assise politique et dont les noms sont liés à de gros scandales politico-socio financiers ( Cen-sad, machines agricoles, cession Onigbolo, Fagnon et le titre foncier de Dassa, achat de députés, ont contribué à la comparaison de la cuillère à café et de la louche. Le Changement prôné par Boni Yayi a eu à la place d'un programme gouvernemental juste une vision et plus tard, quelques orientations. Les nombreuses et multiples bonnes initiatives  n'ont pas porté la promesse de leurs fleurs parce que ne s'inscrivant pas dans une approche globale préalablement définie avec un chronogramme, des actions et des moyens identifiés à l'avance. C'est tout ceci qui donne de la crédibilité à l'U.N et à son candidat unique. Et c'est pour tout ceci que Houngbédji et "l'U.n" ont une dette envers Yayi : remercier Yayi d'avoir tout fait pour les mettre ensemble et leur donner de la visibilité et de la crédibilité.

Francis Z. OKOYA