Lundi 22 novembre 2010
BENIN: La Fondation Mo Ibrahim a oublié le roi Boni 1er !!!
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
Voilà donc que pour le compte de l’année 2010 finissante, la très sérieuse Fondation Mo Ibrahim, qui ambitionne de célébrer la bonne gouvernance étatique sur le continent africain, n’a trouvé personne à récompenser. Pas un dirigeant, un seul, non ! La Fondation, comme Barack Obama, croit que « La bonne gouvernance précède le développement ». On comprend donc qu’elle veuille dénicher des exemples, afin de les encourager mais aussi d’inciter les autres à leur emboîter le pas. On comprend moins que sur tout le continent, même lorsque tous les autres dirigeants étaient abonnés absents quand sonna la cloche de la bonne gouvernance, la Fondation Mo Ibrahim n’ait pas vu notre Boni Yayi à nous, au moins lui, comme exemple de dirigeant pratiquant la bonne gouvernance. Ah ! Quel oubli ! Un crime de lèse-yayisme sans doute. A moins que la Fondation ait carrément oublié d’évaluer le Bénin. Autrement elle aurait assurément reconnu les mérites de Boni Yayi.
Car, comment oublier Boni Yayi sans être sûr de n’avoir pas failli dans la recherche ? N’est-ce pas lui qui, dans ce petit coin de terre africaine nommée Bénin qu’il dirige depuis le 6 avril 2006, réalise des prouesses jamais égalées et inégalables avant longtemps ? Ne réalise-t-il pas ce que personne, avant lui, n’a fait pour ce pays durant les 46 ans d’indépendance qui précédèrent son accession au pouvoir ? N’a-t-il pas réussi à porter de 600 milliards de FCFA à peine à 1300 milliards de FCFA, le budget de l’Etat entre 2006 et 2009 même si dans la réalité c’est à peine 800 milliards qui sont exécutés ?
Anticipant sur la crise économique et ses effets pervers, n’a-t-il pas réalisé l’exploit que sous son mandat, ses concitoyens aient souscrit une épargne assurance tous risques (y compris contre le chômage) via ICC Services et consorts, pour se mettre à l’abri du besoin aussi longtemps qu’ils le voudraient ? N’est-ce pas lui qui ne sait jamais rien de ce qui se passe dans le pays surtout quand ça ne l’arrange pas ? Une preuve éclatante de bonne gouvernance pourtant ?
C’est vrai que les autres dirigeants africains, qui auraient pu prétendre valablement au bénéfice de cette distinction, sont tous des prévaricateurs et des prédateurs attitrés des biens et ressources de leurs pays, accumulant des immeubles en Europe et ailleurs hors de leurs pays. Boni Yayi, lui, est clean en la matière. N’est-ce pas ? Et ce ne sont pas les insinuations de la Lettre du Continent relatives à des immeubles acquis en France, ni même les interprétations tendancieuses d’un bloggeur impertinent nommé Benoît Illassa à propos de ces insinuations, ou encore les modestes bâtisses que Boni Yayi a acquises en un temps record à l’intérieur de son pays, preuves de son patriotisme et de sa bonne gouvernance -ah oui-, qui feraient croire le contraire. Notre Boni Yayi est assurément un exemple. La Fondation Mo Ibrahim aurait dû le savoir.
Nous faire ça
en rangeant notre bon Boni Yayi dans le même rang que les mauvais gestionnaires qui jonchent le continent, c’est remettre en cause, au moins en partie, les certitudes de bonne gouvernance soutenues par les thuriféraires. Ceux-ci, à leur tour, ont dû commettre une grosse erreur préjudiciable à Boni Yayi. Ils n’ont pas bien vendu, à l’international, ses prouesses authentiquement uniques, les acquis de sa bonne gouvernance et tout ce qu’il nous promet encore sur ce chantier. Ils ont oublié de dire au jury que Boni Yayi, pour lutter contre la corruption, a fait mettre Séfou Fagbohoun en prison avant d’aller ensuite demander pardon dans son antre d’Adja-Ouèrè. Ils ont oublié aussi d’aviser le jury que c’est depuis des années que nous faisons des efforts soutenus dans le sens de la bonne gouvernance. C’est ainsi que nous avons marché en 2007 contre la corruption. Qu’en 2008, dans le cadre du Sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou, nous avons battu tous les records de bonne gouvernance en achetant une paire de gants à 90.000 FCFA, un imperméable ordinaire à 400.000FCFA, etc. Ils ont oublié de parler des belles économies réalisées dans le cadre de la réparation de l’avion présidentiel, de l’achat des machines agricoles, etc. Quand on s’est ainsi inscrit dans une telle dynamique de bonne gouvernance depuis 2006, ce n’est pas en 2010 qu’on renie sa religion. La pratique a dû continuer…
Ils ont oublié que sur la base de tout ce qui précède, on se doit d’élever Boni Yayi au rang de parangon de vertu. Qui d’autre mériterait cette distinction ?