BENIN: La République des économistes a fait faillite
Performance économique du Bénin, Yayi confirme la reculade : " Nous sommes derniers…"
(C’est le moment de situer les responsabilités)
Prévenir c’est mieux ; le Pdt Yayi est dos au mur
Le Bénin est la dernière des économies de la sous-région ! Le président Boni Yayi ne s’en est pas caché devant les producteurs de coton du septentrion : " La question économique se pose aujourd’hui. En termes de croissance économique, nous sommes derniers avec 3%. Si on avait les 130.000 tonnes de coton qui sont perdues quelque part, on serait autour de 4 à 5%. On aurait affiché le même taux de croissance que le Burkina, le Mali etc… Etre dernier, je n’aime pas ça. Pendant tout le sommet, j’ai baissé la tête. Et tout le monde me regardait. J’avais tellement honte. Ah Seigneur, je préfère la mort. Quelle humiliation, quelle humiliation ! Parce que le Wassangari n’aime pas la honte…".
Mais, si le Bénin en est là, à qui la faute ? A tous les Béninois comme l’a insinué le chef de l’Etat devant les paysans quand il affirmait : " mes compatriotes doivent se demander ce qu’ils font pour leur pays et non ce que le pays fait pour eux… ". C’est discutable. Car, s’il est vrai que chaque citoyen doit apporter sa pierre à l’édification de la Nation, il est d’autant plus vrai que ce sont les dirigeants qui doivent de par leur politique, faciliter l’apport des citoyens quels qu’ils soient. Sinon, que peut le paysan de Tchoumi-Tchoumi sans l’accompagnement des dirigeants ? Et l’opérateur économique a beau vouloir donner le meilleur pour son pays, il ne pourra pas s’en sortir s’il n’y a pas une politique appropriée pour l’émergence du secteur privé. Or, dans une économie libérale, nul n’ignore la place de choix qu’occupe le secteur privé dans la croissance. Alors, parlant de responsabilité, l’amalgame doit être évité. C’est plus que clair. A grand pouvoir, grande responsabilité.
Le mal vient de loin
Le président Boni Yayi sait mieux que quiconque que les premiers responsables de l’échec du changement de mentalité des Béninois, ce sont les gouvernants. En le portant au pouvoir en 2006, les Béninois étaient prêts à tous les sacrifices et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour aller de l’avant. D’ailleurs, la première année expérimentale du changement a été très encourageante. Un gouvernement composé de ministres de qualité qui étaient à leur place. Des citoyens qui systématiquement allaient au bureau à l’heure. Des conducteurs de taxi qui évitaient de faire des surcharges…Mais hélas ! La politique politicienne s’en est mêlée. La politisation de l’administration, la guerre contre les opérateurs économiques, l’impunité, la corruption au sommet de l’Etat, les décisions mal mûries etc se sont invitées à la table de la gouvernance. Les dénonciations de l’opposition et de la société civile ont été vaines ou parfois passées en dérision…La résultante, c’est la dernière place au plan économique dans la sous-région tant décriée par le président Yayi. A qui la faute ? Certainement pas au Béninois lambda.
9-07-2012, Angelo DOSSOUMOU S.