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30 juillet 2010

  

BENIN: Les 50 dates du cinquantenaire

  


Le 1er août 1960, à zéro heure devant le Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, en présence d’une foule immense, joyeuse et enthousiaste, Hubert Maga 1er ministre proclame solennellement l’indépendance du Dahomey. Le nouvel emblème national Vert Jaune Rouge est hissé au mât sous les ovations d’une population en délire venue des quatre coins du pays. 101 coups de canon tonnent. Comme l’exprime si bien le titre de l’hymne national écrit par le Père Gilbert Dagnon, une aube nouvelle commence. L’heure de la responsabilité a sonné pour tous les citoyens à quelque niveau de l’échelle sociale qu’ils sont. Désormais, le maître-mot est l’effort, le travail acharné, l’amour de la patrie pour construire un pays de paix et de progrès. Dans cette œuvre difficile mais exaltante et noble, le chemin est long à travers les générations qui passent. Depuis, 50 ans, soit un demi-siècle, sont passés avec de nombreuses péripéties. Radioscopie de ces dates, 50 au total. Elles marquent des événements majeurs qui ont jalonné la marche de notre peuple. Vers la prospérité.


1 1er août 1960 : proclamation de l’indépendance du Dahomey.
2 22 septembre 1960 : admission du Dahomey aux Nations Unies
3 26 novembre 1960 : Adoption par référendum de la 1ère constitution
4 11 décembre 1960 : Hubert Maga est élu 1er président de la République – élection   de la 1ère Assemblée nationale législative
5 28 octobre 1963 : Chute du régime de Hubert Maga et fin de la 1ère République. Le pouvoir est exercé par le colonel Christophe Soglo.
6 19 janvier 1964 : Sourou Migan-Apithy et Justin Ahomadégbé sont élus Président de la République et Vice-président
7 22 décembre 1965 : chute de la 2e République : le général Christophe Soglo,
chef d’État-major des Forces armées dahoméennes prend le pouvoir.
8 17 décembre 1967 : les jeunes cadres de l’armée renversent le gouvernement   du général Soglo. La direction du pays est assurée par le lieutenant-colonel  Alphonse Alley.
9 17 juillet 1968 : Suite à l’annulation du résultat des élections présidentielles de mai 1968, le Dr Emile Derlin Zinsou, désigné par les militaires est investi   Président de la République
10 10 décembre 1968 : Chute du gouvernement du Président Zinsou, victime du coup d’état du Colonel Maurice Kouandété
11 12 décembre 1969 : un Directoire Militaire comprenant les lieutenants-
colonels Paul Emile de Souza, Benoît SIinzogan et Maurice Kouandété
dirige le pays.
12 3 avril 1970 : Annulation des élections législatives et présidentielles pour
cause d’irrégularités. Le Directoire appelle la classe politique et leurs 4
leaders à former un gouvernement d’union nationale. Le Dr Emile Derlin  Zinsou refuse la proposition ; Maga,  Apithy,  Ahomadégbé l’acceptent.
13 7 mai 1970 : Investiture du Conseil présidentiel composé des trois leaders.  Hubert Maga est le 1er à occuper le poste de Président du Conseil
présidentiel, chef de l’Etat, chef de gouvernement.
14 7 mai 1972 : Début du mandat de Justin Ahomadégbé Tomètin à la tête du  Conseil présidentiel
15 26 octobre 1972 : Fin du régime du Conseil présidentiel; proclamation
de la Révolution par le chef de bataillon Mathieu Kérékou.
16 30 novembre 1972 : Publication du Discours Programme de Politique
Nouvelle d’Indépendance Nationale.
17 30 novembre 1974 : Adoption du Socialisme Scientifique comme voie de
développement basée sur le marxisme-léninisme.
18 30 novembre 1975 : le Dahomey change de nom et devient République
Populaire du Bénin. Le nouveau drapeau est le vert frappé dans l’angle
supérieur gauche d’une étoile rouge à cinq branches – Création du Parti de
la Révolution Populaire du Bénin.
Désormais la fête nationale est fixée au 30 novembre, appelée les Trois Glorieuses, à savoir 30 novembre 1972, 30 novembre 1974, 30 novembre  1975
19 16 janvier 1977 : Echec de l’agression militaire contre le Bénin.
20 29 juin 1977 : Mgr Bernardin Gantin créé Cardinal par le Pape Paul VI.
21 30 décembre 1978 : Démarrage des émissions de la télévision.
22 4 février 1980 : Installation de l’Assemblée nationale révolutionnaire. Ignace Adjo Boco élu président du Comité permanent.
23 17 février 1982 : Première visite du Pape Jean-Paul II au Bénin.
24 15 au 17 janvier 1983: Visite de François Mittérand, président de la République française.
25 7 décembre 1989 : Abandon de l’idéologie marxiste-léniniste.
26 19 février 1990 : Ouverture de la Conférence nationale des forces vives ; Mgr    Isidore de Souza est élu président.
27  27 février 1990 : Nicéphore Soglo élu 1er ministre du gouvernement de
transition par la Conférence.
28 28 février 1990 : Clôture de la Conférence. Le président Mathieu Kérékou   prend l’engagement à faire mettre en œuvre de manière réaliste toutes les décisions issues des travaux. La période du renouveau démocratique est née.
29 1er mars 1990 : La RPB devient la RB ; à nouveau le drapeau national est
vert, jaune, rouge.
30 27 mars 1990 : Investiture de Nicéphore Soglo comme 1er ministre par le
Haut Conseil de la République (Hcr) ; formation du gouvernement de transition.
31 2 décembre 1990 : adoption par référendum du projet de constitution qui
instaure un régime présidentiel et le multipartisme intégral.
32 11 décembre 1990 : Promulgation de la nouvelle constitution par le Président     de la République.
33 17 février 1991 : Organisation des premières élections législatives du renouveau démocratique ; 23 partis politiques participent au scrutin pour les  64 sièges à l’Assemblée nationale.
34 10 mars 1991 : 1er tour des premières présidentielles du renouveau
démocratique.
35 24 mars 1991 : 2nd tour entre M. Kérékou et N. Soglo ; ce dernier remporte
le scrutin avec 67,5% M. Kérékou obtient 32,5%.
36 4 avril 1991 : investiture de  Nicéphore Soglo, 1er président de l’ère du
renouveau démocratique – formation du gouvernement provisoire.
37 7 avril 1991 : Installation de  l’Assemblée  nationale.
38 29 juillet 1991 : formation du 1er gouvernement de Nicéphore Soglo.
39  3 au 5 février 1993 : 2e  visite de Jean-Paul II. Le Pape rencontre  les
dignitaires  de  l’islam à Parakou et les adeptes du culte vodoun à Cotonou.
40 7 juin 1993 : Installation de la première Cour Constitutionnelle.
41 28 mars 1995 : 2e élections législatives.
42 1er décembre 1995 : Visite officielle au Bénin du président français
Jacques Chirac.
43 Du 2 au 4 décembre 1995: VIe Conférence des chefs d’Etat et de
gouvernement ayant le Français en partage
44 3 et 18 mars 1996 : 1er et 2e tour des présidentielles : Mathieu Kérékou
remporte le scrutin avec 52,49% contre 47,51% pour Nicéphore Soglo.
45 8 avril 1996 : Formation du 1er gouvernement Kérékou avec 18 membres ;
Me Adrien Houngbédji est nommé 1er ministre.
46 8 mai 1998 : Démission de Me Adrien Houngbédji du poste de 1er ministre
et des trois ministres membres de son parti, le Prd.
47 13 mars 1999 : Décès de Mgr Isidore de Souza, archevêque  de Cotonou,
ancien président de la Conférence nationale, ancien président du Hcr.
48 8 mai 2000 : Décès de Hubert Maga, 1er président du Dahomey indépendant.
49 6 avril 2006 : Investiture à  Porto-Novo  du  Dr  Boni  Yayi, 3e président de
l’ère du renouveau démocratique.
50 22 mai 2008 : Obsèques du Cardinal Bernardin Gantin à Cotonou. Le
gouvernement béninois  décide de donner son nom à  l’aéroport
international  de  Cadjèhoun.                                                    Ephrem Quenum

 

La dernière minute

 

 


Le régime du changement a du mérite, par rapport à tout autre, d’avoir décidé et planifié sur son quinquennat les fêtes anniversaires de notre indépendance. Mais, à chaque fête du 1er août, il reste tributaire de notre propension au retard et des agissements impossibles de dernière minute.

 


Depuis 2006, les Béninois et encore plus leurs gouvernants savaient que le 1er août 2010 serait l’occasion d’une  grande fête nationale, d’un jour exceptionnel où il faudrait marquer 50 ans d’expérience surtout politique, de libération du joug colonial. Si pour les hommes fêter 50 ans est l’occasion d’un jubilé d’or, pour toute une nation cette date butoir devrait retenir plus d’attention que d’ordinaire.
Pourtant, du point de vue matériel et spirituel, le pays semble très peu mobilisé pour ce jubilé d’or de son accession à la souveraineté. Le scandale  Icc-Services, banqueroute d’Etat, n’est qu’un prétexte ultime et opportuniste qui arrange tout le monde pour ne pas s’en faire  sur la démission et le manque d’enthousiasme généralisé à propos du 1er août 2010. Pour beaucoup de citoyens dans l’administration  publique, la seule chose, c’est qu’il faudra s’attendre à un « week-end prolongé », comme  ils aiment à le dire dans le jargon  administratif, à  voir  donc le lundi 2 août accordé par le gouvernement comme un  jour férié « chômé payé». Pour  le  reste, chacun y ira de son chemin, à faire la fête ou pas, à vaquer… Bref, dira l’autre, «on ne sent rien » de la fête.
Oui ! On ne sent rien ; et il y a longtemps que c’est ainsi. C’est le propre de nous-mêmes Béninois, le propre, sans doute, de ceux qui nous dirigent.
Scandale Icc-Services mis à part, il y a longtemps que le 1er août 2010 était prévu pour être fêté à Porto-Novo, depuis 4 ans tout au moins. Il y a bien longtemps que Porto-Novo, ville capitale  de  notre  pays, était dans un délabrement désespéré. Il y a aussi longtemps que, tous les régimes confondus, partant de ceux d’avant la Révolution à ceux d’après la Conférence nationale de Maga à Apithy en passant par Kérékou I et II ou III sans exempter les renaissants, et aujourd’hui les émergents du changement, il y a donc longtemps qu’aucune vision ni aucune décision politique au sens large n’a pensé l’avenir de notre ville capitale sur 25, 30, 40 ou 50  ans  au  moins. Et  voilà où  nous  en sommes  aujourd’hui, à tout faire à la dernière minute, pour ce qui est des 50 ans de la vie de tout un peuple.

 

 

L’état des lieux n’est
pas élogieux

 


Point n’est besoin de quitter les  mamelles  de  l’Atacora  ou de venir en touriste à Adjatchè (Porto-Novo) pour connaître l’état des lieux dans la capitale. D’un, depuis 1960 où il y avait déjà des cadres décideurs pour notre pays, il était déjà advenu que  ce lieu fût la capitale de notre pays. 50 ans après, c’est autour de cactus et de ronces touffus mêlés de palétuviers que les mauvaises herbes dictent leur forte présence de témoins vivants à certains des symboles de cette date de l’indépendance. Pour beaucoup de ces symboles, à l’instar des statues de la place de l’Indépendance datant de 1961, personne ne vient même à la rescousse : on y pensait guère, jusqu’à ce jour très invocateur pour nous tous, fils et filles de ce pays. Personne ne peut être fier de voir son chez-soi être dans un tel délabrement auquel s’ajoute la mise en chantier de la plupart des grandes artères, pour colmater les brèches.
De deux, qui des décideurs du  Parlement,  auquel ce délabrement n’échappe pas puisque l’hémicycle se trouve à Porto-Novo, et du gouvernement, qui a fini par se  décider en dernière instance pourrait passer aux aveux et dire au peuple que ce délabrement  lui a échappé ? Personne. Car, cet état des lieux est ainsi depuis des décennies. La Capitale Porto-Novo et son devenir ont été livrés depuis toujours aux luttes sans issue faites de tirs croisés  entre le pouvoir en place et l’opposition. Tout se passe comme si, même faire des retouches sur Porto-Novo, c’est arranger la robe de l’opposition. Nous  savons comment finalement le gouvernement s’est décidé à jouer sa partition pour procéder à l’accord de prêt de 4 milliards de la Boad, de janvier à mars dernier. Ce fonds qui devait servir à la reconstruction de la ville capitale passait pour une manière d’avancer de l’argent à la bourse des opposants au régime.


Les rafistolages déshonorants


Ces épisodes de l’accord de prêt une fois finis avec retard sur l’essentiel, pendant que les jours s’égrenaient au grand marquoir posé à l’entrée de Porto, les chantiers ouverts pour parer la ville des atouts de fête dignes d’une capitale et dignes d’une noce d’or, devaient alors compter avec le temps dont personne n’est maître en dehors du bon Dieu. Et dans ces conditions, ce qui devait arriver est arrivé. Malgré les pressions et les descentes du chef de l’Etat sur le terrain, Porto-Novo, tout comme Paris, ne pourrait être fait en un jour…
Beaucoup d’endroits prévus pour loger les festivités à Porto-Novo restent en état de chantier. Les entrepreneurs n’ont pas su faire des miracles. A moins de construire la ville en maquettes artificielles ou en des tentes prêtes à être posées aux endroits prévus pour abriter la fête.
Et au finish, il y a un prix à payer pour le retard. Le retard, caractéristique des Africains en général, du Béninois en particulier, devrait faire l’objet primordial des colloques et autres fora autour de ce cinquantenaire de l’indépendance dans la plupart des pays africains. En ce qui concerne le Bénin, c’est une opportunité qui s’offre pour un questionnement profond à tous les niveaux social, politique et économique. Pour aucun peuple au monde, le retard n’est jamais un  héritage légué par les ancêtres. Au contraire. Jadis, nos grands parents avaient un sens précieux du temps qu’ils liaient aux saisons et au calcul lunaire. Il est bien étrange aujourd’hui, qu’avec tant de dispositifs calendaires et d’outils pour connaître les heures, et nos emprunts des Tic (Internet, téléphones portables, BlackBurry et autres IPod…), avec autant de gestionnaires et d’outils de chronogrammes, nous en soyons là. C’est une interpellation à tous au bon changement.
Luc Assogba

 

 

Une lutte pour la prospérité au Bénin


Le Conseil économique et social (Ces) a organisé du mardi 27 au jeudi 29 juillet 2010 au palais des Congrès de Cotonou un colloque scientifique international sur le thème « Cinquante ans d’indépendance et problématique de la prospérité au Bénin ».


En choisissant d’organiser un tel colloque auquel ont pris part plus de 300 représentants de plusieurs pays d’Afrique, le Ces vise une analyse profonde du chemin parcouru depuis 1960. Cet exercice, rappelle son président, Nicolas Adagbé, «conduira à identifier les maux qui nous minent ainsi que les défis à relever au cours des cinquante prochaines années pour assurer à notre pays un développement durable ». C’est ce qui amène le Président de la République, Boni Yayi, à participer à l’ouverture de ce colloque pour inviter chaque participant à s’investir  réellement dans les travaux. Pour lui, « la prospérité à laquelle nos pays aspirent constitue une démarche à la fois individuelle et collective ».
Avant d’arriver à un résultat pour cette prospérité, il faut un bilan. Ce  bilan  réalisé par Madame Nardos Bekele Thomas, coordonnateur résident du système des Nations unies et représentante résidente du Pnud, s’appuie sur trois constats. D’abord, l’Afrique en général reste à la traîne du développement. Ensuite, l’indépendance politique qu’elle a reçue n’est pas accompagnée de l’indépendance économique. Enfin, alors que le continent regorge de ressources naturelles et de capital humain, les Africains continuent de vivre dans la pauvreté.
Les communications qui suivent s’articulent autour de trois angles : bilan économique et souveraineté nationale ; comportements socioculturels et prospérité ; paix et développement.

 
Que retenir ?


L’éducation est encore mise en cause au cours de ce colloque puisqu’elle est le socle du progrès auquel l’on aspire. Elle doit prendre en compte les besoins du pays pour la formation, et insister sur les valeurs afin d’éviter l’hypocrisie généralisée des Béninois participant activement à la corruption qui ruine dangereusement l’économie de notre pays.
Entre autres, on retient des conclusions et recommandations que pour réaliser une prospérité et un développement du Bénin dans les 50 prochaines années, il faut une refondation impérative des valeurs morales, culturelles et éducatives. Pour cela il faut un changement dans les comportements, remplacer dans nos mentalités la pauvreté par la prospérité, utiliser toutes nos potentialités, substituer à l’éducation théorique une éducation pratique, pertinente et directement liée aux orientations et stratégies de développement pensées sur de long terme. Il est pressant que l’éducation civique soit imposée.

 

Stanislas Amoussou
Stagiaire

 

La projection dans l’avenir

 


Après 50 ans  d’indépendance sur fond de tâtonnements, le Bénin a besoin pour le prochain cinquantenaire, de  dirigeants capables de prendre de grandes options politiques pour le développement. 

 
Qu’avons-nous fait de durable depuis 50 ans ? La réponse est peu de choses. Mais ce passé est derrière nous, et la question qui se pose désormais est : que voulons-nous faire dans les 50 ans à venir ? La célébration des noces d’or de l’accession de notre pays à l’indépendance nous donne en effet l’occasion de nous projeter dans l’avenir pour marquer des domaines précis, et nous donner le moyen de les réussir. Pour construire le train le plus long du monde, la République populaire de Chine a travaillé cinquante ans durant dans une vision prospective. En sommes-nous capables ? Nous devons savoir saisir les opportunités. Nous devons par exemple mieux exploiter dans la durée notre situation géographique de pays de l’hinterland. Depuis 1960 où la plupart des pays de la sous-région ont accédé à l’indépendance, une vision prospective de long terme aurait permis au Bénin de faire la grande option de construire une autoroute qui part de Cotonou à Ouagadougou. En acceptant d’avancer lentement mais sûrement, par exemple en réalisant 20 km d’autoroute chaque année. Imaginez où on serait si on avait mis en œuvre cette idée depuis 1960 !

 

 

50 ans : l’occasion de faire preuve d’ambition…

 
Les cinquante ans d’indépendance nous offrent l’occasion de faire des options similaires. Il s’agit d’exploiter nos atouts, notre petite taille, notre situation géographique, le contexte sociologique qui est celui du Bénin, et à partir de ces réalités prendre de grandes options.
Ce n’est pas qu’on a manqué de vision prospective. On peut ainsi parler de la perspective Alafia 2025. Partant des études nationales de perspectives à long terme, le Bénin s’est doté au milieu des années 90, avec l’appui du programme des Nations Unies, d’un document de référence qui projette le pays dans l’avenir. A travers Bénin perspectives 2025, des objectifs à atteindre sont fixés dans le domaine de l’économie, de la santé, de l’éducation à travers des options dans lesquelles devrait s’insérer tout dirigeant politique à la tête du pays. Mais aujourd’hui, il est difficile d’évaluer ce qu’en font les décideurs du pays.

 

…En analysant nos freins pour mieux négocier les prochaines années.

 
Pour projeter notre pays dans les cinquante prochaines années dans les meilleures conditions possibles, quatre axes peuvent être proposés.
Le premier va consister à prendre des initiatives d’approfondissement de la compréhension de nos difficultés à faire progresser le pays.
Le deuxième axe doit conduire à réfléchir sur ce qu’il faut faire pour garantir que les œuvres utiles et nécessaires seront poursuivies quel que soit le détenteur du pouvoir au sommet de l’Etat.
Le troisième axe visera à réfléchir sur la manière de régler la question de la maintenance : comment faire prendre conscience de la nécessité d’assurer la maintenance de toutes les réalisations du passé ?
Enfin, le dernier axe nous amène à réfléchir à la manière de se concentrer de façon systématique et sur la durée autour de quelques secteurs clés, à choisir des priorités pour l’avenir. Même si tout peut sembler prioritaire dans un pays comme le Bénin, sélectionner certaines priorités est indispensable pour espérer des résultats pérennes. Le professeur Pierre Mêtinhoué propose par exemple de « trouver un lobby, un groupe pour exiger des dirigeants de grandes options dans divers domaines et veiller sur leur mise en œuvre », un peu à la manière des « think tank » dans les pays anglo-saxons.

Alain Sessou

 
Ma prière du jubilé d’or de notre indépendance !

 

 A l’occasion du Jubilé d’Or de notre Indépendance, je voudrais faire monter vers  le Très-Haut une oraison :

Seigneur, Merci de nous avoir accordé depuis 50 ans la Grâce de l’indépendance.
Nous te Bénissons pour tout le bien que nous avons pu accomplir durant ces 5 décennies écoulées. Pardon, Seigneur, pour tous nos manquements et nos erreurs !
Guéris en nous les blessures du passé ! Enterre nos divisions ! Fais circuler la sève de la concorde et de l’unité dans toutes les ramifications du Bénin ! Et fais de nous des artisans de vérité, de justice et de paix ! Retire-nous du gouffre de la misère ! Garde-nous sous ta continuelle protection ! Corrige notre mentalité ! Inspire-nous des pensées, des paroles et des actes qui nous honorent et qui appellent le développement intégral ! Sème en nous le goût du travail bien fait, et crée au plus profond de nous-mêmes la soif de l’excellence ! Fais éclore en nos esprits la détermination et l’ardeur nécessaires pour construire notre Pays ! Propulse-nous sur les sentiers de l’auto prise en charge !
Apprends-nous à croire en nos capacités ! Aide-nous à œuvrer pour le bien commun, dans un esprit de sacrifice et de désintéressement total ! Fais-nous redécouvrir le sens des valeurs éthiques !  Que nos aspirations au bonheur ne nous éloignent pas de Toi ! Sois notre boussole en toute circonstance ! Façonne en nous des êtres nouveaux ! Cultive en nous l’amour de Dieu et du prochain ! Et ravive en nos cœurs l’amour de la Patrie ! Sauvegarde pour nous le respect des droits de l’homme ! Consolide notre démocratie !
Seigneur, en cette année jubilaire, nous te supplions de faire pleuvoir sur le Bénin une abondante pluie de Grâces et de Bénédictions rénovatrices, afin que nous soyions enfin délivrés du joug du néo-colonialisme et de l’extraversion outrancière qui nous retiennent encore dans le bourbier mortifère d’une certaine dépendance. Et, libère-nous, Seigneur, de la peur et de la torpeur qui nous paralysent, du pillage et du gaspillage qui nous gangrènent,  de l’irresponsabilité et de l’impunité qui nous révoltent, du complexe d’infériorité et du manque de créativité qui nous embrigadent, de la corruption et de l’option de mauvaise gouvernance qui nous ligotent, des coups bas dont nous battons le record. Délivre-nous de l’égoïsme et de l’égocentrisme qui nous aveuglent, du régionalisme et du sectarisme qui nous enferment, du clientélisme et du favoritisme qui nous égarent, de la jalousie et de la haine qui nous aliènent, de la paresse et de la négligence qui nous bloquent, de la Béninoiserie et de la sournoiserie qui nous arrièrent,... Seigneur, en un mot, libère-nous de l’autre face de nous-mêmes pour qu’on inaugure enfin l’ère d’une indépendance authentique ! Amen !

Source: La Croix du Bénin

 

 

Tag(s) : #Politique Béninoise
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