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BENIN: LES CHANTIERS VASEUX DU ROI BONI 1ER !

 

 

Publié le 29 novembre 2010

 

 

Si la construction d’infrastructures devrait faire réélire un Chef d’Etat au Bénin, Boni Yayi peut déjà se frotter les mains : il est déjà réélu. Il n’est qu’à voir la liesse qui l’accompagne ces derniers jours à travers le pays lors des inaugurations ou visites de chantiers de constructions de routes et pistes de dessertes rurales.

 

Aussi bien dans le Mono-Couffo, le Borgou-Alibori que dans l’Ouémé-Plateau, les populations ont accouru pour saluer son œuvre et l’en remercier. Habitué depuis à cette liesse populaire qui lui dope le moral ainsi qu’à ses hommes, Boni Yayi en redemande pratiquement.

 

Tel à Nikki, sur le chantier de la route N’Dali-Nikki-Tchikandou-Frontière du Nigeria, où les déclarations dithyrambiques du maire l’ont fait sourire jusqu’aux oreilles. C’est un Boni Yayi radieux qui s’est fondu dans le peuple de ses adulateurs pour goûter quelques instants de bain de foule. Il est vrai qu’à force d’attendre cet événement historique, les populations avaient fini par ne plus y croire. Et donc le démarrage effectif des travaux sonnait comme le début de la fin d’un long calvaire.

 

Voilà que la promesse est devenue une réalité, la satisfaction d’une revendication vieille de plusieurs décennies. Joie légitime, euphorie naturelle, les populations lui ont réservé un accueil délirant. Elles lui auraient donné le bon Dieu sans confession.

 

Autre contrée, même liesse populaire. À Adjohoun, sur la route Missérété-Adjohoun-Bonou- Kpédékpo, route de toutes les incertitudes et de toutes les polémiques, les assurances données tendent à le certifier : Boni Yayi n’a pas « menti » aux Ouémènous en leur miroitant l’achèvement de ce tronçon.

Cette route de 89 km porte le précieux asphalte et son achèvement ne devrait pas dépasser le 15 janvier prochain. On choisira pour son inauguration officielle, une date suffisamment proche de l’élection afin d’impacter suffisamment ce peuple si rétif et dont le PRD avait fait l’un de ses principaux fiefs. Cette incursion au cœur de l’un des plus grands réservoirs électoraux de Me Houngbédji était donc tout, sauf une simple visite de chantier.

 

En allant ainsi de chantier en chantier, du nord au sud, de l’est à l’ouest, Le Président de la République essaie de redonner du lustre à son image. Il y a d’abord les chantiers de construction des pistes de desserte rurale ventilées dans tous les départements.

 

 Le programme de réaménagement dont le démarrage en fanfare a été sciemment situé à quelques encablures de 2011, lui permettra de renouer avec une image d’homme de chantier et surtout d’homme de parole, « un développeur hors pair ». Mais cette liesse ne rappelle-t-elle pas les déboires de Soglo en 1995 ? Que si !

En lançant des chantiers à tour de bras, Hercule lui-même n’avait pu échapper au piège des effets d’annonce. Lorsqu’au comble de l’ivresse du pouvoir, il avait laissé entendre que le financement de la route Abomey-Kétou-Illara était bouclé et que le chantier devait démarrer, c’est Bruno Amoussou qui lui avait servi une réponse qu’il n’oubliera sans doute jamais.

 

Et pour bien montrer le « mensonge d’Etat », Mathieu Kérékou qui finit par le remplacer, ne manqua pas de faire de cette route une priorité. On aura donc retenu la leçon : la route est une tueuse de présidents au Bénin. Ceux qui s’y appuient pour se faire réélire en sortent désillusionnés. Et pour cause. Elle est pleine d’indéterminations qui peuvent faire craindre des blocages vite utilisés par les adversaires politiques.

 

Pour y parer, rien de tel que de lever les quiproquos. Nicaise Fagnon, le ministre des travaux publics, l’a si bien compris qu’il a passé ces tournées à expliquer aux populations les tenants et aboutissants des projets qui les concernent. Mais en dehors de cette course contre l’intoxication et la manipulation, tout Chef d’Etat en fonction au Bénin doit affronter le bilan de son successeur.

 

 Comme au début du règne de Mathieu Kérékou où tous les chantiers étaient réputés avoir été déjà négociés et bouclés par Nicéphore Soglo avant son départ, le commun des Béninois estime que la majorité des chantiers du changement datent de la période Kérékou. Ce n’est pas le plus grave.

 

Le pire en effet, c’est lorsque les chantiers entamés ne sont pas achevés avant le terme du mandat présidentiel. La sanction immédiate s’exprime dans les urnes. Sera-ce le sort de Yayi ?

 

Olivier ALLOCHEME



 
Tag(s) : #EDITORIAL
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