La mission de l’Onu qui séjourne au Bénin depuis le 22 février 2010 a rencontré hier 24 février plusieurs responsables de partis politiques dans le cadre de l’évaluation du processus de réalisation de la Lépi. La rencontre entre la mission conduite par M. Ali Diabacte et les membres de l’Alliance Union fait la Nation a duré 30 minutes comme convenu.
L’Alliance Union fait la Nation que coordonne depuis le 31 janvier 2010 le Président Antoine Kolawolé Idji a répondu hier à l’appel des envoyés spéciaux de l’Onu qui séjournent à Cotonou depuis le 22 février 2010 dans le cadre d’une mission d’évaluation du processus de réalisation de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Devant Ali Diabacte et ses collègues, les responsables de l’Alliance Union fait la Nation ont réitéré leur position de tout les temps en ce qui concerne l’opacité qui caractérise le processus de réalisation de la Lépi. Selon des indiscrétions, la délégation conduite par l’honorable Augustin Ahouanvoébla et qui est composée de Théophile Montcho, Moukaram Badarou, Eric Houndétéa a, avant de présenter aux envoys spéciaux de l’Onu les nombreuses entorses à la loi qui ont jusque-là été enregistrées depuis que le processus de réalisation de la Lépi a été lancé, fait un certain nombre d’observations. Pour les leaders de la classe politique béninoise qui animent l’Alliance Union fait la Nation, le fait que c’est le gouvernement béninois qui invite l’Onu à venir faire cette évaluation de la Lépi cache quelque chose. Ils disent d’ailleurs ne pas comprendre pourquoi le Chef de l’Etat n’a pas daigné donner suite aux problèmes posés lors de l’audience qui leur a accordée le 6 janvier 2010 et a préféré plutôt inviter une mission Onusienne pour évaluer la Lépi sous le couvert de l’évaluation des besoins du Bénin en matière électorale. Pour les responsables de l’Alliance Union fait la Nation, l’arrivée de l’Onu est comme une caution à la forfaiture qu’organise le gouvernement dans la réalisation de la Lépi. Et c’est pourquoi ils ont invité les membres de la délégation onusienne à ne pas tomber dans ce piège. Pour Augustin Ahouanvoébla et les siens, l’urgence aujourd’hui n’est pas de foncer comme des moutons de panurge et offrir à la Nation béninoise une liste électorale permanente informatique réalisée dans des conditions de violation flagrante de la loi. L’urgence doit être plutôt d’évoluer selon les normes techniques admises. Et comme ils l’ont signifié au Chef de l’Etat lors d’une audience que ce dernier leur a accordée, il est aujourd’hui nécessaire de s’arrêter pour faire le point des violation de la loi sur la Lépi pour voir quelle direction prendre en vue d’une Lépi véritablement consensuelle. Et ce consensus selon eux, passe absolument par une évaluation du chemin parcouru surtout que bientôt sera lancé la phase la plus sensible du processus de réalisation de la Lépi et qui est relative au recensement biométrique. Les responsables de l’Alliance Union fait la Nation n’ont pas eu la langue de bois. Ils ont demandé à l’Onu se démarque très clairement de la « mascarade » que veut organiser le gouvernement en se fixant pour objectif la réalisation d’une Lépi opérationnelle en 2011, une Lépi à la yayiste, comme ils le disent. « Nous ne sommes pas contre la réalisation de la Lépi. Mais tel que le processus est conduit, on risque de foncer droit dans le mur », ont indiqué Augustin Ahouanvoébla, Moukaram Badarou, Eric Houndété et Théophile Montcho.
La délégation onusienne a jugé fructueuse cette rencontre avec l’Alliance Union fait la Nation dans la mesure où elle lui a permis d’en savoir un peu plus sur le processus de réalisation de la Lépi au Bénin. M. Ali Diabacte et les siens ont promis à la délégation de l’honorable Augustin Ahouanvoébla de poursuivre les consultations dans l’impartialité.
Affissou Anonrin