Les jeunes de la commune de Ouéssè ont fait hier une déclaration qui s’inscrit dans le cadre, disent-ils, d’un devoir de conscience, d’une obligation morale à faire face à la population pour lui présenter un « sombre bilan pour Ouéssè au cours des 4 ans de gestion du président Yayi Boni ». Avant de se décider à parler, les jeunes ont eu plusieurs rencontres avec le député natif de la commune et avec le chef de l’Etat. Selon eux, rien de concret n’a filtré de ces rencontres qui, au contraire, sont des séances de « dilatoire ». Hier, la gendarmerie a voulu les empêcher de parler. Prévue pour se tenir dans la salle de l’Union communale des producteurs, c’est enfin dans le Maquis « Le Paysan » que les jeunes ont élevé la voix. Ils ont dénoncé le manque de vision dans la gestion des grands dossiers de développement de leur commune. Pas d’électricité à plein temps, l’eau, source de vie, est encore une denrée rare, le centre de santé de Ouéssè ne fait pas lui aussi exception aux engagements non tenus du chef de l’Etat, l’éducation présente une situation critique et la liste est longue. Les jeunes ne sont pas allés par quatre chemins pour fustiger le manque d’engagement du chef de l’Etat face aux doléances des populations de Ouéssè. Face à ce bilan qualifié de catastrophique, ces jeunes ont évoqué au cours de leurs réquisitions la flatterie, la démagogie et la trahison dont les populations ont été victimes de la part du régime du changement. Ils ont aussi invité leurs parents à réfléchir pour sortir « la commune de sa situation de précarité ».
Flavien Fambo
Encadré : Les signes de la déconfiture
Les signes de la déconfiture
Les agissements de Benoit Dègla député de la localité sur le terrain n’ont pas émoussé l’ardeur de Théodore Houssou et ses compagnons. Même la cohorte de gendarmes mobilisée pour dissuader les manifestants n’a pas empêché les jeunes d’exprimer leur mécontentement. En voulant montrer à la Haute Autorité qu’il maîtrise sa zone, le député fcbe s’est mis en spectacle. Ses émissaires sur le terrain ne lui ont pas rendu service. Une partie de la presse audio-visuelle a été interdit d’accès au lieu. Or, les images ont été filmées par des caméras amateurs. Dès lors, les cauris ont fait du zèle inutile car les images tournées en vidéo seront belles et bien diffusées sur les Télévisions qui malheureusement sont encore sur satellite.
F.F.