BENIN - Parakou: Altercation entre Réckya Madougou et Sinimbou

Lundi 15 mars 2010 

Parakou: Altercation entre Réckya Madougou et Sinimbou 

Les dieux sont contre Boni Yayi. Contrairement aux autres probables candidats à la présidentielle de mars de 2011, c’est à Parakou que Boni Yayi s’accroche à baptiser son fief électoral que les lézards de la division ont élu domicile si bien que l’on se demande si ce n’est pas le chef de l’Etat lui-même qui manque de charisme pour maintenir sa troupe unie et en ordre de bataille. Le spectacle lugubre du samedi dernier au stade municipal de Parakou est, on ne peut plus illustratif du niveau de putréfaction des relations entre proches de Boni Yayi. En effet, la ministre Réckya Madougou et Maïmouna Baboni Sinimbou ont failli en venir aux mains n’eût été la présence des sages Lolo Chidiac et consorts qui ont pesé de tous leurs poids pour apaiser les esprits.

Les faits

Issue d’une des plus grandes familles de Parakou en l’occurrence, Madougou, la jeune ministre de Boni Yayi a voulu profiter de la Journée internationale de la femme pour drainer cette gent à la cause de son patron, probable candidat à sa propre succession en mars 2011. Elle a mis les petits plats dans les grands pour que les deux grosses manifestations à savoir : la caravane et le meeting du samedi soient réussis. Mais dans la nuit du jeudi, les lieutenants de la ministre de Yayi lui ont rapporté que Baboni Sinimbou travaillerait à coup de billets de banque pour décourager les femmes invitées à la caravane de Réckya Madougou. Ayant très tôt appris l’information, la jeune ministre s’est mise elle-même dans la danse pour assurer la réussite à sa manifestation. Et cela a été un succès même s’il a fallu que Réckya Madougou s’y investisse davantage. On en était là quand le samedi dernier au géant meeting en l’honneur des femmes, Madame Sinimbou sur qui pesait toutes les accusations, fit son apparition dans le stade et s’est dirigée droit vers Réckiath Madougou pour s’asseoir dans le même alignement qu’elle. Mais blessée qu’elle était dans son amour propre, la ministre a, de façon fine et diplomatique, exprimé son envie de ne pas supporter Madame Sinimbou dans son périmètre immédiat. Rapprochée pour lui porter l’information, l’ex-patronne du Conseil national des chargeurs du Bénin (Cncb), a rougi et rugi : qui est Réckya pour lui demander de ne pas s’asseoir là où elle veut. Voilà qui a fait monter le mercure dans le thermomètre et mis de l’électricité dans l’air. Il aura fallu l’intervention du vieux Lolo Chidiac, du préfet des départements Borgou-Alibori et d’autres personnalités de renom de Parakou pour calmer Réckya Madougou et rappeler à Madame Sinimbou que dans la tradition, ce n’est pas l’invité qui choisit sa place mais plutôt l’hôte qui la lui indique. Et c’est pour montrer leur soutien indéfectible à leur jeune sœur que les ministres Djossou Marie-Joe Mèba et Sakinatou Alfa Orou ont rejoint au pupitre Réckya Madougou pour la suite du meeting. Ce sont les dents serrées, verte de colère que Madame Sinimbou a quitté le stade dans un nuage de poussière pour rejoindre sa maison. C’est la raison pour laquelle elle n’était pas au déjeuner donné par Madougou au maquis ‘’Les marmites du roi’’. Dans la soirée, le préfet, pour sauver les meubles, a tenté une rencontre de réconciliation entre les partis en conflit mais hélas en dehors de l’apparence, ça tonnait dans les cœurs comme des canons surchauffés. Le drame est que la tension Sinimbou/Madougou n’est que la partie visible des querelles et divisions intestines au sein de la mouvance dans la cité des Kobourou. Si Boni Yayi n’y prend garde, il risque d’être ce soldat qui va en guerre avec un fusil de marque polonaise en pièces détachées. Comment tirer donc sur l’adversaire ?

Aboubakar takou