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Mardi 30 mars 2010 

 

 

Pour un pot de vin et deux appartements, la SCO vendu pour des clopinettes

 

 

(Il n’y a même pas eu d’Appel d’offres)

 

Par Annie Léwan

 

Jeudi dernier, alors que l’attention du peuple béninois était rivée sur la situation crispante entre les syndicats et le gouvernement et son impact sur l’année scolaire 2010, se signait par le biais du ministère de Irénée Koupaki la cession des parts du Bénin au groupe Scb-Lafarge. Ainsi malgré les nombreux avertissements, la vente a eu lieue. En d’autres termes toutes les parts de la Sco détenues par le Bénin sont passées dans les mains de l’actuel locataire, sans qu’il n’y ait aucune trace d’appel d’offre.

 

Il faut dire à ce propos qu’une personne influente dans cette transaction a pesé de tout son poids. Payé à prix d’or (Deux appartements sur le prolongement des champs Elysée à Paris et un pactole de 3 milliards), le corrompu a atteint le but visé. Celui de faire avaler la couleuvre au peuple béninois.

 

La marche contre la corruption, zéro…

 

Il était entendu que la marche contre la corruption organisée par Boni Yayi devrait marquer un virage dans la gestion des affaires de l’Etat et marquer une rupture avec la corruption galopante. Or les mois qui ont suivi cette démonstration de force, aujourd’hui qu’on peut appeler comédie, les choses se sont empirées. Les scandales sont devenus le lot quotidien de régime du Changement.

Visiblement avec la signature de ce contrat Jeudi dernier, il ne fait plus de doute que le Chef de l’Etat a perdu le contrôle de la situation. Ses plus intimes collaborateurs ne craignent de l’exposer et même de vendre des biens de l’Etat qui de toute façon seront contestables par le premier venu. C’est d’ailleurs le cas dans la signature du contrat de cession entre le gouvernement béninois et Scb-lafarge qui a eu lieu jeudi dernier. Tous les spécialistes reconnaitront que le contrat ne répond à aucune logique juridique et viole même les dispositions de l’Ohada en la matière. Mais qu’à cela ne tienne, les acolytes du corrompu ont fini par passer à l’acte.

 

Tôt ou tard, quelqu’un ira en prison

 

Si aujourd’hui les signataires peuvent se targuer de bénéficier de l’immunité que leur confère le fait d’être bien positionner dans les arcanes du pouvoir, il n’est pas dit que cela sera éternel. Aussi tous ceux qui ont été impliqués dans les magouilles qui ont fini par cette signature, se retrouveraient-ils exposer tôt ou tard à une action judiciaire qui les enverrait droit en prison. D’ailleurs le régime du Changement s’en était pris à l’homme d’affaire béninois, Séfou Fagbohoun, pour des faits moins évidents que ceux-ci. Or ici, les preuves foisonnent.

 

Les intérêts du Bénin vendangés au profit d’un individu

 

Une seule personne sort gagnant de cette opération de vente à la sauvette du patrimoine national. Le corrompu qui s’est offert 2 appartements et la coquette somme de 3 milliards. Les autres, c'est-à-dire les signataires du simulacre de contrat, des ennuis commenceront le jour où le régime de Yayi cessera de leur donner sa caution. A ce moment on ne devra pas être étonné que des gens soient poursuivis au pénal. Une situation qui pourrait survenir à tout moment dès lors qu’on a pris part à cet acte de délinquance financière. En attendant, c’est le Bénin qui est privé de gagner des ressources à cause de l’avidité de certains de ses fils. Alors que le respect des textes et l’esprit des lois aurait permis à ce pays très pauvres de réaliser une plus value conséquente qui servirait à faire face à certains problèmes de développement auquel les Béninois sont confrontés.

 

Le rôle ambigu du ministre d’état

 

En toute logique, le ministre Irénée Koupaki, mieux au fait de la situation aurait dû s’interposer à la vente de la société, or rien de tel n’a été fait. Bien au contraire, c’est par lui que l’acte de vente a été entériné. Dès lors la question qui vient à l’esprit est de savoir si le ministre d’Etat a pris la mesure des enjeux et des intérêts subséquents au contrat ? si oui pourquoi ne s’est-il pas interposé ? Qui ou quoi, l’a emmené à signer ? Des questions cruciales qui interpellent le commun des béninois.



 
Tag(s) : #Politique Béninoise
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