13 août 2010
Poursuite du chef de l’Etat à la Haute Cour de justice dans l’affaire de Icc-services: 48 députés transmettent le dossier à Nago
Le dossier relatif à la poursuite du chef de l’Etat devant la Haute Cour de justice dans l’affaire Icc-Services connaît depuis le jeudi 12 août 2010 un nouveau développement. Ainsi, après moult tractations et une information selon laquelle le président d’honneur de la Renaissance du Bénin serait hostile à la procédure, l’opposition dépose son recours ce matin sur la table du président de l’Assemblée nationale.
Le leader charismatique de la Renaissance du Bénin ne semble pas avoir été contre le projet de poursuite du chef de l’Etat devant la Haute cour de justice dans le dossier Icc-Services, contrairement à certaines informations divulguer dans la presse hier. On dit même que cette réaction aura plutôt précipité le processus. Parce que jusque-là, le quorum n’a pas été atteint et il n’y a que 48 députés qui ont contresigné le document. Il manque donc 8 députés pour que le dossier soit bouclé. Les autres députés étant hors de Cotonou ou du territoire national. Ce sont ceux-là qui étaient attendus et face à la polémique qui s’enfle à n’en plus finir sur les possibilités qui s’offrent au groupe Bruno Amoussou sur la question, les ténors de l’Alliance ‘’Union fait la Nation’’ se sont retrouvé hier tard pour revoir leur stratégie. On apprend même que la rencontre a été élargie aux représentants de la coalition Abdoulaye Bio Tchané. Les deux groupes ont fait le point des signatures déjà acquises et le reste des députés à l’étranger qui viendront s’ajouter pour faire le quorum. Joint hier pour en savoir plus, le député Augustin Ahouanvoébla du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui conduit le processus confirme que l’opposition n’entend pas abandonner cette saisine de la Haute Cour de Justice et s’inscrit en faux contre les informations selon lesquelles le président Nicéphore Dieudonné Soglo aurait mis en garde le groupe contre toute attaque du chef de l’Etat sur le dossier.
Selon le député Prd, c’est d’ailleurs cette forme de communication qui fâche dans l’opposition et on a dû décider de précipiter l’opération de saisine de la haute juridiction. Surtout que la loi n’exige pas un nombre de députés avant le dépôt du dossier. ‘’Même à deux, la loi permet d’enclencher la procédure’’ a indiqué l’Honorable Augustin Ahouanvoébla qui explique ensuite qu’au jour ‘’J’’, son groupe promet plus de 60 députés pour voter en faveur de la cause. ‘’Plusieurs députés y compris ceux de la mouvance, nous ont confirmé leur soutien à notre cause. Il suffit d’un certain nombre de réglages pour les avoir avec nous. Pour ce qui concerne la grande vague des parlementaires qu’on accuse à tort ou à raison d’être de l’opposition, c’est déjà un acquis et tout se passera bien’’ a précisé l’élu Prd qui affirme que son groupe n’a plus besoin d’attendre le retour des autres députés au pays pour s’organiser. Ainsi, le dossier apprêté sera déposé ce matin au professeur Mathurin Coffi Nago et un projet de pression serait également en vue pour vite le programmer. Parce que, sur les sept membres du bureau de l’Assemblée nationale de la cinquième législature, il ne reste que deux, c’est-à-dire, le président Mathurin Coffi Nago et le deuxième questeur Djibril Mama Débourou qui continuent à faire le jeu du pouvoir Yayi Boni. Tous leurs autres collègues sont déjà dans le camp d’en face et sont favorables à la requête. De leur côté, d’autres signataires de la requête affirment que le dossier passerait en procédure d’urgence. Ils se donnent deux semaines au plus à partir de ce moment pour envoyer le chef de l’Etat à la Haute Cour de justice.
Jean-Christophe Houngbo (Br.Ouémé-Plateau)
LEMATINAL