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30/08/2010 

Prière du roi Boni 1er: Plaise au ciel que Icc emporte aussi Houngbédji…

 

Ultime prière des émergents. Démontrer que « nous sommes tous pourris » y compris tous les prétendants à la succession du docteur-président, à commencer par le candidat unique de l’Union fait la nation. Ligne de défense du pouvoir quasi rectiligne depuis que la laideur de son système d’enrichissement massif s’est étalée à la Une de tous les médias nationaux et internationaux. Les harangueurs de foule ne s’épuisent plus à établir l’innocence de leur chef. Exercice voué à l’échec puisque la réalité vue et sue de tous les Béninois a nom : audiences présidentielles accordées aux escrocs des faux placements d’argent et leurs complices, dévouement des ministres à leur égard lors des manifestations publiques de propagande du régime, l’implication de proches parents et collaborateurs du chef de l’Etat dans la vaste escroquerie des ménages. Il ne reste qu’à espérer que l’infamie macule tout le monde. Tiens ! Des immeubles à l’étranger d’un ancien exilé ? Un peu comme le rappel du scandale Kovacs fondateur du coup d’Etat réussi de Kérékou en 1972 et l’exhumation des dossiers entachant d’anciens ministres du régime précédent.

  

Il a fallu du temps à des faibles d’esprit comme moi pour comprendre le dessein caché du délit de propriété à l’étranger. On avait d’abord naïvement cru à un regain de nationalisme à l’encontre de ce fils du pays dont l’essentiel de la fortune en immobilier se trouverait en terre française alors qu’il ambitionne diriger le Bénin. Une halte sur la trajectoire politique de l’intéressé aurait pu éclairer les émergents sur la trajectoire politique de Houngbédji. C’est le même Bénin qui a contraint son fils à l’exil durant près de deux décennies. Une traversée du désert mise à profit pour s’assurer une retraite convenable. Et puis, tout le monde savait que ce n’est pas en exil que Houngbédji a appris à se constituer un patrimoine notamment dans l’immobilier. Les petits zélés révolutionnaires envoyés tout piller et saccager dans ses appartements au Bénin après son départ en exil peuvent témoigner. Une fois dehors, le banni a essayé de faire autre chose que comploter à la chute du régime qui l’a jeté dehors.

 

Les émergents ont très tôt compris que le délit de propriété à l’étranger pourrait très vite rattraper leur patron. Lui qui ne supporte pas la moindre spéculation sur le sujet. Un blogueur l’a appris à ses dépends et devrait se débattre contre une citation à comparaitre devant les tribunaux français pour avoir évoqué des possessions présidentielles en France. Passe qu’un avocat d’affaires puisse se prévaloir de propriétés immobilières dans des pays où il a exercé durant des années. Ce qui n’est pas facile à prouver pour un commis de l’Etat béninois même après un passage à la tête d’une banque sous régionale en Afrique de l’Ouest. On comprend la fébrilité de la Marina qui n’a pas hésité à couper court aux spéculations du blogueur en brandissant des poursuites judiciaires. L’exilé, lui, malgré une campagne insidieuse par plusieurs tabloïdes interposés, n’a jamais perdu son flegme et s’emploie à des explications renouvelées à l’endroit de l’opinion publique sur l’origine, la période et l’ampleur des fameuses acquisitions à l’extérieur.

 

Mais le « tous-coupables » des émergents n’entend pas se contenter de jeter l’opprobre sur de potentiels adversaires. Le grand écart visant à établir une corrélation entre la propriété à l’étranger et les faux placements d’argent n’est pas seulement destiné à souiller une image. Le moindre soupçon de connivence avec les escrocs met automatiquement le mis en cause à la merci d’une détention provisoire, d’un interrogatoire illégale, d’une déportation voire d’une prise d’otage. On voit bien tout le gain du pouvoir Yayi à établir une relation d’affaire même fictive entre un présumé escroc en fuite et Adrien Houngbédji. Du délit de proximité à la complicité d’escroquerie en passant par le délit de propriété à l’étranger. Etancher une farouche soif d’éliminer un concurrent de plus en plus en vogue...

 

De la prière à la réalité…

 

arimi choubadé



 
 
Tag(s) : #EDITORIAL
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