BENIN : Un Angoumoisin officiait pour le compte d'un réseau international d'arnaques sur le net
Le 29 janvier à 06h00
Il n’était qu’un petit rouage dans une arnaque à grande échelle. Ce jeune Angoumoisin de 24 ans était jugé hier par le tribunal correctionnel d’Angoulême pour une escroquerie sur le web menée depuis le Bénin. C’est depuis Cotonou que des internautes mal intentionnés, des brouteurs, mènent leur petit trafic.
Ils publient de fausses petites annonces comme celle à laquelle a répondu une Lyonnaise sur Le Bon Coin. Intéressée par un appartement à louer, elle demande à le visiter. Sur internet, celui qu’elle croit être le propriétaire donne son accord, mais prévient: il faut verser un acompte en mandat cash qui sera remboursé ultérieurement.
C’est là que l’intermédiaire angoumoisin intervient: le mandat cash lui est adressé. Il l’encaisse, prend une petite commission puis renvoie l’argent au Bénin.
De son petit filet de voix, le jeune adulte aux allures d’adolescent a expliqué à la barre avoir été contacté sur les réseaux sociaux. Par une fille. Mais le flirt a vite viré à la complicité d’escroquerie. Encaisser les mandats? Les renvoyer? Il a dit banco. "Je ne savais pas que c’était illégal", a-t-il expliqué au président Dominique Chinour.
Jusqu’à ce qu’un jour, des employés de la poste d’Angoulême, d’où il renvoyait l’argent vers l’Afrique, l’avertissent. "Ils m’ont fait venir dans un bureau. Ils m’ont expliqué que ce que je faisais semblait louche. J’ai alors immédiatement arrêté."
Trop tard. L’internaute lyonnaise ainsi qu’une Bretonne arnaquée à l’occasion d’un faux achat de console de jeux avaient déjà porté plainte. Il n’a pas été difficile de retrouver la trace de l’Angoumoisin puisque c’est à son adresse qu’étaient envoyés les mandats.
L’enquête des policiers a permis de mettre au jour 23 escroqueries pour un total de 5 000 euros environ. Le prévenu a, lui, encaissé 200 ou 300 euros. Il dit ne plus se souvenir du montant.
Tout en reconnaissant "qu’on n’allait pas lui faire porter le chapeau de toutes les escroqueries sur internet", le procureur, Martin Viver-Darviot, a requis quatre mois de prison avec sursis. Car "il est un rouage essentiel" de l’arnaque. Son avocat, Rachid Rahmani, a tempéré: "Mon client, c’est le coupable idéal. Et ce sont toujours des personnes fragiles qui sont la cible des brouteurs." Avant de plaider la relaxe. Le tribunal l’a entendu, dispensant le prévenu de peine.
Source : http://www.charentelibre.fr/2014/01/29/l-angoumoisin-pince-dans-l-engrenage-des-arnaques-du-net,1877380.php#xtor=RSS-5