Il suffit d'un petit réalisme exempt de calcul et considération politiques pour constater ou du moins reconnaitre que notre pays le Bénin n'est pas dans une bonne posture régionale voire internationale. Le tableau s'assombrit au fil des jours et à l'allure des rapports d'enquêtes des différents organes internationaux, spécialisés dans divers domaines, qui classent depuis quelques moments l'enfant malade de l'Afrique, que dis-je, le Bénin aux dernières loges. Internet, football, liberté de presse, droit de l'homme, business, croissance économique, transport aérien, etc. autant de secteurs dont les voyants sont au rouge au Bénin. Le quartier latin de l'Afrique serait-il devenu un quartier latrine pour garder autant de lanternes rouges ?
Les chiffres sont assez explicites. Décidément, qu'aucun secteur n'est épargné par cette saison de régressions dangereuses qui noie à petit coup le pauvre Bénin, en dépit de l'ère du changement et de la refondation instaurées par le docteur. Tenez ! Depuis 2007, le rapport "Doing Business" fait mention d'un recule inquiétant de l'économie Béninoise. Classé 176è en 2012, le Bénin n'a pu faire grand pas cette année, occupant la 175è place sur les 185 pays classés. Alors que même des pays en crise tels que la Côte d'ivoire (12è) ont réussi à faire des progrès, le classement Pib des pays africains range notre pays à la 30è place sur 51 pays. Il est donc certain que l'économie du pays agonise, même si le ministre de l'économie et de finances, à la sortie d'une audience qu'il a eu avec le chef de l'Etat le 12 mai dernier, semblait affirmer que le Bénin est le pays le moins endetté de la sous-région. Selon l'argentier béninois, le taux de croissance du Bénin en 2012 était de 5,4%. Le gouvernement envisagerait même un taux de croissance de 7% pour 2003. De quoi redonner espoirs aux Béninois, me diriez vous, mais le paradoxe, c'est que rien n'a véritablement changé dans leur quotidien. Le panier de la ménagère s'appauvrit au fil des jours alors que le nombre de Béninois qui parviennent à satisfaire quotidiennement leurs besoins physiologiques est en régression permanente. Les économistes le savent et c'est bien ce qu'a reconnu Abdoulaye Bio-Tchané qui lors d'une sortie mardi dernier a trouvé que, dire que la croissance économique du Bénin est de 5,4% n'était pas juste. " Elle est beaucoup moins élevée. Elle est parmi les plus faibles de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine " a-t-il affirmé.
En vérité, le recul n'est pas qu'économique. Plusieurs autres domaines souffrent du surplace et de la régression à grand pas, ambiante dans le pays. Le sport roi, en dépit des milliards engloutis pour son redressement continue de chuter librement dans le classement Fifa/Coca-Cola. Le tout dernier nous range à la 115ème place, contrairement au précédent qui nous classait 99ème. 16 places concédées donc par le généreux Bénin à ses nations sœurs, pour qui, il accepte bien de garder la lanterne. Le dernier classement des pays du monde relatif à la vitesse de la connexion Internet ne fait pas exception à la règle. Les nombreuses perturbations et le débit d'Internet fourni aux Béninois ne méritaient pas mieux. Avec une connexion de 0, 74 Mbps, le Bénin occupe la 181ème place sur 182 pays classés. La liste n'est pas exhaustive. L'appréciation des organismes internationaux sur la liberté de presse, le respect des droits de l'homme et bien d'autres encore ne sont pas aussi reluisants.
A bien y voir, plusieurs raisons maintiennent le Bénin dans cette cavité. Primo, l'ignorance qu'affiche nos dirigeants dont le souci majeur parait de peindre en blanc ce qui ne peut l'être. Secundo, la forte politisation de l'administration publique affecte considérablement le rendement des services d'Etat. Tertio, ''l'épidémie'' du ciel nommée corruption et qui résiste à toutes les réformes. Il n'y a pis malade que celui qui ignore son mal, enseigne un adage populaire. Le cas du Bénin devient de plus en plus préoccupant et il est temps que nos autorités en prennent conscience. A moins qu'elles nous disent ce qui fait encore la fierté du Bénin aujourd'hui si, même la paix qu'on lui reconnaissait est mise à l'épreuve depuis peu.
Source: Journal Adjinakou