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Zanou-Tévoédjrè : Un duel de postes

 

27 janvier 2010 par La Presse du Jour 

 

 

Albert Tévoédjrè a réagi comme il sait si bien le faire. Il s’oppose à la venue de Madame Célestine Zanou au sein du comité intellectuel de l’organisation du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin à Porto-Novo. Instinct possessif de conservation s’il en est ,mais qui cache des velléités entre l’ex Ministre d’Etat du Plan et son ex Directrice de Cabinet. Monsieur Tévoédjrè Albert entend faire du comité sa  » chose  » comme autrefois, le rapport général de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.  L’état d’âme  du vieil homme s’exprime ainsi :  » Un poste pour lequel Tévoédjrè avait déjà pris des attaches avec l’Ambassade de France, rencontré Jacques Toubon, les autorités françaises et la communauté internationale. C’est sans doute dans ce dessein que le décret présidentiel qui devrait installer  le Médiateur de la République dans ce nouveau rôle tardait à venir. Pour ce poste, il importe de rappeler que Célestine Zanou avait rencontré à la fois à Paris et à Cotonou le Chef de l’Etat. « . C’est un extrait d’article qui résume au mieux la pensée du renard qui caporalise ainsi l’actualité.


Dans une récente chronique, j’avais fustigé la présence de Tévoédjrè  au sein d’un comité intellectuel  de l’organisation de l’indépendance à Porto-Novo.  Pour la symbolique du lieu, Tévoédjrè  n’est pas indiqué. Porto-Novo n’a pas souvenance de sa contribution pour redorer son image. Pis, il est fier d’être l’hirondelle qui n’a jamais fait le printemps d’une contrée qui n’est plus la sienne mais la nôtre parce que la constitution impose à tout Béninois de se sentir de là. Et particulièrement pour nous qui avons plus de 400km par voie ferroviaire pour aller épouser une de leurs filles, sans doute une des plus belles, nous avons acquis le droit de nous intéresser à la ville pour dire que Tévoédjrè doit cesser de se chercher encore un emploi parmi les 20000 virtuels et se refuser de nous proposer une réflexion d’avant la deuxième guerre mondiale. Quand par exemple, il refuse la main tendue d’un de ses frères et confie en privé que celui-ci ne sera jamais le premier d’entre nous tant qu’il sera encore actif, il pèche contre lui-même, contre Porto-Novo qu’il prétend aimer et contre la République. Enfin, cette indépendance dont ma génération s’interroge du bien fondé, ne doit plus être pensée par ses acteurs directs ou indirects. Le résultat est que l’indépendance nous a apporté le malheur. 50 ans après, nous sommes toujours vulnérables. Nous avons privilégié l’écriture et la dissertation en langue française. L’arithmétique, la mathématique, la physique, le monde scientifique, tout  est relégué au nième rang. Conséquence, nous continuons à regarder une épingle comme un paysan devant la science. On ne peut pas penser l’avenir (comité intellectuel) avec des gens du passé fussent-ils excellents, surdoués ou rayonnants. Ce n’est pas une affaire de dissertation française. Au moment où nos braves et illustres grands-pères se battaient pour l’indépendance, aucun d’eux n’avait jamais vu un ordinateur portatif. Conclusion, ce sont des hommes qui n’appréhendent plus  clairement l’enjeu du jeu scientifique.
Célestine Zanou , l’ex Directrice de cabinet de son ancien maître, atterrit dans le débat à deux pieds après une longue négociation comme on l’imagine. Elle fait partie  de cette génération des enfants de l’indépendance. C’est aussi une catégorie d’enfants gâtés. Aussitôt l’université finie, on les a répartis dans les ministères. C’était le plein emploi. Elle est parvenue à devenir directrice de cabinet d’un Président de la République. Est-ce  une gloire ou un motif de fierté? Aussi brillante qu’elle puisse paraître, elle est à l’image de toutes les femmes intellectuelles qui sont entrées en politique. En fait Tévoèdjrè a peur de l’arrivée de sa collaboratrice de l’époque. On peut bien comprendre l’angoisse et l’anxiété  du renard. Il rêve de ce poste. Rassurez-vous, ce n’est pas du bénévolat. La France va injecter quelques euros. Tel le chien de Pavlov, la salive a commencé à monter. Une fois encore, cette indépendance était inutile parce que la France n’avait pas formé des intellectuels, mais des commis.

Herbert Houngnibo

Tag(s) : #EDITORIAL
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