Entretien avec l’honorable Samou Séidou Adambi: ’’Le changement est toujours en panne au Bénin’’
Le numéro spécial du grand direct de l’info du lundi huit février 2010 sur Fraternité FM a reçu comme invité, l’honorable Samou Seidou Adambi, élu Fcbe dans la 8è circonscription électorale. Sur le plateau de l’émission, l’invité et influent membre du parti Rdi Anfanni a apporté des clarifications sur un certain nombre de sujets relatifs à ses activités parlementaires et le rejet du vote du budget par ses collègues membres du groupe parlementaire Fcbe Sursaut Patriotique.
Dites-nous honorable Sam Adambi, où peut-on vous situer aujourd’hui ? On ne vous voit plus aux côtés du chef de l’Etat qui s’était battu pour votre élection lors des législatives de 2007.
Je suis là où je suis depuis le début. Je suis toujours avec le régime jusqu’à nouvel ordre. Mais cela ne m’empêche pas de dire ce que je ressens. Personnellement, comme on a l’habitude de nous appeler, je fais partie des députés rebelles, on a décidé de créer le groupe parlementaire Fcbe Sursaut Patriotique. Au sein de ce groupe, nous avons décidé de faire autrement, tout en étant avec le chef de l’Etat. Autrement, c’est de dire ce qui ne va pas et à chaque fois que l’occasion nous est donnée, on le dit même si les gens ne prennent pas ça au sérieux. Avec l’évolution des choses, on se rend compte que nous avons raison parce que le budget 2009 a été voté dans les conditions que tout le monde connaissait et on s’attendait à ce que ça soit la même chose cette année. Malheureusement, les négociateurs au sein de l’hémicycle de l’année dernière n’ont pas été associés à quoi que ce soit et le résultat est là.
A ce qu’il parait, le budget 2010 n’est pas réaliste, on parle de plusieurs chiffres
C’est vrai. En dehors de plusieurs chiffres lors de l’étude en commission de ce budget, nous avons eu à clamer haut et fort que ce budget là, en réalité ne se base pratiquement sur rien. Il ne prend pas en compte les réalités économiques du pays aujourd’hui. En fin d’année, le budget 2009 n’était exécuté qu’à 70% et moi je ne sais pas sur quoi on se base pour voir cet accroissement là qui le porte jusqu’à 1346 milliards de Francs Cfa. Raisonnablement, le budget réel de cette année ne peut pas dépasser les 1000 milliards parce qu’il ne faudrait pas se baser sur les impôts pour étouffer les quelques entrepreneurs, les quelques opérateurs économiques qui sont encore en vie parce que la plupart ont déjà rangé tapis. Ils ont fui pour s’installer ailleurs. La crise économique et financière mondiale a beaucoup secoué le Bénin. On s’est opposé à cette façon de faire, mais malheureusement ils ont fait à leur tète et la suite est là.
Au sein du groupe parlementaire Fcbe-Sursaut Patriotique, il y a deux électrons libres, les députés Edgar Alia et Janvier Yahouédéhou qui n’ont plus leur langue dans la poche ; allusion faite aux déclarations lors de la fête du vodoun à Savalou et l’affaire des machines agricoles
Oui. Je crois qu’il vaut mieux dire la vérité à celui qu’on aime que de le caresser dans le sens du poil à chaque instant pour que tous au finish, on se retrouve dans un trou d’où on ne pourra pas sortir. L’affaire des machines, je vais commencer par là, je crois que c’est réaliste. Personnellement, j’ai abordé cette question avec le chef de l’Etat et il m’a dit qu’il n’en sait absolument rien. Alors s’il n’en sait rien, je dis que l’Assemblée nationale doit alors jouer son rôle. Yahouédéhou étant de mon groupe, je l’ai aussi consulté, également avec les autres puis on s’est dit, il faut nous en remettre à une commission d’enquête pour clarifier l’affaire. Présentement, je crois que la session extraordinaire qui va s’ouvrir verra naître cette commission d’enquête. Par rapport à Edgar Alia, je crois certainement qu’il en a marre avec ce qui se passe chez lui. Tout le monde sait, les sorties de son frère du village le ministre de la communication Désiré Adadja qui veut régner chez eux comme le seul maître à bord. Vous comprenez quelqu’un qui a été ministre avant lui ; qui a été élu déjà conseiller municipal de la ville de Cotonou contre les Soglo ; quelqu’un qui est élu député à l’Assemblée nationale, je comprends mal qu’il accepte un certain nombre de choses.
Vous disiez le 25 juillet 2009 au stade municipal de Parakou, lors de la naissance de votre parti RDI Anfanni que le changement était en panne. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Je crois qu’en venant ici, j’ai décidé de dire la vérité. Les observations et constats qui nous avaient amené en son temps à dire que le changement était en panne, je crois que tout est encore en place. Pour moi personnellement, le changement est toujours en panne et il faut le réparer.
Mais après cette déclaration, vous avez certainement rencontré le chef de l’Etat pour lui dire pourquoi le système est en panne. Qu’est-ce qui fait qu’aucune solution n’ait été trouvée pour améliorer ce que vous dénoncez ?
Malheureusement, ce n’est pas le chef seul qui répare. C’est tout ce qui l’entoure comme structure qui doit aller dans ce sens là. Malheureusement, on constate que les gens n’ont pas encore compris. Cela ne leur passe pas par l’esprit. Ils n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit et moi j’espère qu’avec le remaniement qu’il va faire, peut-être l’amélioration pourra intervenir comme nous le souhaitons puisqu’il y a encore un an devant nous.
Source: FRATERNITE