Il était temps ! Il a fallu attendre trois années pour que l’ouverture du GODF aux femmes atteigne les Hauts Grades du Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA). C’est historique, la décision a été prise le 1er juin par le Suprême Conseil, la structure sommitale qui chapeaute les ateliers supérieurs, vote unanime moins une abstention en faveur de la création de la première loge de perfection mixte du REAA (travaillant du 4e au 14e degré). Les Hauts Grades du Rite français, eux, avaient décidé d’accueillir des femmes dès 2010, lorsque la Justice Maçonnique avait jugé que les loges du GODF étaient libres d’initier ou d’affilier des femmes.
Cette nouvelle loge des Hauts Grades du REAA, intitulée « L’Humanité Réunie« , sera installée le 12 septembre 2013. Parmi ses 48 fondateurs, tous de sexe masculin, on distingue deux anciens Grands Maîtres : Guy Arcizet et Patrick Kessel. « Cette création me réjouit, confie Guy Arcizet. D’autant que le Suprême Conseil du REAA, rite qui faisait figure de petit village gaulois au sein de l’obédience, n’y était pas favorable. »
Cette création d’atelier supérieur ne peut concerner que les sœurs venant d’autres obédiences, car il faut être membre du GODF depuis au moins un an et surtout avoir atteint le grade de Maître Maçon depuis trois années. L’atelier a déjà une adresse afin de recevoir les courriels de candidature : humanitereunie@gmail.com
Cette montée des femmes au REAA se fera donc sûrement à vitesse lente. Peut-être pas plus vite que ce qui s’est produit au Rite Français, où on compte moins d’une vingtaine de sœurs sur 4 200 frères.
A tord ou à raison, le REAA souffre d’une image plus machiste (que le Rite Français), comme si c’était le dernier bastion de la masculinité. L’ancien Grand Maître de la GLDF Alain Pozarnik (2004-2006) avait même publié un article : « Pourquoi le REAA ne peut pas être mixte ?« . Il y justifiait la non-mixité par le fait que les frères mâles sont trop influencés par leurs fantasmes, leur libido non canalisée et leurs pulsions hormonales : « L’initiation a pour but le perfectionnement de l’homme afin qu’il puisse vivre son humanitude et non plus automatiquement ses pulsions de mammifère. » (Dans Le Journal de la GLDF n° 32)