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Les fraudes sans suite au Bénin

24 juin 2010

 

Au temple du savoir, la parole est en principe neutre. C’est ainsi que, réagissant à notre chronique d’il y a quelques jours, un universitaire s’est écrié : «   …il a raison, l’affaire sera classée, vous verrez « . Celui qui parlait ainsi dans un espace scientifique est un ancien comme on aime bien le signifier dans le temple du savoir. Son ancienneté, c’est qu’il a vécu relativement longtemps. Il a vu une chose et son contraire. L’affaire  » ICC  » et les autres affaires connexes ne connaîtront aucune suite sauf son effet médiatique. La presse en parle abondamment mais l’affaire n’a aucune chance d’aboutir. Et pour cause, personne n’est assez limpide pour poursuivre durablement les  » faiseurs  » de miracle de richesse.  » Faux !  » est-on tenté de rétorquer à l’universitaire aux cheveux grisonnants qui a observé pendant longtemps le comportement des régimes politiques du Bénin depuis le père de l’indépendance jusqu’à nos jours.
L’affaire Icc, c’est la face à peine visible d’une vaste machine aux contours flous que l’investigation journalistique n’est pas sociologiquement outillée pour exposer les dessous. Comprenons-nous bien. Un système du genre ne peut pas se faire sans des complicités insoupçonnées. Voilà pourquoi, l’affaire n’a aucune chance d’aboutir. Les responsables de la structure aujourd’hui en tôle se réjouissent car ils sont en sécurité face à la hargne des épargnants inquiets.


Aucune enquête sérieuse n’a jamais été menée pour aboutir à des conclusions qui éclairent l’avenir et consolident le pouvoir d’Etat.  Au lieu de saisir l’occasion pour tester davantage la fiabilité des innovations privées en la matière, le gouvernement se résigne et ne souhaite pas fâcher, dit-on des électeurs potentiels. Il s’établit ainsi des relations étroites entre les Madof tropicaux et les centres de décisions de la République.


L’affaire Icc, la plus rocambolesque de cette décennie au Bénin ouvre le champ à l’insécurité bancaire. Des individus  ont fait le constat depuis l’extérieur via internet que  les Béninois sont vulnérables. Pour les convaincre, il faudrait parler de « Dieu  » et surtout de facilité à s’enrichir.


Il n’est pas exclu que des démarches pour le moins saugrenues en viennent à enfoncer le tissu financier dans les décombres du banditisme dont sont souvent victimes nombre de nos compatriotes par un subterfuge dit  » escroquerie à la nigériane « . Aussi faudrait-il attirer ou appeler l’attention sur la procédure de la nouvelle escroquerie qui s’installe. L’escroquerie se déroule de la manière suivante : un courrier bancaire est tout d’abord détourné à la poste. Par la suite, le fraudeur adresse un chèque à la banque, au crédit de la future victime. Une fois la confiance du banquier acquise, le compte de provenance du chèque est immédiatement fermé. Dans les jours qui suivent, un courrier ou un fax (avec la signature contrefaite de la victime) est envoyé à la banque, donnant un ordre de virement au profit d’un compte à l’étranger. Comment minimiser les risques de détournements de fonds ? Le Bénin se nigériarise  aux dépens de notre quiétude.

 

 

Herbert Houngnibo

Tag(s) : #Actualités Béninoises
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