APA-Cotonou (Bénin) Les infections respiratoires aiguë (IRA) se hissent au deuxième rang des motifs de consultations médicales au Bénin, au cours de ces cinq dernières années, après le paludisme, a indiqué à APA, le professeur Lydie Rolande Dessèvi, spécialiste en oto-rhino-laryngologie.
Ces pathologies occupent plus de 15 pour cent de l’ensemble des consultations avec plus de 21 pour cent en ce qui concerne les enfants de moins de 5 ans au Bénin depuis ces cinq dernières années.
« Depuis 2005, le Bénin enregistre plus de 351.763 cas d’infections respiratoires aiguës toutes formes confondues, dont plus de 119.060 cas pour les infections respiratoires hautes comme le rhume banal, la sinusite aiguë, le pharyngite aiguë ».
Les infections respiratoires aiguës basses, notamment les bronchites, les bronchiolites aiguës, les pneumonies et la grippe occupent plus de 230.000 cas, a souligné Pr Rolande Dessèvi.
L’incidence de ces infections respiratoires aiguës enregistrées chaque année au Bénin depuis 2005, dépasse plus de 465 cas pour 10.000 habitants et repartie de 157 et 308 pour 10.000 habitants pour les infections respiratoires aiguës hautes et basses, a-t-elle ajouté.
« Depuis 2005, le Bénin enregistre chaque année au moins 292 cas de décès dû aux infections respiratoires aiguës, soit une létalité de 1 pour 1 000 cas », explique Pr Rolande Dessèvi.
Ces infections, a-t-elle souligné, inégalement réparties dans les départements du Bénin, sont plus accentuées dans celui du Littoral (au Sud du pays) dans lequel, seule la ville de Cotonou, détient chaque année plus de 40 pour cent des cas enregistrés depuis 2005 sur tout le territoire national du pays.
Selon une récente étude de la Banque Mondiale sur la qualité de l’air dans les villes de l’Afrique subsaharienne, ce fort taux d’IRA enregistré dans la capitale béninoise pourrait être lié à la qualité de l’air qui circule dans cette ville.
La même étude révèle d’après une enquête réalisée auprès des chauffeurs de taxi-moto de la ville, que 41 pour cent d’entre eux ont eu des épisodes de toux et 41,4 pour cent interrogés, présentent des symptômes d’affection respiratoire, notamment, toux, dyspnée ou bronchorrhée.
A Cotonou en particulier, la pollution de l’air proviendrait, en grande partie, de l’émission des gaz des véhicules d’occasion communément appelés "Venu de France" qui sont assidûment importés en dehors de tout contrôle technique.
Outre ces véhicules à quatre roues, précise le document, un nombre non négligeable de 2 roues circule à Cotonou.
Ainsi, sur la base de ces trafics, on obtient dans la ville de Cotonou, une émission journalière d’environ 83 tonnes du gaz carbonique dont 59 pour cent générées par les deux roues et 36 tonnes d’hydrocarbures volatiles pour lesquelles les deux roues sont presque entièrement responsables.