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11-05-2010

 

Écrit par Alexis Dotou

 

Lettre de santé à S. E. M. Boni YAYI, Président de la République du Bénin,


Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement.

 

 

 

Objet : Soucis et Santé

 

Monsieur le Président de la République,


Je ne suis pas médium, je ne suis même pas docteur. Si non je vais m’atteler à être candidat à la Présidence de la République, car tout le monde s’affable maintenant du beau titre de Docteur.

 

Il est vrai que nous sommes devenus esclaves de la langue française. Mais mon Président, bien que Docteur il faut faire attention. Pourquoi courez-vous tant ? Qu’est-ce qui vous chasse ? Vos coreligionnaires ? Vos partisans ? Vos FCBEISTES ? Vos UMPEISTES ? Vos Convergentistes 2011 ? Ou bien les UNIONISTES ? Ou les ABTISTES ? Ou bien votre propre Haute Autorité ? Je pense que c’est plutôt vous-même puisque l’on dit que vous n’écoutez personne. Aujourd’hui vous êtes ici le matin, le soir vous êtes là-bas, avant le soir vous êtes là-bas de là-bas. Prenez le temps de vous reposer. C’est ‘’écrit dans le ciel,’’ comme le dit la chanson. Si vous devez être reconduit en 2011, c’est écrit dans le ciel ; si vous devez perdre en 2011, c’est écrit dans le ciel. Ne courez pas si lentement, car vous n’irez pas plus loin que ce qui est écrit sur vous dans le ciel. Vous avez beau être Docteur, vous n’irez pas plus vite que ce qui est écrit dans le ciel sur vous. Moi je crains qu’en faisant comme vous faites là maintenant ; en vivant dans l’inquiétude permanente de sauver votre pouvoir, vous le perdiez. « A celui qui en a on donnera, à celui qui n’en a pas on retirera. Pire à celui qui en a, on retirera et à celui qui n’en a pas, on donnera.

Choisissez. Seules nos œuvres nous suivent. Si vous travaillez, si vous faites ce qui est bon pour le pays ; si vous viviez dans le changement, dans le vrai changement, si vous n’abandonnez pas les dossiers pour courir sur les chantiers, dans les marchés, dans les champs alors que vous-même, si vous lisez la plupart des correspondances que l’on vous envoie, si vous ne vous mêlez pas de tout et vous laissez vos collaborateurs prendre leurs responsabilités dans les missions que vous leur confiez, si vous savez rester fidèle en amitié, point n’est besoin de parcourir le pays du Niger à l’Atlantique plusieurs fois par jour, vous ne serez pas en peine en 2011. Mais si vous jouez à ‘’la mouche du coche’’ non seulement vous perdez du souffle, mais vous serez fatigué. D’ailleurs, chaque fois que je vous vois, je prends pitié de vous, car vous vous voutez de plus en plus, de jour en jour. Vous donnez l’impression de quelqu’un atteint de paranoïa, c’est-à-dire d’une personnalité incomprise, qui se croit persécutée, à qui tout le monde en veut. Vous donnez l’impression que vous ployez sous la charge du pouvoir, sous le fardeau d’une affaire dont vous ne voulez pas vous défaire. De grâce, je vous en prie. C’est vrai que le pouvoir se conquiert et qu’il use. En 2006, on vous l’a donné. 76% de votre population vous l’a agréablement confié. Entrez en vous-même, faites votre examen de conscience. Faites une analyse introspective et vous verrez que vous n’êtes pas innocent dans la situation que vous vivez.

 

Cherchez un psychanalyse qui vous aidera à aimer le pouvoir, à vouloir le pouvoir, à chérir le pouvoir, à le conquérir sainement ; à désirer le pouvoir à travers des pensées positives, à officier sainement pour que le pouvoir, pour que sa recherche ne fassent pas de vous une personnalité qui brise les autres pour le garder. D’ailleurs je ne sache pas que vos coreligionnaires intelligents et qui vous veulent du bien, vous le concèdent, votre peuple ne l’acceptera pas, car il a horreur des autocrates. Et vous-même, je ne vous vois pas en train de vous engager normalement dans cette galère. Alors, cher Docteur Président, cher Grand frère, n’écoutez pas ces mots sangsues qui n’osent pas vous parler avec verdeur et qui posent sur vous et vous sucent allègrement se disant : « pourvu que cela dure » Alors ils vous sèchent, vous assèchent, vous conduisent à la décadence et peut être à la déchéance. Le Président Kérékou pendant la Révolution l’avait compris un peu tard ce cissé de toutes espèces ; mais quand il s’en est rendu compte, sa réaction nous a conduit à la conférence Nationale dont vous êtes un bénéficiaire ou un héritier indirect ou lointain. Alors, cher Docteur, soignez-vous vous-même et guérissez-vous vous-même pour que, moi Dotou, je sois guéri, moi Dotou qui n’est pas Docteur.
Haute Considération et respects déférents.

Alexis Dotou
Professeur de Français



 

Tag(s) : #EDITORIAL
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