31 août 2011
Libye : au Mali, les habitants se disent prêts à accueillir Kadhafi
C’est l’invitation officielle lancée par un pharmacien de la ville de Gao (au nord du Mali) à l’ancien dirigeant libyen.
Une semaine après la prise de Tripoli et alors que Kadhafi reste introuvable, RNW Afrique rapporte le témoignage d’habitants de cette ville malienne prêts à accueillir le guide:
«Je suis d’accord (pour accueillir Kadhafi). Nous ne sommes pas des ingrats.
Il a ouvert son portefeuille aux Africains. Aujourd’hui qu’il est en difficulté, nous n’allons pas l’abandonner», affirme un directeur d’école.
Ces militants pro-Kadhafi, dont l’ardeur n’est nullement entamée par la situation, justifient leur soutien au guide:
«Je n’ai jamais reçu un franc de Kadhafi mais je l’aime. C’est un homme qui sait partager. Regardez ce qu’il a fait pour des pays comme le Mali. Combien de dirigeants arabes ont aidé les pays d’Afrique noire?», demande Nouhoum Koné, un employé de l’aéroport de Gao.
Mais il faut dire que la petite ville n’est pas une exception dans cette vague de soutien à Kadhafi.
Bamako, la capitale malienne, avait déjà manifesté son soutien au Guide bien avant la prise de Tripoli.
Des intellectuels et même des hommes politiques avaient affirmé leur soutien au régime déchu en condamnant notamment les frappes de l’Otan.
Même si les autorités maliennes, qui n’ont pas officiellement reconnu le conseil national de transition (CNT), affirment s’aligner sur la position de l’Union africaine, la «crise libyenne les place dans un grand embarras», rapporte RFI.
En effet, on ne compte plus à Bamako les projets financés par l’ex-régime libyen. Mais sa chute ne signifie pas seulement pour le gouvernement Touré la perte d’un soutien financier de taille. Elle représente aussi une menace pour la stabilité sociale.
Le retour depuis quelques jours d’anciens combattants pro-Kadhafi est vécu comme » la plus grande inquiétude », affirme Maïga, responsable de «Stop la guerre», une ONG basée à Gao.
Pourchassés en Libye, ces Touaregs reviennent souvent armés au Mali. Des milliers de Maliens émigrés en Libye sont également obligés de rentrer à cause de la crise.
Lu sur RNW Afrique.