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Mercredi 13 janvier 2010

 

Mouvance présidentielle au Bénin: Edgar Alia jette le masque 

 

 

(Il a donné la preuve qu’il ne respire plus Yayi)

 

La fête des religions traditionnelles du Bénin a été célébrée le 10 janvier dernier sur toute l’étendue du territoire national. A cette occasion, la ville de Savalou n’a pas voulu se faire compter l’événement. Et c’est d’ailleurs au cours des manifestations de cette fête à Savalou que l’honorable Edgar Alia a fait des déclarations qui permettent de le situer sur l’échiquier politique.

 

 En effet, il n’est plus un secret de polichinelle que ça ne va plus entre Yayi et certains députés Fcbe dont Edgar Alia. Les députés en question ont d’ailleurs manifesté leur mécontentement vis-à-vis du chef de la mouvance en votant pour le rejet du budget de l’Etat exercice 2010. Même si on savait que ce sont des guerres d’intérêts qui nourrissent cette rancœur, jamais on a pensé que le malaise pouvait être aussi profond au point d’amener le député Alia à faire une telle déclaration. A en croire l’ancien ministre de l’intérieur de Yayi, le régime du Changement n’a réalisé aucune des promesses faites aux populations de Savalou. Dans ces conditions, il n’était plus question qu’ils continuent à le soutenir. Le message est donc clair. A quelques mois de la présidentielle de mars 2010, Edgar Alia vient clairement de montrer que Yayi ne sera plus son candidat. Lui qui en 2006, avant même le premier tour de l’élection s’est désisté au profit de Yayi au motif que celui-ci était le meilleur des candidats en lice pour la magistrature suprême. Sachant que la majorité de tous ceux qui sont susceptibles de se porter candidats en 2011 l’ont déjà été en 2006 sans qu’il ne les choisisse, on se demande si Alia ne veut pas rouler pour Bio Tchané vu que le président de la Boad est le plus en vue des nouveaux candidats qui pourraient se présenter en 2011. En tout cas, les jours à venir nous édifieront davantage sur la position de l’honorable Alia.

 

Les raisons qui justifient le divorce Alia et Yayi

 

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. L’honorable Edgar Alia l’a appris à ses dépends. D’abord ministre et ensuite député, l’homme était un farouche défenseur du régime de Yayi car comme beaucoup d’autres, il avait cru en l’homme et aux belles paroles de ce dernier. Natif de Savalou, ses militants n’ont pas hésité à lui accorder leurs suffrages pour qu’il soit élu député sous la bannière des Fcbe, ils avaient promis au peuple, la construction des routes, des forages, des écoles des hôpitaux et bien d’autres choses dont les populations avaient besoin pour leur épanouissement. Aujourd’hui, à moins de deux ans des élections de 2011, rien n’est fait en direction des populations qui lui ont accordé leur suffrage. Il a fini par comprendre que c’était du vent et rien que de fausses promesses. Sachant que les populations lui demanderont des comptes, Alia se désolidarise et se désengage des actions du prince du Changement car ce dernier n’a pas honorer les promesses prises devant les populations. En plus des promesses non tenues, certains députés Fcbe reprochent au chef de l’Etat de les avoir écartés de certains privilèges accordés aux ministres qui n’ont pas une grande influence sur le terrain mais qui sont la coqueluche du président au détriment des élus du peuple que sont les députés.

 

Alia ne jouera plus au griot de Yayi

 

Il y a eu un temps où il a fait le griot maintenant l’heure n’est plus à cela. Telle est en partie ce qu’il faudra comprendre des propos tenus par le député Edgar Alia à l’occasion de la fête des religions endogènes le week-end écoulé. Des propos qui en disent long sur le climat qui prévaut entre ledit député et le régime en place. Le député n’est pas allé du dos de la cuillère pour démontrer que le fossé qui existe entre le chef de l’Etat et lui est désormais grand. Non seulement le gouvernement n’a pas respecté pas ses engagements mais aussi ne fait rien pour arranger les choses. C’est pourquoi il se voit mal à continuer à vanter les mérites de ce gouvernement. Pour lui, c’en est fini les blablablas flattant le prince et son gouvernement. Le député a laissé entendre que lui a bataillé pour faire venir quelqu’un en promettant des choses aux populations malheureusement, aujourd’hui, il se voit en mauvaise posture de bien parler de ce gouvernement auprès de ses électeurs. Mieux, il trouve que lui n’est plus disposé à aller à la rencontre de ces populations pour une fois encore leur parler de cette personne. Autrement dit, Alia vient de jeter le masque et s’offre à l’opposition. Il ne va plus battre campagne pour Yayi en 2011 et il prend d’ores et déjà ses distances avec Boni Yayi. Voilà des analyses qui mettent à mal le gouvernement Yayi surtout que ces remarques viennent d’un de ses anciens ministres. Cela montre que la crise qui couvait au sein de la mouvance est maintenant étalée sur la place publique. Si le griot d’antan n’existe plus, il faut s’attendre à voir surgi un pourfendeur du régime du changement qui continue de désillusionner beaucoup de personnes. Donc, cela suppose que l’homme s’engage résolument à critiquer objectivement et avec vigueur les actions du gouvernement. Cette dynamique dans laquelle s’est engagé le député va affaiblir Yayi qui risque de s’en sortir avec des côtes brisées. Si Yayi était Gaulois, on dirait par Toutatis que le ciel lui est tombé sur la tête ! C’est ça aussi le changement.

 

Yayi n’est pas le candidat de Alia en 2011

 

Désillusionné par les agissements de Yayi à qui il a consacré trois ans de soutien, Alia fait aujourd’hui volte face et se désolidarise. De peur que les bourdes commises par le président ne l’entraînent dans un gouffre, Alia se démarque et emporte avec lui une partie de l’électorat de Yayi. A moins d’être candidat lui-même en 2011, Alia a plusieurs possibilités pour narguer Yayi et lui faire payer ces trois années d’indifférence et de crocs-en-jambes. Il rejoint l’opposition et devient un combattant farouche du régime à l’instar des G et F et du G13 qui ne ménagent pas leurs efforts pour rendre la vie difficile à Yayi. Comme beaucoup d’autres, Alia s’est senti humilié devant ses électeurs à qui il a promis monts et merveilles. Choqué par cette attitude, l’homme a décidé de lui rendre le coup en fragilisant son électorat en cette période où il a le plus besoin de soutien. En tout cas les hostilités sont lancées. C’est à celui qui est le plus malin qui frappera fort afin de vaincre son adversaire. De la stratégie de Yayi qui crée plusieurs partis pour fracturer les autres afin de se faciliter la tâche et de Alia qui veut lui assener un coup de massue pour le réduire à néant, on verra celui qui l’emporte sur l’autre.

 

L’horizon 2011 s’obscurcit pour Yayi

 

Visiblement, le gouvernement du Changement continue de multiplier les erreurs et de battre les records en matière de bourdes au sommet de l’Etat. C’est dire que les dirigeants ayant en charge le développement de notre pays mélangent les pédales quant aux actes à poser et ceux qu’il ne faut pas. Si non, comment comprendre qu’à l’occasion de la célébration cette année de la fête du Vodoun, le gouvernement s’illustre encore une fois, négativement aux yeux des populations. Qu’ils soient du Sud ou du centre, les populations béninoises ont été confrontées au déferlement des membres du gouvernement qui ont préféré, intérèt politique oblige, parrainer des cérémonies autres que celles normalement prévues, créant ainsi un flou total dans les manifestations. Ceci n’a pas été du goût des populations qui ont préféré accorder du crédit aux festivités organisées par leurs élus locaux. De tels actes ne sont pas de nature à faciliter une quelconque réélection du prince du Changement qui, sentant les joutes électorales de 2011 s’approcher à grands pas, rivalise d’ardeurs pour avoir de son côté toutes les composantes de la population.

 

Source: Le Béninois Libéré



Tag(s) : #EDITORIAL
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