Politique béninoise : UN DEPUTE EXIGE DEUX MILLIARDS POUR ALLER AU GOUVERNEMENT
24 fév, 2010 | Par lautrefrat
Pendant que le peuple attend avec impatience la formation d’un nouveau gouvernement, on apprend avec stupéfaction qu’un ancien ministre de KEREKOU réclame une somme de deux milliards de francs CFA avant de siéger dans le futur gouvernement du docteur Boni YAYI.
La situation politique béninoise commence par inquiéter très sérieusement les observateurs avertis. Et pour s’en convaincre, il suffit de passer au peigne fin, les tractations en cours en vue de la formation du tout prochain gouvernement du président de la république. Autrefois objet de toutes les convoitises, l’entrée au gouvernement est devenue de nos jours, un vaste théâtre où les acteurs se font des coups bas et se livrent vertement au chantage. Depuis les trois derniers mois de l’année écoulée, les bruits ont annoncé la formation d’un gouvernement dit de combat que voudrait former le président Boni YAYI afin de se préparer aux échéances de l’an 2011 qui ne sont rien d’autres, que les élections législatives suivies des élections générales. Mais depuis, plus rien. Pourquoi ? Si le chef de l’Etat en personne ne s’est jamais prononcé sur le sujet et que la constitution en vigueur ne lui en fait aucune obligation, force est de reconnaître que les diverses entrevues entre politiciens de tous bords dès lors, ne sauraient laisser indifférent. De la famille politique au pouvoir aux grands blocs politiques de l’opposition, on sait que plusieurs contacts ont lieu et continuent de se tenir afin de permettre effectivement la formation d’un quatrième gouvernement de l’ère du changement. Chose vraiment inédite, tous les grands ensembles qu’on peut qualifier de l’opposition avouent, tous en privé, qu’ils n’ont plus rien à voir dans un gouvernement clôturant un mandat de cinq ans caractérisé par des crises politiques sur fond de menaces sur les hommes politiques traditionnellement connus. Mieux, aucun des hommes politiques dits de l’opposition ne manifeste l’envie réelle de siéger dans l’équipe gouvernementale et l’une des raisons est que les ministres sous Boni YAYI, ne sont pas bien considérés et que surtout ils ne disposent pas de liberté réelle pour conduire leur cabinet. Certains anciens ministres de Boni YAYI ne font effectivement aucun mystère à ce sujet et pour la plupart, l’expérience ne vaudrait pas la peine d’être vécue.
Risques pour YAYI d’être en difficulté dans le
Département de l’Atlantique
C’est dans cette atmosphère que l’information de l’entrée d’un ancien ministre de KEREKOU devient intéressante à cause de son caractère mercantiliste. Non seulement le député en question avait désigné le portefeuille ministériel qu’il désire occuper et gérer à son aise, les dernières nouvelles confirment que le futur nouveau ministre réclame deux milliards de nos francs. Franchement cela est difficilement croyable. Toutefois, plusieurs sources concordantes affirment que cette double exigence a été effective de la part de ce député. Ce qui est bien dommage est que l’entrée au gouvernement de ce député, si cela devenait une réalité, comporte d’énormes risques pour le chef de l’Etat lui-même qui risquerait dans le cas échéant, d’occasionner le départ rapide des adversaires de ce député dans le camp opposé. Autrement dit l’arrivée de l’ancien ministre de KEREKOU est déjà mal ressentie par son plus farouche frère de village. En effet, le risque de perdre complètement pied dans le département de l’atlantique se profile à l’horizon de la formation du prochain gouvernement, nouveau gouvernement il y aura. Un autre député estampillé mouvance présidentielle mais proche d’un ancien préfet menace déjà car lors d’une descente de plusieurs personnalités dans la commune de Zè, les comportements de décontraction du chef de l’Etat ont laissé chez certains membres FCBE l’avant goût d’humiliation.
René LOKOTIN