APA-Cotonou (Bénin) Les grands dignitaires et prêtes du culte vodoun, ont plaidé dimanche à Cotonou, pour la création d’écoles de ce culte au Bénin en vue de perpétuer les pratiques des religions endogènes dans le pays.
« Nous demandons aux autorités politiques de nous accorder la faveur pour la création des écoles où nous pouvons enseigner à nos enfants les pratiques ancestrales de nos religions endogènes », ont ils déclaré, au cours d'une manifestation publqiue.
Selon le grand prêt du vodoun «Hêbiosso, dieu du tonnerre) », Amanongbé Kokou, la création au Bénin de ces écoles de vodoun est très indispensable pour la valorisation du patrimoine culturel béninois.
« Avec l’envahissement des religions importées sur tout le territoire béninois, notamment le christianisme et l’Islam, nos religions endogènes sont entrain de perdre la face », a-t-il déploré.
Pour ce dignitaire du culte vodoun, la majorité des enfants béninois s’adonnent de nos jours aux pratiques des religions importés au point de délaisser leurs pratiques ancestrales.
« Nos enfants ne connaissent plus grandes choses des pratiques de nos religions traditionnelles. Ils ne savent même plus la significations des chansons, des libations, des offrandes et même de l’adoration de tel ou de tel fétiche », a-t-il déploré.
Selon les historiens béninois, le Vodou a des origines qui remontent à plusieurs milliers d’années. Sans autre précision, des découvertes archéologiques sur le littoral ouest africain laissent penser que les cultes Vodou y étaient pratiqués depuis plus de 4000 ans
Déjà vers la fin du 15ème siècle, ont- ils expliqué, des voyageurs et des commerçants européens décrivaient dans leurs récits des cérémonies et des temples Vodou.
« Ces cérémonies, à l’image du temple Dangbé (python), au Bénin, n’ont pas connu de transformations majeures au cours des siècles », ont-ils ajouté.
Le Vodou, qui n’est pas fondé sur une conception dualiste du monde (la vie et la mort, le ciel et la terre), signifie en langue Fon : "Ce qu’on ne peut élucider, la puissance efficace".
Il peut également se traduire par Dieu ou Esprit. Cette religion lie la nature et ses phénomènes à des divinités ou des esprits avec lesquels il est possible de communiquer, grâce au phénomène de la transe.
Les adeptes du Vodou indiquent que ce dernier est l’émanation d’un créateur unique qui s’est manifesté dans les entités Mawu et Lissa, incarnations des principes masculin et féminin
Ainsi, aux yeux des profanes, les rites et cérémonies Vodou peuvent passer pour de la pure superstition, de la magie noire, voire de la sorcellerie. Mais pour le Vodoussi (adepte du Vodou), ces rituels constituent un moment important de la vie où les dieux et les esprits des ancêtres exercent une influence positive directe sur la vie des êtres humains.
Selon les statistiques, 37% de la population béninoise, estimé à plus de 8 millions d’habitants, pratique les religions traditionnelles (animisme), alors que les catholiques représentent 27%, les musulmans 22% et les protestants 10%.
MT/of/APA
2010-01-11 00:05:00