Vendredi 25 juillet 2008
1°) Centrafrique Presse : La décision que vous avez prise de nommer le Président du FODEM Charles Massi Coordonnateur de l’UFDR a fait beaucoup de vague et même entraîné une scission au sein du FODEM et également de l’UFDR. Quel est l’objectif véritable que vous recherchez en vous entourant d’une personnalité aussi critiquée et controversée ?
Michel A. Djotodia : Les problème internes du FODEM ne peuvent en aucune manière intéresser l’UFDR. A ma connaissance, Monsieur Charles Massi a démissionné du FODEM avant de rejoindre notre modeste famille de l’UFDR. L’UFDR est une organisation qui a pour vocation de lutter contre l’exclusion et de rassembler toutes les filles et tous les fils de la République centrafricaine pour un avenir meilleur. L’arrivée de Charles Massi a contribué à la bonne marche du Mouvement. En tant que Président de l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement, Monsieur Massi bénéficie de tout mon soutien et d’ailleurs, il vient d’être nommé Vice Président au-delà de sa fonction de Coordonnateur. Si maintenant, certains individus voient en lui que des défauts, le Bureau politique de l’UFDR lui certifie des qualités très appréciables.
2) Le tollé suscité au sein de l’UFDR par la nomination de Charles Massi comme Coordonnateur de l’UFDR vous avait conduit à prendre des décisions de radiation de votre mouvement, notamment du chef d’état major le général Zakaria Damane. Celui-ci prétend que c’est lui le comchef et que vous n’avez personne sur le terrain. Que lui répondez-vous ?
Michel A. Djotodia : Le 13 Avril 2007, l’Ex Chef d’Etat Major de l’UFDR en l’occurrence Zakaria Damane, sans l’autorisation du Bureau politique, a signé un Accord de paix considéré comme un Accord de ralliement au Gouvernement centrafricain. En sus, suite à la signature de cet Accord, il a accepté d’être Conseiller à la Présidence donc, servir loyalement Bozizé. C’est inconcevable et incompatible que ce Monsieur Damane soit Conseiller de Bozizé et en même temps, Chef d’Etat Major des Forces Armées de l’UFDR. Cet acte de haute trahison est une violation flagrante de l’Article 52, Chapitre 2, du Règlement intérieur de l’UFDR. Donc, au regard de tout ce qui précède, vous comprenez bien que la radiation de Damane n’est nullement proportionnelle à la nomination de Charles Massi. Au contraire…
3) M. le Président de l’UFDR, le 21 juin dernier, a été signé à Libreville en présence du Président El Hadj Omar Bongo Ondimba , un accord de cessez le feu et de paix global entre le gouvernement centrafricain, l’APRD présidée par Jean Jacques Demafouth et l’UFDR du général Damane Zakaria. Le général Abdoulaye Miskine du FDPC vient de faire savoir son intention de signer à son tour cet accord. Pourquoi n’étiez-vous pas à Libreville et quelle est votre position sur l’accord de paix global ?
Michel A. Djotodia : D’abord, permettez-moi de vous dire que le Général Abdoulaye Miskine n’a nulle part annoncé le désir de signer cet Accord global de Libreville. L’information que vous avez lue dans les journaux n’est que pure intox. Il peut bien vous le confirmer. Cependant, en ce qui concerne notre absence au Gabon pour la signature de l’Accord global, la déclaration du Bureau politique N° 001/08/UFDR/PR du 25 Mai 2008 à Lagos au Nigeria, stipule bien les raisons.
A cet effet, le Bureau politique a estimé :
Premièrement : Renégocier l’Accord de paix de Damane du 13 Avril 2008.
Deuxièmement : Cette renégociation doit déboucher sur un Accord de Cessez-le-feu sous les auspices de son Excellence Docteur Yayi Boni, Président de la République du Bénin, Haut Médiateur Es Qualité du Conflit intercentrafricain en coordination avec le Guide de la Jamahiriya Libyenne en l’occurrence le Colonel Muhammar Kadhafi.
Ce que le Président François Bozizé a refusé lors de nos rencontres avec lui en marge de la Conférence de la Cen-sad tenue à Cotonou, au Bénin. Engendrant par voie de conséquence, la suspension des négociations de paix.
4°) – Vous avez adressé récemment une lettre ouverte aux Présidents Omar Bongo Ondimba et François Bozizé. Pourquoi cette démarche et que revendiquez-vous à présent ?
Michel A. Djotodia : L’UFDR est en conflit armé avec le régime de Bangui. Considérant les principes régissant le fondement de l’UFDR à savoir : l’Union et le Rassemblement du Peuple centrafricain, il est légitime que nous nous adressions au Président Omar Bongo Ondimba du Gabon pour bénéficier de ses sages conseils vu aussi la noblesse de ses expériences en matière de réconciliation.
En ce qui concerne Bozizé, c’est une manière pour l’UFDR, de lui rappeler qu’au-delà de toutes considérations politique, ethnique, tribale, régionaliste, il y a une nécessité particulière d’établir un Dialogue permanent avec toutes les forces vives de la Nation centrafricaine sans exception, en vue, de sauver notre chère patrie qui fait face à une certaine verticalité démocratique.
5°) – Tout porte à croire que le président Bozizé traîne les pieds et joue manifestement la montre dans la mise en œuvre du timing de la tenue du dialogue national inclusif, en ce qui concerne surtout la part qui lui revient essentiellement à savoir l’adoption et la promulgation de la loi portant amnistie générale préalable au dialogue. Quelle est votre appréciation ?
Michel A. Djotodia : Il est de coutume que notre « cher » Président François Bozizé ne respecte pas les engagements qu’il prend. C’est alors Monsieur le Journaliste, la suite logique de l’affirmation de votre question quant à ce qui concerne sa mauvaise foi.
6) Votre compagnon de lutte et de prison, le capitaine Abakar Sabone, Président fondateur du MLCJ vient d’annoncer son retrait de l’UFDR. Quelle en est la raison selon vous et qu’en pensez-vous ?
Michel A. Djotodia : L’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement n’a été crée ni par un individu ni pour un individu. Seul l’intérêt national demeure le fondement majeur de son existence et restera le maître mot de ses réflexions et de ses actions.
Et l’acte de démission posé par ce Abakar Sabone n’engage que lui-même et c’est lui seul qui pourra vous en donner les raisons mais en toute sincérité, pas moi puisqu’il n’a jamais saisi officiellement le Bureau politique à cet effet. Cependant, c’est un frère que j’aime beaucoup et il est centrafricain donc un compatriote. Je ne garde aucune haine envers lui ni envers un centrafricain et le Tout Puissant peut me témoigner. Je lui souhaite donc du fond de mon cœur, bonne chance et qu’aussi les portes de l’UFDR ne lui seront jamais fermées. Que le Tout Puissant Seigneur le guide sur le chemin de la Lumière et le protège. Amen.
Michel Am Nondroko djotodia
Président de l’UFDR
Email : micheldjoto@hotmail.fr
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