REMANIEMENT MINISTERIEL EN VUE AU BENIN : Modeste Kérékou très courtisé, Abimbola positionné

09-02-2010

REMANIEMENT MINISTERIEL EN VUE AU BENIN : Modeste Kérékou très courtisé, Abimbola positionné

Écrit par Brice Ogoubiyi

Annoncé à maintes reprises, le nouveau gouvernement de Boni Yayi à un an de la présidentielle de 2011 ne voit toujours pas le jour. Pour cause, les tractations continuent. Conséquence, on aboutit à des compromis les plus inimaginables.

A deux reprises déjà, l’ancien député Modeste Kérékou a été assidument courtisé par les émissaires de Boni Yayi. A deux reprises, il a décliné l’offre qui est tout de même tentante au point aujourd’hui de le laisser perplexe, voire dans un véritable dilemme. Boni Yayi qui manie aussi bien le bâton et la carotte sait qu’à un moment donné le poisson mordra à l’hameçon. Mais pourquoi le souverain veut t-il à tout prix Modeste Thiouté Kérékou dans son gouvernement? Parce qu’il a un nom : Kérékou est fils de l’ancien président de la République. En l’incluant dans son gouvernement, Boni Yayi donnerait aux populations, surtout à celles du septentrion et de Natitingou, plus particulièrement le sentiment qu’il a la caution du vieux Caméléon pour la présidentielle. Une caution indispensable, étant donné que son adversaire direct dans le Nord se trouve être Abdoulaye Bio-Tchané qui lui semble avoir les faveurs de l’ancien et emblématique chef de l’Etat qui le reçoit cordialement chez lui à la maison. Mais à la lumière des évènements passés et présents, le choix de Modeste Kérékou quoique guidé par des impératifs politiques pose quand même problème. Si nous sommes tous d’accord que comparaison n’est pas raison, nous serions bien obligés de faire remarquer que nous avons bien vu l’entrée au gouvernement de Ganiou Soglo, fils de Nicéphore Soglo. Est-ce pour autant que cela a empêché le couple Soglo de garder leur indépendance vis-à vis du pouvoir et faire partie de l’Union fait la nation qui travaille pour une alternance politique.

Difficile cohabitation entre Modeste et Rékya

On s’interroge également sur comment va se faire la cohabitation entre Modeste Kérékou et Rékya Madougou dans le même gouvernement. On se souvient qu’à la parution du livre « Mon combat pour la parole », livre dans lequel le régime de Mathieu Kérékou a été peint en noir, celui qui se réclame l’héritier politique de la famille Kérékou, s’était fendu en diatribe sur le régime Yayi, l’accusant d’avoir encouragé l’outrage à l’ancien président de la République. Dans ces conditions, on imagine mal cette cohabitation au sein du gouvernement de changement. On imagine que Modeste Kérékou n’hésitera pas à poser ses conditions, dont le départ de Madougou du gouvernement. On se demande alors comment le chef de l’Etat compte gérer cette situation. Jusqu’à preuve du contraire, Modeste Kérékou est de l’Union pour la relève (Upr), de Issa Salifou qui est un soutien de Bio-Tchané. Aussi, Modeste Kérékou ne cache pas non plus sa sympathie pour l’actuel président de la BOAD. Dans ce cas le débaucher, est-ce vraiment une bonne affaire ? Par contre, pour le jeune Jean Michel Abibola directeur de la zone franche, fils du feu député FCBE Anani Abimbola de Kétou , le choix paraît plus aisé pour le chef de l’Etat qui, pour honorer la mémoire de son père, va faire de lui un ministre de la République. Conséquence immédiate, c’est qu’il vient de couper l’herbe sous les pieds des militants du Plateau qui, las d’attendre les promesses du chef de l’Etat vis-à vis de leur leader, avaient commencé par prendre attache avec le groupe Abdoulaye Bio-Tchané. On peut alors retenir que le nouveau président du Rassemblement national démocratique (RND) a un pied à l’étrier. Mais ces noms sauront t-ils résister à l’épreuve du temps ? Attendons de voir.

Brice Ogoubiyi