VIVEMENT L’INSURECTION AU BENIN !
Par Jean Kokou ZOUNON
De toutes parts, on observe des grèves, des marches, des sit-in des travailleurs salariés ainsi que d’autres couches sociales. Ces manifestations sont différentes et à l’opposé des marches commanditées par le pouvoir de Boni Yayi contre lequel elles sont dirigées.
Pas moins de dix ministères sont actuellement touchées par des mouvements de grèves et autres actions protestataires répétées: ministère des affaires étrangères, ministère de l’énergie et de l’eau, ministère des recherches pétrolières et des mines, ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ministère de la famille et de la solidarité, ministère de l’environnement et de la protection de la nature, ministère du travail et de la fonction publique, ministère des enseignements maternel et primaire, ministère de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle, ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ministère de la santé publique. Certains de ces ministères sont en grève depuis plus de six mois.
Les revendications à la base de ces protestations sont liées au bien-être des travailleurs: paiement des primes acquises, reclassement dans des cadres administratifs stables, cadre de travail salubre. Les travailleurs de l’administration publique refusent de faire les frais de la mauvaise gouvernance financière de Boni Yayi. Et ils font bien!! Ils ne sont pas responsables des fraudes financières crapuleuses perpétrées par Boni Yayi qui sur le seul budget 2009 sont évaluées à plus de 80 milliards par le FMI. Les agents de l’administration publique ont raison d’exiger que leurs primes leur soient intégralement payées, que leur carrière soit sécurisée, leur cadre de travail salubre et sain. Ils ont raison de rejeter les conclusions du FMI qui tendent à attribuer les frasques budgétaires du pouvoir de Boni Yayi à la satisfaction des revendications des travailleurs. Les travailleurs de notre pays connaissent bien le FMI dans son rôle d’affameur des peuples au profit des intérêts des rapaces de la finance internationale.
Le PCB dit aux travailleurs: poursuivez vos multiples combats pour le bien-être. Et si vous observez que le pouvoir de Boni Yayi est incapable de satisfaire vos revendications, osez vous insurger contre lui pour son renversement.
On peut dire qu’il apparaît de plus en plus déjà que le pouvoir est incapable de satisfaire l’essentiel de vos revendications matérielles et politiques. Il a vidé les caisses pour se faire un trésor de guerre pour les échéances de 2011. Il est incapable de supprimer les nouveaux programmes et de doter le pays d’un système d’instruction émancipateur. Il est incapable de lutter contre la corruption et la mauvaise gestion. Il est incapable de garantir les libertés aux masses populaires, voire au peuple tout entier. Il est incapable d’organiser des élections crédibles et transparentes. C’est ce que la haute bourgeoisie non au pouvoir rassemblée dans les groupes G et F lui reprochent en empruntant eux aussi les formes de luttes, les marches, enseignées par les communistes. Alors vivement l’insurrection!
Les ennemis des peuples essaient d’effrayer les travailleurs et les masses populaires à l’idée de l’insurrection. Et pourtant l’insurrection est parfaitement légale! toutes les constitutions se réclamant de la démocratie et celle en vigueur dans notre pays reconnaissent le droit à l’insurrection face à un pouvoir violent et tyrannique. L’insurrection est légale, c’est le premier droit du peuple, c’est qui exprime sa souveraineté, placée en préambule à la constitution de notre pays. La survenue d’insurrections est une question objective. Quand elles viennent, les questions subjectives décident de l’issue. Les cris de rage des ennemis du peuple qui mettent en avant un pacifisme inexistant en guise d’éthique ne sont que des tentatives impossibles de rétention des peuples avides de leur propre pouvoir. Le PCB reste vigilant car il sait que la non assomption de l’insurrection imminente par les révolutionnaires et les patriotes débouche sur des situations morbides que les impérialistes et leurs alliés hauts bourgeois savent utiliser pour fomenter des simulacres d’insurrection ou des putschs militaires dont les conséquences ultérieures pour les peuples ont toujours été des plus désastreuses!
Aujourd’hui, le peuple tout entier en est arrivé à la conclusion que Boni Yayi doit partir et qu’on ne peut attendre de lui des élections crédibles et transparentes. Il faut le renverser tout de suite. Le PCB en suivant le peuple dans ses actions en tire la conclusion conséquente: vivement l’insurrection pour la victoire la moins douloureuse du peuple sur le pouvoir tyrannique de Boni Yayi. Il rappelle aux patriotes que le triomphe de la révolution suit un processus enseigné par toutes les révolutions du monde: insurrections locales, formation d’un gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP), insurrection générale armée, renversement de la tyrannie, assemblée constituante pour une nouvelle constitution, châtiment des tortionnaires, élections libres des nouveaux dirigeants.
Alors travailleurs, osez lutter, osez vaincre! Vivement l’insurrection!
Victor HUGO a écrit:
L’aurore s’allume,
L’ombre épaisse fuit,
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit.
Paupières et roses
S’ouvrent à demi closes,
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante, tout murmure
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits.
Le vent parle aux chênes,
L’eau parle aux fontaines,
Toutes les haleines
Deviennent des voix.
Victor HUGO
Source : "Le Crépuscule du matin" n° 001 du19/10/2009
Organe de liaison du Parti Communiste du Bénin (PCB).