Les joueurs africains suceptibles d’être sélectionnés dans leurs équipes nationales et les clubs européens qui les emploient sont en proie à de grandes difficultés les années où se déroulent la CAN. Malgré les accords signés avec l’Union Européenne [1] qui préservent du statut d’extra communautaire les joueurs africains dont les pays sont signataires. Pour les joueurs, cette période de Mercato est vécue trés différement selon les statuts. Occupper un poste de vedette au sein d’un club de premier ordre implique pour les footballeurs une concurrence féroce, la nécessité d’être performants. L’idée de manquer un mois ou deux pour préparer puis disputer la CAN est un risque réel dans ce contexte. C’est également, pour les meilleurs, l’assurance d’être sollicités et de faire de bonnes affaires financières. Mais pour la grande majorité des joueurs, cela risque de fragiliser leur situation, les clubs se montrant moins enclins à faire appel à leurs services à l’idée de ne pouvoir compter sur eux durant une saison pleine. Pour les clubs, ces joueurs sont délicats à gérer au sein d’un effectif. Si les footballeurs africains échappent grace aux accords de Cotonou au statut d’extra communautaires, les compétitions internationales extra-européennes déstabilisent les effectifs de clubs en pleine compétition. Saint-Etienne avait connu une terrible baisse de régime en se montrant trop imprévoyant. Son effectif, démuni par les multiples sélectionnés (dans les équipes nationales participant à la Coupe d’Afrique des Nations) en cours de saison, avait perdu toute chance de bien figurer en championnat. Ceci se retrouve à tous les échelons et dans tous les pays européens. Les équipes les plus aisées financièrement et dont la législation sportive autorise un certain nombre de joueurs étrangers peuvent doubler les postes. Cela entraine une chasse aux meilleurs joueurs, entraîne la montée des prix des transfert et augmente le montant des salaires de l’élite peu nombreuse des meilleurs joueurs. D’autres, ne pouvant assumer cette masse salariale, sont contraints de se défaire de ces joueurs les années de CAN pour limiter l’effet de ces sélections. Ou bien, elles tentent de passer outre et prennent le risque de connaitre une grosse baisse de régime, leur effectif ne pouvant tenir le rythme. Didier Drogba A 29 ans, l’Ivoirien Didier Drogba est sous contrat avec Chelsea jusqu’en 2010. L’ex-coqueluche des supporters olympiens a fait part de ses réflexions son avenir et a clairement annoncé sa volonté de vivre un dernier gros challenge et signer un dernier gros contrat. S’il n’a pas donné de date précise, il indique vouloir conserver intacte sa motivation lors d’une Interview publiée dans France Football : « Je sais que je me trouve au dernier gros tournant de ma carrière. C’est l’heure du dernier choix important : rester ou partir ? Moi, je n’ai pas envie de train-train ni de routine . (...) J’ai besoin de me faire peur, de me sentir en danger. C’est pour ça peut-être que, la saison dernière, l’arrivée de Chevtchenko m’a fait du bien. J’aime trop la compétition pour accepter de m’endormir. » Lorsqu’il s’agit d’en dire plus, de faire connaître ses aspirations concernant un championnat ou un club en particulier, ce dernier déclare : « l’Italie, le Milan AC surtout, et l’Espagne, Barcelone en priorité. (...) J’ai très envie de découvrir un autre univers. » Didier Drogba indique qu’à cette heure, il n’existe pas d’actualité d’un départ de Chelsea mais laisse une porte largement ouverte à une possibilité durant cette inter-saison... Cette motivation soudaine coïncide avec la déception d’avoir été dominé par Manchester en Premier League et par son échec face à Liverpool en Ligue des Champions. Les choix tactiques de son entraîneur enfin, le confinent à un rôle d’attaquant isolé, de marathonien aussi infatigable qu’opportuniste qui doit convertir de longues balles au milieu des défenses adverses. Tâche dont il s’est trés bien acquitté soit dit en passant. Le simple fait qu’il évoque son avenir soulève la passion dans les tabloïds anglais prompts à se nourrir de la moindre miette pour combler une actualité trés calme côté Chelsea, une fois n’est pas coutume. Samuel Eto’o Samuel Eto’o, 27 ans, star camerounaise incontestée native de Nkon, a vu sa saison contrariée par une longue convalescence. Il a tout de même inscrit 11 buts en 18 matchs de Liga. Mais cette saison marque une rupture dans sa carrière : la situation sportive s’est dégradée pour lui en Catalogne. Tenu longtemps écarté des terrains, son retour a laissé transparaitre des tensions avec certains de ses pléthoriques coéquipiers-stars de l’effectif catalan. De plus, il semble avoir perdu la confiance de son entraîneur Franck Rijkaard qui ne l’attendait plus comme le Messi(e). Les dernières rumeurs le voient se diriger vers le Calcio, plus précisément chez le Champion d’Europe en titre, l’AC Milan dont le secteur offensif est viellissant et semble toujours orphelin du départ de l’ukrainien Chevtchenko, même si Inzaghi a su se montrer réaliste aux moments clé de la saison et que Kaka a su masquer ces lacunes par un talent inouï. Dès le 18 Juin, la transaction devrait s’officialiser avec une négociation basée autour des 40 millions d’euros et un salaire de 6 millions d’euros pour le joueur. Kader Keita Kader Keita lui, vient de cèder aux sirènes lyonnaises en paraphant un contrat de quatre années et quitte le Lille Olympique SC accompagné de Mathieu Bodmer. L’Ivoirien de 27 ans, arrivé en 2005 à Lille a considérablement étoffé son jeu sous la houlette de Claude Puel. Son club semble avoir terminé un cycle et le groupe a connu les âffres d’une élimination en Ligue des Champions affichant une trop grande naïveté à ce niveau. A n’en pas douter, Lyon va offrir à Keita l’accés au haut niveau européen et lui permettre de réaffirmer ses ambitions chez les éléphants. Kanga Akalé A 26 ans, Kanga Akalé, l’international ivoirien fait un saut vers le connu. Et pour cause, puisqu’il vient de rejoindre Guy Roux pour 4 ans et 4 millions d’euros à Lens. Il fait le choix le la fidélité ete du changement dans la continuité.Il sera un élément de confiance dans le nouveau Lens et pourra avec ce club ambitieux, songer aux échéances prochaines de la CAN. Bonaventure Kalou Bonaventure Kalou vient de vivre à 29 ans sans doute l’une des saisons les plus compliquées ne réussissant pas à maintenir son niveau de jeu au moment où son club, le PSG, sombrait. Désavoué et destabilisé par ses entraineurs, il ne fait plus partie des projets pour la saison prochaine. Il a certes de nombreuses pistes italiennes, anglaises ou espagoles mais le club n’a pas reçu d’offres concrètes. Il se pourrait finalement que Lens, qui semble intéressé, lui offre une issue sécurisante en la personne de Guy Roux et avec la perspective de retrouver son compatriote et ex coéquipier auxerrois Akalé. Lamine Diatta A 32 ans, le sénégalais Lamine Diatta vient de rompre son contrat à l’amiable avec Saint- Etienne. Il a des touches outre-manche. Gnégnéri Yaya Touré L’international ivoirien Gnégnéri Yaya Touré est, à 24 ans, la révellation monégasque. Cela n’a pas échappé aux recruteurs Barcelonais : des rumeurs de transfert pour 10 millions d’euros courent au sujet de l’ivoirien qui a explosé cette saison à son poste de milieu de terrain même s’il a étoffé son jeu en évoluant à un poste de milieu offensif sur le rocher alors qu’il est de formation plus défensive. Les catalans voient en lui un futur Viéra. Everton, l’autre club de Liverpool, s’intéresse aussi à lui... Pour l’heure, le joueur dément : « Il y a beaucoup de choses qui se disent mais je me sens assez bien à Monaco ; c’est ma première année dans ce club, la prochaine saison s’avèrera certainement meilleure. j’ai toujours envie de progresser mais je ne veux pas brûler les étapes. J’ai l’âge qu’il faut alors je veux y aller pas à pas » Par Pierre B du site L’Univers De l’Entraîneur |