Bénin: Le kpayo désormais au compte goutte à Cotonou
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L'Autre Quotidien
27 Juin 2007
Publié sur le web le 27 Juin 2007
L'essence frelatée, communément appelée « Kpayo » se fait de plus en plus rare aux abords des rues ces derniers jours où elle se vend au compte goutte. Une situation qui crée déjà de longues files d'attente au niveau des stations services.
Depuis quelques jours, les prix du carburant ont encore flambé aux abords des voies, et ce, malgré le dégel observé au Nigeria entre le pouvoir public et les travailleurs de l'administration qui protestait contre
l'augmentation des hydrocarbures. Du samedi au dimanche dernier, il
était quasi impossible de prendre le carburant à moins de 650 francs
le litre aux abords des voies. Les consommateurs, très nombreux à
être dans le besoin, se détournent des vendeurs dès qu'ils entendent
le prix pour se ruer vers les stations services. Certains, contraints
par une panne sèche, sont obligés de s'en procurer malgré eux,
non sans quelques grincements de dents.
Du carrefour Etoile à Cocotomey en passant par Godomey, le liquide inflammable, à défaut d'être introuvable, s'achète à un prix tout simplement prohibitif. Pour Ganiou, revendeur de carburant importé du Nigeria, cette situation serait due à l'augmentation du prix des hydrocarbures chez le grand voisin de l'Est où l'essence sera dorénavant achetée à 70 nairas à la pompe. La conséquence, explique-t-il, les contrebandiers non seulement peinent à convoyer leur marchandise au Bénin du fait de l'omniprésence de la douane, mais sont obligés de payer désormais au prix fort, les hydrocarbures qui ont toutes connu une hausse d'au moins 7%. Au niveau des stations services, on assiste à de longues files d'attente.
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D'autres ont tout simplement cessé de vendre, faute de produits disponibles. Mais tous les gérants de stations rencontrés rassurent. « Il ne s'agit pas d'une pénurie mais plutôt d'un retard accusé par les camions citernes commis à la livraison » déclare Vihou Benjamin, de la station total de Cocotomey. Cette situation n'est pas sans incident fâcheux car elle cause beaucoup de désagréments aux populations. Dénis qui a traîné sa moto depuis le carrefour Godomey avant de retrouver une station service un peu avant Godomey-Magasin a dû opter malgré lui pour le Kpayo, dont le litre lui a été vendu à 650 Fcfa. « J'ai perdu ma journée à cause de tout le temps que j'ai passé dans les rangs pour avoir de l'essence. J'étais dans les rangs depuis. Mais quand je me suis rapproché du pompiste, il m'annonce que c'est fini et qu'il faut attendre un nouvel arrivage», déclare-t-il, l'air déçu. Pour ce citoyen, lorsqu'il y a rupture d'essence aux abords de la voie, il ne doit pas être difficile de s'en procurer à la station ». Les plus embarrassés par cette situation sont les conducteurs de taxis motos. Habitués à s'approvisionner aux abords des voies, ils sont obligés d'aller à la station s'ils ne veulent pas acheter le litre de carburant plus cher que d'habitude. La conséquence, c'est l'augmentation des prix de courses à moto dans la ville, les clients contraints de payer au prix fort, la pénurie du kpayo.
Pour l'heure, il faut parcourir plusieurs stations services dans la ville et accepter de faire la queue avant de trouver le liquide précieux. Avec un peu de chance, quelques gouttes peuvent tomber dans le réservoir.
Autrement, il faut s'en remettre au Kpayo, très peu disponible et suffisamment cher.