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Guillaume Soro, un jeune chef rebelle devenu Premier ministre

vendredi 29 juin 2007 par IvoireDiaspo

(afp) Guillaume Soro, dont l’avion a été attaqué vendredi à l’aéroport de Bouaké (centre) s’est fait un nom en prenant la tête de la rébellion contre le président Laurent Gbagbo en 2002, avant de faire la paix avec lui et de devenir son Premier ministre en avril dernier.

Selon son entourage, M. Soro 35 ans, a été épargné par l’attaque, à la roquette et à la kalashnikov menée contre son avion, qui a fait au moins quatre morts selon un dernier bilan, le premier attentat jamais perpétré contre lui.

M. Soro est "indemne et en sécurité", a annoncé à la mi-journée la télévision publique ivoirienne.

Né le 8 mai 1972 dans le nord de la Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, a commencé sa carrière comme leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) de 1995 à 1998, où il s’impose par ses talents de tribun.

Son aversion pour le régime du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti au pouvoir) de Henri Konan Bédié le conduira à plusieurs reprises en prison à chaque fois qu’une manifestation étudiante dégénère.

Après avoir quitté la tête de la Fesci, il part pour la Grande-Bretagne, puis la France, et se mure dans le silence.

Il réapparaît à la suite du coup d’Etat de Noël en 1999, qui porte la junte du général Robert Gueï au pouvoir, à la suite duquel il entame sa carrière politique. Mais sa collaboration avec la junte (1999-2000) ne dure guère.

Guillaume Soro se rapproche du Rassemblement des républicains (RDR) de l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, dont il conteste l’exclusion à la présidentielle de 2000.

En octobre 2002, il réapparaît comme secrétaire du Mouvement patriotique de Côte d’ivoire (MPCI, rébellion) qui vient de prendre le contrôle du nord du pays après une tentative de coup d’Etat contre le président Gbagbo.

Il devient ensuite secrétaire général des Forces nouvelles (FN) et le leader de la rébellion, qui contrôle 60% du territoire ivoirien.

Après la signature de l’accord de Marcoussis (janvier 2003), il participe au gouvernement de réconciliation nationale de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication.

A l’automne 2005, les FN exigent sa nomination au poste de Premier ministre. En décembre, il sera finalement nommé ministre d’État, de la Reconstruction et de la Réinsertion, deuxième poste dans l’ordre protocolaire au sein du gouvernement de Charles Konan Banny.

En janvier 2007, il accepte la proposition du président Laurent Gbagbo, son ennemi militaire puis politique depuis 2002, d’entamer un "dialogue direct" pour aller vers la paix et les élections.

Le 4 mars à Ouagadougou, les deux hommes signent un premier accord de paix prévoyant notamment la formation d’un nouveau gouvernement, dont M. Gbagbo lui propose de prendre la tête. Poussé par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la crise ivoirienne dont il est proche, M. Soro accepte.

Selon nombre d’observateurs, son arrivée au poste de Premier ministre, le troisième en cinq ans de crise, devait permettre de juger de son autorité sur la rébellion, tourmentée par certains rivalités entre chefs de guerre.

Plusieurs sources internes à la rébellion avaient indiqué ces dernières semaines que son rapprochement avec M. Gbagbo, soupçonné d’être un "deal politique" de partage du pouvoir, ne faisait pas l’unanimité au sein des FN, qui doivent désarmer aux termes du processus de paix.

Une partie des rebelles restés fidèles à l’ex-leader putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", écarté de la direction des FN par M. Soro en 2003, contestaient ainsi l’autorité de M. Soro, selon ces sources.

Guillaume Soro est marié et père de quatre enfants, une fille et trois garçons.

Tag(s) : #Actualités Africaines
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