Message DE vœux DU NOUVEL de son excellence, docteur Boni YAYI

REPUBLIQUE DU BENIN

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
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message DE vœux DU NOUVEL
AN 2008 A la nation BENINOISE
de son excellence, docteur Boni YAYI,
Président de la République, chef de
l’Etat, Chef du Gouvernement

Cotonou, le 31 décembre 2007

Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,

Au rythme du temps, les années se succèdent, ponctuant de leurs séquences, le cours implacable de nos destinées humaines que régit, seul, l’Eternel Tout Puissant, dans ses desseins insondables.

Ainsi, dans quelques heures, l’année 2007 entrera définitivement dans l’histoire et cèdera place à une nouvelle année, l’année 2008. Celle-ci est très attendue par tous, dans une ambiance festive ou de recueillement, mais surtout, avec l’espoir qu’elle nous comblera davantage de bien-être et de joie, de bonheur et de paix.

En ce moment où s’égrènent les derniers instants de l’année en cours, nous devons d’abord rendre grâce à Dieu de nous avoir conservé le souffle, la santé et la vie. Nous devons également le remercier d’avoir préservé notre cher pays des situations de tribulations et de tragédie, survenues malheureusement sous d’autres cieux.

Gloire à Dieu dans les Cieux, Très Haut,et Paix sur la Terre pour les Hommes qui l’agréent.

C’est pourquoi je pense profondément, et de façon particulière, à tous nos compatriotes qui sont dans la détresse, la souffrance, le dénuement ou la solitude. Je suis préoccupé par la situation de tous ceux qui sont meurtris par les maladies, les autres pandémies du siècle de tous genres. Je partage et porte avec eux leurs difficultés et leurs peines.

Mes pensées vont également à la Communauté internationale et à tous nos partenaires étrangers, bilatéraux et multilatéraux, pour non seulement leur soutien constant dans l’œuvre de développement économique et social de notre chère Patrie, mais aussi leur engagement à travailler sans relâche à la consolidation et au renforcement de nos relations d’amitié, de coopération et de partenariat.

L’entrée dans une nouvelle année a toujours été un moment privilégié de grâce et de méditation individuelle ou collective, pour jeter un regard sur le bilan de l’année qui s’achève et pour prendre des résolutions au titre de l’année qui commence.

Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,
Dans mon message sur l’état de la nation devant la Représentation Nationale le 28 décembre 2007, j’ai indiqué, dans leurs grands axes, les principaux résultats que nous avons ensemble enregistrés au cours des douze derniers mois, au prix d’efforts collectifs soutenus, en vue de consolider notre démocratie et de bâtir un Bénin véritablement émergent.

L’année 2007 qui s’achève aura été une année de transition marquée par la détermination inébranlable de l’ensemble de mon Gouvernement à relever les défis majeurs :
- du renforcement du cadre institutionnel,
- de l’amélioration de l’environnement des affaires,
- de l’amélioration de la compétitivité et de la diversification de l’économie,
- ainsi que de la rénovation des systèmes éducatif et sanitaire.

Mais, je n’occulte pas les difficultés, notamment :

1. la crise de l’énergie électrique, qui a sensiblement affecté l’économie nationale, voire sous-régionale, mais aussi les populations ;
2. les inondations intervenues à la suite d’abondantes pluies ;
3. la crise survenue au niveau des GSM, qui m’a donné l’occasion de mesurer la maturité et la patience de notre Peuple à qui je renouvelle ici mes remerciements pour le soutien ferme et déterminant apporté au Gouvernement en vue de son dénouement heureux ;
4. la hausse des prix de certains produits de première nécessité au cours du quatrième trimestre de l’année qui a affecté le pouvoir d’achat des populations dans notre pays, dans la sous-région et dans le monde.

S’agissant spécifiquement de la hausse des prix de certains produits, vous le savez mieux que moi, notre modèle de consommation porte la marque des biens importés c’est-à-dire que cette hausse des prix vient de l’extérieur. La faiblesse persistante de notre appareil de production en est aussi une des raisons.

L’impact des mesures appropriées prises par mon Gouvernement pour juguler cette hausse des prix se fait progressivement sentir.

En effet, les prix de la quasi-totalité des produits ciblés pour être suivis par mon Gouvernement enregistrent quotidiennement des fléchissements sensibles sur nos différents marchés.

L’impact financier de ces mesures est estimé à environ 12 milliards de FCFA sur trois mois, de décembre 2007 à février 2008.

Afin de rendre davantage perceptible l’impact desdites mesures au niveau des populations, un Comité National a été mis en place. Ce Comité, composé entre autres du collectif des associations de consommateurs et des opérateurs économiques, est chargé du suivi de la mise en œuvre des mesures visant à juguler la hausse des prix.

Je félicite et salue le patriotisme du peuple béninois qui a supporté ces difficultés avec beaucoup d’abnégation.

Outre les mesures déjà prises et mises en œuvre, mon Gouvernement vient d’afficher sa détermination par la mise en place d’un programme d’urgence et de la valorisation de certaines de nos vallées, en vue de susciter la production dans les quatre prochains mois des céréales de contre saison notamment le riz et le maïs.

Par ailleurs, c’est avec beaucoup d’espoir que le Gouvernement vient d’appuyer le programme de diversification agricole des vallées du Niger, de l’Ouémé et du Mono qui permettra d’installer 3 000 jeunes demandeurs d’emplois avec pour mission la promotion d’autres filières intégrées en complément à celle du coton.

Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,

La détermination de mon Gouvernement s’est également traduite par son engagement indéfectible à travailler sans relâche, sur tous les fronts, pour assurer progressivement, mais sûrement, une prospérité partagée et accroître le bien-être des Béninoises et des Béninois.

A cet égard, le renforcement de la démocratie et la consolidation de l’Etat de droit dans un climat social apaisé, nécessaire à l’éclosion des énergies et des initiatives, le fonctionnement harmonieux des institutions de la République, la gouvernance concertée, le dialogue fécond avec les forces sociales ainsi que la prise en charge des revendications des travailleurs, ont constamment été au cœur des préoccupations majeures de mon Gouvernement.

Par ailleurs, mon Gouvernement accorde une attention particulière à la situation des jeunes qui constituent l’avenir de notre Nation, aux femmes ainsi qu’aux groupes sociaux les plus vulnérables.

A ce titre, le forum national de la jeunesse a été organisé en vue de la mobilisation de son potentiel, face aux enjeux du développement.

Le service militaire d’intérêt national a été institué afin de forger l’esprit patriotique des jeunes et de faciliter leur insertion dans la vie professionnelle.

Dans le cadre du programme spécial de reboisement et de restauration des terres, destiné à la protection et à la préservation de l’environnement, un millier de jeunes sans emploi ont été recrutés pour rendre verdoyants et attrayants nos villages et quartiers de ville.

En outre, des efforts louables ont été consentis pour doter le fonds national de la microfinance de ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme de micro crédit aux plus pauvres, en particulier les femmes, afin de leur permettre de développer des activités génératrices de revenus et de réduire les poches de pauvreté, notamment en zone rurale.
Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,

Je reconnais que ces efforts en faveur de la jeunesse et des femmes ne sont pas encore suffisants. Il nous faut donc aller bien au-delà, pour prendre en charge les vrais problèmes qui touchent les populations vulnérables. Nous nous y emploierons encore davantage, grâce à la nouvelle dynamique destinée à impulser le développement.

Car, il est évident que le renouveau économique est indispensable à la consolidation de notre renouveau démocratique. Si nous voulons être un pays en paix avec lui-même, un pays qui compte dans la sous-région et dans le monde, nous devons créer davantage d’emplois pour les jeunes et les femmes et davantage de richesses.

Il nous faut en conséquence nous adapter : adapter notre système éducatif, adapter notre appareil productif aux contraintes de la compétition, remodeler nos mentalités et nos comportements. Nous devons accepter de réformer et de moderniser notre administration publique et nos entreprises publiques pour développer l’entreprenariat et le partenariat public-privé.

Nous voulons construire un Bénin dynamique, capable de générer ressources et emplois, pour le développement à la base, en vue d’une prospérité partagée, pour aujourd’hui et pour demain.

La croissance, c'est d'abord la confiance : confiance en nous-mêmes, confiance en l’autre, confiance en nos initiatives, confiance en nos efforts. Ce qui suppose une société dynamique et une administration publique moderne qui valorisent à la fois les valeurs cardinales éthiques, l’excellence, les talents et le mérite.
Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,

Tous ces espoirs nés du changement ne seront pas déçus. A cet égard, je veux les inscrire dans le contexte d’un enthousiasme collectif et d’une volonté nationale. Car, nous devons résolument avancer, sans attendre demain.

C'est tous ensemble et avec conviction que nous devons retrouver les voies du progrès social, par le dialogue. J'appelle donc chacun à y prendre toute sa part.

J’ai déjà annoncé que 2008 sera l'année des réformes. Je souhaite qu’elle soit aussi celle d'un engagement collectif et d’une trêve sociale. L'esprit républicain et le sens de l'intérêt général le recommandent, afin de donner une véritable chance à notre pays de réaliser, pour le bonheur de tous, son émergence économique.

Nous sommes au début du chemin, mais nous sommes sur le bon chemin.

Certes, il n'est pas facile d’engager des réformes, en raison des sacrifices et des coûts immédiats qui leur sont liés. C’est pourquoi, afin de lever les obstacles qui freinent notre progrès, je veux susciter la mobilisation de toutes les énergies en vue de poursuivre et conduire avec détermination les réformes structurelles adéquates qui constituent un passage obligé vers l’émergence économique de notre chère Nation.

Mes chers compatriotes,

En vérité, cette marche vers le progrès social, à partir de la position dans laquelle nous sommes aujourd’hui, n’est possible que lorsqu’elle est impulsée par notre foi à notre créateur. Notre République est certes laïque mais elle est dans les mains de notre armée spirituelle c’est-à-dire ces bons citoyens qui ont placé le sens de leur vie en notre Créateur parce que c’est lui qui nous dote d’un esprit de tolérance et d’acceptation. C’est pourquoi, en votre nom, je place l’année 2008 et je vous prie de l’accepter, sous le signe de la prière et du jeûne afin que la tolérance renaisse, afin que l’amour renaisse, afin que nous nous acceptions mutuellement.
Béninoises, Béninois,
Mes Chers Compatriotes,

Dans cette perspective et à l’aune de cette nouvelle année, je forme de tout cœur, à chaque béninoise et à chaque béninois de l’intérieur comme de l’extérieur et à chaque hôte qui vit parmi nous tous mes Meilleurs Vœux, sincères et profonds, de bonne et heureuse année 2008.

Que le Tout Puissant bénisse notre Nation !
Vive la République !
Vive le Bénin !