BENIN: Les anti-Fcbe traqués dans l’administration béninoise

Conséquences des conflits autour de la non –installation des conseils municipaux

Les anti-Fcbe traqués dans l’administration béninoise (Torturé par son Dde, un fonctionnaire fait une crise cardiaque)

 

LE BENINOIS LIBERE 18 juin 2008

L’enseignant Ahissou Nouhoumon est actuellement au repos sanitaire de dix jours des suites d’une crise cardiaque. Ces médecins prédisent le pire s’il arrivait que le fonctionnaire du ministère de l’éducation se retrouve à nouveau devant son bourreau, le Ddemp Ouèmè-Plateau. En effet monsieur Ahissou et Atchambi étaient avant-hier devant leur directeur départemental de l’enseignement maternel et primaire à Porto-Novo pour y subir un interrogatoire musclé digne de l’époque nazi. Tous deux élus Fcbe dans la commune de Ifangni, le responsable départemental n’a pas compris pourquoi ses subordonnés viennent de se découvrir des amours pour monsieur Fafoumi Raymond de l’alliance Asag au détriment du proposé du camp yayi à la tête de la commune d’Ifangni. Voilà qui a constitué le menu de l’interrogatoire fortement musclé auquel les deux fonctionnaires ont été l’objet. Il leur a été demandé en pleine discussion s’ils ont imaginé quelle sera la réaction de Boni yayi en apprenant que, eux militants et élus, Fcbe s’apprêtent à voter pour quelqu’un proche du Prd-Ngr et du Madep. C’est dans ce cocktail d’intimidations, de menaces et de pressions que le plus faible, l’instituteur Ahissou Nouhoumon a craqué. Panique générale à la ddemp Ouèmè-Plateau. Le bourreau a demandé qu’on verse de l’eau sur le patient avant de le convoyer à l’hôpital où il a remis 20.000fcfa de sa poche pour les premiers soins. Profitant de la situation, le second interrogé, Patrice Atchambi a lui, pris la clé des champs et n’a pas rejoint sa maison jusqu’à ce jour. Il craint les représailles du pouvoir Mugabe que dis-je-du pouvoir Yayi. A la lumière de l’interrogatoire, monsieur Atchambi ne se sent plus aujourd’hui en sécurité. C’est ce qui justifie la fugue d’un père de famille.

Ce qui a fait sortir les griffes du Ddemp

Au départ le Prd-Nouvelle Génération,les Fcbe,le parti national Ensemble et l’Ipd étaient en alliance pour affronter les municipales. L’alliance, du nom de Asag a obtenu 12 sièges sur les 17 à pouvoir à Ifangni contre 05 au Madep. Très tôt le représentant du Pne, le douanier Kpoviéssi tristement connu sous le nom de douanier patriote dans l’affaire James Sagbo, a commencé par imposer son neveu de 22ans comme maire. Cette situation a fendu l’Asag en deux. D’un côté, 06 conseillers prêts à lécher les bottes à Kpoviéssi pour élire son blanc-bec de neveu et de l’autre 06 autres conseillers raisonnables qui ont choisi en toute dignité de s’unir autour de Raymond Fafoumi. Ce groupe, très ouvert au dialogue et au jeu démocratique a obtenu l’accord de principe des 05 conseillers du Madep pour prendre la mairie. L’information est parvenue aux oreilles des thuriféraires du régime et Ifangni a rejoint ainsi la liste noire des 24 communes dont l’installation des conseils municipaux prendra tout le temps nécessaire pour le régime de pouvoir fabriquer une situation qui lui permettra d’installer son maire même si celui-ci est le seul élu Fcbe dans la localité. Tout ceci aurait été vivable si les hommes du régime s’arrêtaient à leur trouvaille de tentative d’achat de procuration contre quelques vieux billets de banque. Mais la dérive qui consiste à utiliser la machine administrative pour broyer les anti-Fcbe risque de nous conduire dans une situation dans le style Mugabe où ces harcèlements et brimades vont devenir le norme républicaine. Ce dont le Bénin a horreur et qui pourrait dégénérer à tout moment. Ifangni croise actuellement les doigts pour que l’enseignant Ahissou retrouve sa santé et que Atchambi en fuite trouve le courage de revenir voir sa famille. A suivre….