Le tort d’être légaliste ou faut-il organiser la sédition contre les change - menteurs ???
Par Arimi CHOUBADE
30 septembre 2008
Houngbédji ? Trop effacé et porté sur le respect de l’ordre et de la loi. Soglo ? Trop timide dans ses dénonciations de la déviance d’un de ses anciens disciples. Idji Kolawolé ? Trop diplomate et pas suffisamment remuant ? Le G13 ? Trop en dedans, craignant peut-être d’être rattrapé par des cadavres de placards des années fastes sous le général-caméléon. Sèhouéto et Force Clé ? Trop approximatifs. Les supplétifs du régime ont tôt fait de se déguiser en donneurs de leçons improvisés en trouvant les « opposants de fait » pas assez moins conventionnels dans leurs prises de position et actions. Une manière très habile d’exonérer le docteur-président de toute responsabilité vue de la dégradation du paysage politique béninois.
Si le préfet Brun Hachémè de l’Atlantique et du Littoral en est arrivé à cautionner les violations de la loi dans la commune d’Abomey-Calavi avec la couverture de son ministre de tutelle, Démolé Moko, ce serait la faute aux élus Rb qui auraient été trop gourmands. En fait de gourmandise, il s’agit pour le parti politique porté en tête par les urnes de laisser le poste de maire à un colonel à la retraite, chef des services de renseignements à qui les électeurs n’ont concédé qu’à peine 3 élus sur les 37 malgré les redressements de la Cour suprême. Le refus de saborder la volonté populaire serait donc l’excuse de provocation qui a conduit à une militarisation du processus électoral.
Du débauchage à la Kindjanhoundé – du nom du présumé élu investi par les populations pour dénoncer toute posture d’opposition. Encore une légitime défense en réaction au refus des Soglo d’accepter l’entrée des leurs au gouvernement. Lorsqu’on a dit cela, on a totalement absout Yayi Boni de toute accusation de mauvaise foi et de traîtrise. Bien que ce soit lui qui nomme les ministres au gouvernement, et que sur son bureau se trouve encore des Cv de militants Rb, Madep, Psd, G13, Force Clé qui n’ont jamais été appelés au gouvernement malgré l’existence de plusieurs accords de gouvernement conclus entre les deux tours et ayant permis son élection avec une majorité plus que confortable de 75%. A quoi bon multiplier des accords lorsque le chef de l’Etat, chargé de les appliquer, les contourne à chaque fois ? C’est également de la faute des « opposants de fait » que la Haute cour de justice a été intentionnellement rayée du paysage institutionnel béninois par les manœuvres inspirées depuis les instances dirigeantes de l’Etat-Fcbe. Pareil pour la perte de confiance aux institutions de contre-pouvoir que sont la Cour constitutionnelle monocolore et la Cour suprême ainsi que la paralysie imposée au parlement à qui il est refusé tout contrôle de l’action gouvernementale. Idem pour le refus de prendre les décrets d’application du statut de l’opposition et du financement public des partis.
Mais, les donneurs de leçons se gardent bien de dévoiler la nature de la lutte nécessaire contre les forfaitures qui s’enregistrent tous les jours au palais de la Marina. Peut-être souhaiteraient-ils que Léhady, Houngbédji, Salé, Sèhouéto et consorts s’instruisent sur les parcours de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, de Laurent Kounda en Rdc, des tribunaux islamiques en Somalie ou du Hamas dans la bande de Gaza. Puisqu’il va falloir de toutes les façons inventer un jour une parade adéquate au saccage en règle des acquis de la conférence nationale de février 1990. Ce n’est certainement pas pour rien que les communistes parlent de résistance. Une sorte de harcèlement permanent sur non seulement les apparatchiks mais également sur leurs valets. Un briseur de grève dans un collège ou un dispensaire de quartier, un commissaire ou un chef de brigade zélé dans la répression de la contestation populaire, un délateur ou un suppôt de l’imposture devient automatiquement une cible privilégiée.
Il faut vraiment faire quelque chose !!!