CRISPATION CONTINUE DE L’ATMOSPHERE POLITIQUE SOUS BONI YAYI
Bénin: Une conférence nationale des forces politiques s’impose
30 octobre 2008 - FRATERNITE
par Angelo DOSSOUMOU
La gestion de la cité ne peut se faire sans une certaine association de la masse populaire. Même le roi Guézo a compris que pour atteindre l’objectif commun qui est le développement de la Nation, tous les patriotes doivent de leurs doigts boucher la jarre trouée. Pourquoi les acteurs politiques du pays qui a inauguré les conférences nationales en Afrique ne se résoudraient-ils pas à se mettre autour d’une table pour dénouer la crise qui incontestablement mine le Bénin ?
![]() Le Dr Boni Yayi a-t-il d’autres moyens que de négocier en toute franchise avec les forces politiques |
La démocratie béninoise est-elle à la croisée des chemins ? Les derniers développements de l’actualité politique nationale, en sont une preuve pour convaincre les plus septiques. En effet, en dehors de la cessation de paiements des fonctionnaires de l’Etat à laquelle nous avons assisté dans les années 80 et qui est l’une des principales raisons qui ont conduit le Bénin à la conférence nationales des forces vives de la Nation en 1990, tout y est. Le prolongement de l’atmosphère de tension et d’incertitude qui règne depuis plus d’un an au sein du parlement où les travaux tournent au ralenti et la crise économique, politique, sociale et de confiance entre les acteurs politiques du cercle de l’exécutif et du législatif ne sont pas sans rappeler les années 80. Bref, même s’il n’est pas raisonnable de conclure à l’impasse dans la gestion du Bénin tant au plan politique qu’économique, il est indéniable que tout n’est pas rose non plus. Et comme le dit l’adage, quand on ne sait pas où l’on va, on sait d’où l’on vient. Il faut donc nécessairement savoir s’arrêter pour corriger le tir. Car, l’ambiance qui prévaut actuellement, surtout sur le plan politique n’est pas de nature à rassurer les Béninois quant à un lendemain meilleur. L’autre a dit qu’il n’y a de richesse que d’hommes. Ainsi, l’être humain est au coeur de tout. La gestion de la cité ne peut se faire sans une certaine association de la masse populaire. Même le roi Guézo a compris que pour atteindre l’objectif commun qui est le développement de la Nation, tous les patriotes doivent de leurs doigts boucher la jarre trouée. Pourquoi les acteurs politiques du pays qui a inauguré les conférences nationales en Afrique ne se résoudraient-ils pas à se mettre autour d’une table pour dénouer la crise qui incontestablement mine le Bénin ? A mon avis, à défaut de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne la révision de la loi fondamentale afin de trouver des réponses appropriées aux exigences de l’heure et passer à une redistribution des pouvoirs ou leur confirmation, une mini conférence nationale ne peut être que la bienvenue. La dernière chance qui était à portée de main pour contourner cette évidence était l’ouverture du 3ème gouvernement de l’ère Boni Yayi à toutes les forces politiques. Mais faute de dialogues francs et de sincérité dans les négociations, elle a échoué.
Laissons de côté l’argumentaire des uns et des autres quant aux raisons de l’échec et passons à l’essentiel. Le Dr Boni Yayi a-t-il d’autres moyens que de négocier en toute franchise avec les forces politiques si tant est qu’il veut le meilleur pour son pays ? Sinon à quel résultat peut-il s’attendre à la fin de mandat en 2011 à vouloir foncer tête basse et refuser l’évidence qui, loin d’être une compromission sur les intérêts du Bénin, est la seule issue qui s’offre à lui ? Manifestement pas à grand-chose. Et, vu la complexité évoquée par le camp présidentiel pour négocier avec le camp d’en face, pourquoi ne convoquerait-il pas une mini conférence nationale où chaque camp aura non seulement droit à la parole mais aussi donnera ses solutions pour une sortie de crise ? Car, comme l’a si bien rappelé mardi dernier l’honorable Agoua lors d’une sortie qui en dit long sur la tension politique actuelle au Bénin, le pays appartient à tous. Le Dr Boni Yayi, bien qu’étant l’élu de la Nation et le seul appelé à répondre de son bilan, à vouloir contre vents et marée contourner toutes les forces politiques, joue avec le feu. Un simple rappel des faits de la grand-messe de février 1990 à l’hôtel Plm Alédjo et le chemin qu’elle a permis au Bénin de parcourir en 18 ans en ce qui concerne la gestion des libertés fondamentales et économiques suffisent pour montrer l’enjeu d’un tel événement pour notre pays à l’heure actuelle.