La « Première Dame » a jeté tout son dévolu sur le dépôt de la douane au port de Cotonou.
VOL, DELITS D’INITIES, CONCUSSION ET CORRUPTION A LA DOUANE : Soulé Mana LAWANI, Hyppolite DJEGOUN et Françis KAKAÏ GLELE : la honte !
Ce qui est convenu aujourd’hui d’appeler l’affaire du dépôt douane port de Cotonou continue de révéler ses petits secrets et nous découvrons progressivement l’autre visage de ceux-là en qui le Dr Boni YAYI maintient sa confiance pour faire du changement. Mais le moins qu’on puisse affirmer est qu’en lieu et place de changement, l’entourage du président de la république a plutôt fait l’option de ruiner ouvertement les finances publiques avec la bénédiction des autorités à divers niveau de l’administration. Le limogeage du colonel Prosper EZIN semble être l’arbre qui veut cacher la forêt ou simplement une fuite en avant du ministre LAWANI. Mais Boni YAYI aura du mal à protéger cet entourage glouton.
Arthur SETONDJI
Comme nous l’avions déjà annoncé dans nos précédentes parutions, le ver de corruption est absolument dans le fruit et le Dr Boni YAYI doit impérativement revoir sa copie au risque de donner l’impression que c’est lui-même qui fait un double jeu en entretenant un langage de duplicité avec son peuple. Le problème de corruption à la douane ne surprend personne au Bénin sauf ceux qui n’y connaissent rien du tout.
Cependant, sous l’ère du changement, le degré de prévarication semble vouloir atteindre des records inégalés à ce jour. La véritable pièce maîtresse de cette affaire de vol de marchandises sous le couvert fallacieux de ventes aux enchères publiques n’est rien d’autre qu’une « Première Dame » qui a jeté tout son dévolu sur le dépôt de la douane au port de Cotonou.
Mais ce que cette Dame ne sait, peut-être, pas est que pendant qu’elle se fait sa fortune sur le dos de quelques importateurs, des fonctionnaires de la douane comme des protégés du ministère des finances s’en mettent plein les poches. Il sera fastidieux d’énumérer toutes les sales affaires qui ont pour cadre le dépôt de la douane.
Avant d’y revenir en de très bons détails, retenons que les scandales les plus audacieux sont, pour l’instant, liés à l’importation frauduleuse de Corned Beef (14.000 puis 36.400 cartons), aux 12.000 tonnes de riz et bientôt 9.000 tonnes de riz, 11% des frais supplémentaires perçus sur les adjudication au lieu de 06 conformément à la loi de finances en vigueur depuis 2007 (avant cette année ce taux était de 08%) etc. Ce qui est à plaindre du côté des importateurs est que pour la plupart d’entre eux, ces derniers ne maîtrisent pas, du tout, les règles qui régissent leur métier d’importation, d’où leur spoliation par les douaniers.
En réalité, la procédure de confiscation au dépôt pour le compte de l’Etat obéit à des règles bien précises que personne ne devrait transgresser. Or, il se fait que les procédures de saisie, tel qu’elles sont introduites actuellement frisent la haute corruption mais pourquoi ?
De Graves Dysfonctionnements à la Douane
De nombreux témoignages laissent assez perplexe car on remarque des irrégularités très flagrantes dans lesdites procédures.
Faut-il rappeler que les marchandises sous régime de la consommation bénéficient de 15 jours de franchise avant de rentrer sous dépôt ; ensuite, ce n’est qu’après 120jours rigoureux que l’administration douanière est autorisée à recourir à l’autorisation de la justice pour prendre ces marchandises puis de procéder à leurs vente aux enchères publiques. Selon ces mêmes règlements, la douane doit impérativement procéder à un affichage public pendant dix jours avant cette vente aux enchères absolument publiques (article 320 du Code des Douanes).
Toutefois, à quoi assistons de nos jours ? Une redoutable mise en scène est organisée par les douaniers et la vente n’est plus accordée au plus offrant et dernier enchérisseur.
Mais le plus émouvant est cette cynique pratique qui consiste à envoyer à la justice des Requêtes de Confiscation avec de faux numéros ou des numéros de conteneurs inexistants dans le répertoire de la douane.
Parfois encore, les numéros correspondent à) ceux des Connaissement, ce qui est une pratique absolument frauduleuse. A l’instant, les douaniers qui sont impliqués dans les ventes aux enchères depuis quelques mois au dépôt douane de Cotonou sont soupçonnables de sérieuses compromissions.
A titre d’exemples citons quelques cas (pas encore exhaustifs) : le Directeur Régional Atlantique Littoral introduit, en vertu de l’article 194 du Code des Douanes, une Requête de Confiscation en date du 29 09 08 portant le numéro 498.
Or, dans le répertoire du dépôt de la douane cette Requête de Confiscation concernerait plutôt les numéros 507 du 29 09 08 et 540 du 01 11 08. Naturellement, le Président du Tribunal de 1ere Instance, territorialement compétent, à savoir celui de Cotonou signa une Ordonnance de Confiscation à cette effet portant le numéro 124 du 30 janvier 2009.
Comme nous le mentionnions plus haut, des cas de manipulations grossière de numéro du genre sont légion.
On se demande ce qui se passe réellement à la douane pour que la compromission atteigne un tel degré de prévarication. Les usagers dénoncent le rançonnement sur nos axes routiers mais ce qui se passe dans les bureaux est davantage criminel économiquement.
Un importateur dont nous taisons l’identité, pour l’instant, nous déclare avoir effectué toutes les formalités afin de faire enlever sa marchandise et à sa grande surprise, la douane lui déclare que sa marchandise fut déjà vendue par le dépôt. Voilà ce que font nos douaniers, en complicité avec une Dame dite « Première » qui n’a pas de carte d’importateur mais s’en va faire de grosses affaires bien lucratives au dépôt de la douane.
A suivre