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L’émergence, c’est une blague du roi Boni 1er…
 
vendredi, 3 avril 2009 / par Arimi CHOUBADE

 

 

On se limitera aux plus célèbres ; quelques-unes principalement. Le docteur-président très déprimé par la crise politique ; si préoccupé qu’il convoquât des assises nationales. Un geste de commisération qui aurait pu attirer l’attention des jurés du Nobel de la paix. Imaginez Yayi entouré des Soglo au grand complet, de Houngbédji, de Amoussou, de Salé, de Idji, de Gbadamassi et consorts ! Kérékou pourquoi pas ? À travers une grande messe sur l’unité nationale. Une sorte de conférence nationale bis. Progressivement, les Béninois finissent pas se convaincre que leur cher président possède une extraordinaire inspiration. La cosmétique avait si bien réussi que certains parmi les plus irréductibles adversaires étaient prêts à la reddition sans conditions.

 

Il fallait y regarder de près pour se rendre à l’évidence qu’il s’agissait d’une contrefaçon grotesque du séminaire d’Abomey-Bohicon que certains gourous de la Marina s’étaient jurés de faire avorter. S’étant procuré les documents préparatoires grâce à un service de renseignement entièrement aux ordres de la propagande, le pouvoir avait décidé d’opter pour la préméditation. Oubliant que les gars d’en face n’avaient pas usurpé leur titre de « vieille classe politique ». Avoir un pedigree aussi fourni qu’une brochette de deux anciens présidents de la République, de trois anciens présidents de l’Assemblée nationale, d’une pléiade d’anciens ministres et de députés pour se faire rouler par des adolescents encore occupés à préparer leur retraite professionnelle à l’aide de rentes, de marchés douteux et de trafics en tout genre. Ils l’avaient vraiment échappé bel puisque dans l’agenda présidentiel, aucune ligne ne concernait une quelconque assise nationale. Le jour prévu pour l’ouverture de la kermesse promise, un avion attendait le chef de l’Etat, hôte de la manifestation. En cas de report du séminaire d’Abomey-Bohicon, personne n’aurait pu prédire la trajectoire de la coalition G4, G13 et Force Clé. Les annales ne garderaient qu’une représentation glamour mettant en vedette un Yayi du haut de son perchoir s’exerçant à son numéro fétiche de patriote partenaliste avant de disparaître dans le ciel de Cotonou quelques heures après.

 

L’autre blague prend des entournures de « prend pour toi et tais-toi » lorsque le ministre Victor Tokpanou débarque sur les chaînes de télévision en annonçant le financement des partis politiques comme remède à l’immoralité en politique ; le tout dans un discours volontairement prétentieux. L’allusion aux fonds générés par l’escorte des véhicules d’occasion est à peine voilée. La violation du principe de non affectation en matière budgétaire constitue une marque déposée des émergents : cette tendance à identifier des recettes spécifiques affectées à des dépenses spécifiques. La logique de la manœuvre ne fait pas de doute. L’annonce intervient en pleine polémique sur l’utilisation extrabudgétaire des fonds en question. La propagande n’insinuait-elle pas déjà que la grogne au sein du G13 proviendrait d’un sevrage brutal des anciens gestionnaires de parcs de ces ferrailles venues d’Europe. Une partie de l’opinion pourrait succomber au sens du partage du docteur-président.

Je me garde de citer le poisson d’avril 2009 concernant la gratuité de la césarienne subitement transformée en subvention. Ni de la tournée de lancement de la révolution verte qui a tourné court. Encore moins des conseils des ministres itinérants qui ont connu le même sort que toutes les autres illuminations du régime. Le volontarisme se confond à la bougeotte. La campagne précoce sur la route de 2011 promet d’autres blagues présidentielles plus loufoques que ce qui a été vu jusque-là.

 

Il vaut mieux en rire dirait l’autre…



Tag(s) : #EDITORIAL
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