Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un ballon de baudruche vite dégonflable par les G et F

 

lundi 18 mai 2009, par DP Le Grand Journal

 

Après l’alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent, c’est maintenant le tour de l’Union de la majorité présidentielle plurielle d’être portée sur les fonts baptismaux. Ce regroupement politique a vu le jour samedi dernier au Palais des congrès de Cotonou en présence du chef de l’Etat. Mais à analyser de près, l’UMPP rimera avec cacophonie à cause de la guerre d’intérêt.


Titus FOLLY

 

L’UMPP est née. Elle fait suite à celle des Forces cauris pour un Bénin émergent. Alors que cette dernière n’a pu lui donner satisfaction avec sa galaxie de 69 partis, Boni Yayi a opté pour un dépassement. Ainsi l’Union de la majorité présidentielle plurielle semble être une nouvelle rampe de lancement pour le régime en place.

Mais dans le même format de conglomérat, de regroupement hétéroclite et composite et d’interface virtuelle entre le peuple et le pouvoir comme ce fut le cas de la FCBE, l’UMPP avec en prime 80 partis sans oublier le soutien des personnalités ne peut que briller que par sa cacophonie.

 

En effet, l’UMPP en tant que machine lourde doit être sujette à une ambiance délétère et à une animosité. Avec cette nouvelle structure qui est créée, il faut s’attendre à la guerre de leadership entre d’abord les cadres politiques puis entre eux et les autres lobbies pour son contrôle.

La FCBE n’ayant pas été récupérée par les purs professionnels de la chose politique, cette fois-ci, ils sont décidés à ne plus être en marge. Il s’agit des Nagots proches du chef de l’Etat. Les rôles de premiers plans joués par Amos Elègbè pour l’organisation de cette grande messe ne sont peut-être que des signes avant coureurs. Leur toute puissance dans la sphère du pouvoir de Boni Yayi fait d’eux de redoutables adversaires pour ceux qui tenteraient de les concurrencer.

Hormis la guerre sourde qu’il y aura entre les bonimenteurs fidèles au président de la République, l’affrontement entre les politiciens et les autres lobbies est inévitable. En effet, depuis que le milieu religieux sous la férule des néo évangélistes et les financiers se sont positionnés en deuxième ou troisième rang comme les gardiens du temple du changement, Boni Yayi doit également compter avec leur capacité de nuisance. La perspective des deux prochaines joutes électorales de 2011, fait qu’ils ne pourront se mettre sur le bas-côté des grands choix qui se feront en ce qui concerne tout au moins l’élaboration de la liste des députés de l’obédience du chef de l’Etat. Avec l’UMPP, et à deux ans des législatives et de la présidentielle, tout le monde cherchera à être dans le commande car. Ce qui fera naturellement désordre.

De l’alliance à l’union

Au-delà de cet aspect, il y a la confusion des rôles au sujet de ces deux structures faîtières de la mouvance présidentielle que sont la FCBE et l’UMPP. Qui aura la primauté. Permettre à la FCBE de continuer à faire distiller ses seules sonorités sur le changement n’est plus possible. L’UMPP, en dépit de son jeune âge, va se comporter en donneur de leçons surtout si dans la loge de décisions, des politiciens qui ont acquis une certaine légitimité sont en nombre. C’est au regard de tout cela que la cœxistence pacifique entre ces deux structures n’est pas envisageable. L’une doit s’éclipser pour d’autre.

 

UMPP

Un ballon de baudruche vite dégonflable par les G et F

80 partis permettent à l’Union de la majorité présidentielle plurielle d’avoir une certaine surface politique. Mais face à l’intergroupe des G et F, l’UMPP, tout comme la FCBE, ne peut faire valoir une dynamique capable d’ébranler l’opposition non déclarée.

 

A l’appel de l’Union de la majorité présidentielle plurielle, il n’y a ni le PSD, le Madep, Force clé, la RB… Tous ces partis ont pourtant soutenu à corps émoulu et ont adoubé l’ancien patron de la Banque ouest africaine de développement, Boni Yayi lors de la deuxième manche de la présidentielle de 2006.

 

Aujourd’hui, aucune de ces formations n’est plus en bon terme politique avec l’actuel chef de l’Etat. L’embellie qu’on attendait dans le ciel assombri de la mouvance présidentielle qui pourrait venir de la position ambiguë de la Renaissance du Bénin de Soglo, du fait des absurdités qu’on a remarquées dans leurs stratégies au Parlement ces derniers temps, n’est pas arrivée. En effet, réunie le 13 mai 2009 à Cotonou, la RB lors d’une réunion de clarification a dit ouvertement qu’elle reste fidèle à ses engagements précédemment pris avec l’intergroupe G et F. Ce qui sonne comme un cinglant camouflet pour la mouvance.

Cependant, cette dernière continue d’être myope et aveugle. Comment peut-on s’arc-bouter à des illusions pour 2011 sans le soutien de ces figures de proue qui depuis 1991, seules sont capables d’adouber tel ou tel, comme président de la République ? Si Boni Yayi éprouve des difficultés à composer avec l’opposition non déclarée, c’est à cause de sa gouvernance ternie par l’orgie financière sans oublier les violations répétées des droits de l’Homme et les dérives ethnocentriques. Ce qui fait que les grands partis qui pouvaient accompagner et soutenir l’action du gouvernement, ont préféré une rupture.

 

Malheureusement Boni Yayi qui pourtant est parvenu à la Marina par cet exutoire feint de l’ignorer. Donnant l’impression que c’est avec ses 35% au premier tour en 2006, qu’il est parvenu à la gloire. En dépit du pennon de ces 80 clubs électoraux, le compte est loin d’être bon pour le patron de la mouvance présidentielle en 2011. Il suffira que l’intergroupe G et F donne des bourrasques pour que l’UMPP, comme un ballon de baudruche se dégonfle rapidement avant la présidentielle.



Tag(s) : #EDITORIAL
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :