mardi 14 juillet 2009, par DP Le Grand Journal
La réhabilitation du Centre international de conférences et du Palais des congrès de Cotonou dans le cadre des préparatifs du 10éme sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cen-Sad a donné lieu à une grande bouffe si on s’en tient au communiqué du conseil extraordinaire du 3 juillet dernier. Si toutes ces sommes ont été décaissées avec complaisance, la responsabilité de l’ancien DG du Trésor, aujourd’hui ministre de l’Enseignement primaire Félicien Zacharie Chabi doit être engagée dans une certaine mesure.
Titus FOLLY
Certaines sources proches du dossier qu’il convient désormais d’appeler « Cen-Sad Gate » à la présidence de la République s’interrogent sur la responsabilité du directeur général du Trésor public et de la comptabilité, Félicien Chabi. Est-ce par animosité comme c’est le cas actuellement dans l’entourage de Yayi ou pour faute lourde ? Les indiscrétions ébruitées sur ce dossier penchent pour la deuxième thèse.
En effet, si un montant astronomique de six milliards quatre cent sept millions huit cent vingt mille vingt trois (6.407.820.023) francs CFA a été décaissé pour la réhabilitation du Centre international de conférences et du Palais des congrès de Cotonou, c’est parce que le directeur général du Trésor public et de la comptabilité d’alors a été laxiste. Ce qui fait que des sources crédibles proches du dossier tablent sur sa responsabilité dans le « Cen-Sad Gate ».
En tant que gardien des caisses de l’Etat, il pouvait empêcher ce crime économique que le ministre des Finances, Soulé Mana Lawani a parrainé et perpétré en dépit du fait que ce dernier soit son patron de tutelle. Les sources proches du dossier reprochent à M. Chabi deux manquements graves. D’abord ses services ont payé plusieurs centaines de millions aux entreprises Africa Solar Energy (ASE) et Pyramude YA qui ont gagné dans les conditions que l’on sait les marchés relatifs aux travaux de génie civil. Ensuite, le directeur général du Trésor a laissé faire par rapport à l’attribution du marché de sonorisation pour un montant d’un milliard trois cent quatre vingt dix neuf millions cinquante huit mille sept cent quarante (1.399.058.740) FCFA pour le compte de la Société Malkiel mise en concurrence avec les sociétés SMC et TEG appartenant toutes trois à la même personne.
Le directeur général du Trésor public et de la comptabilité, Félicien Chabi aurait dû s’assurer que toutes ces sociétés remplissaient les normes avant de décaisser les fonds. Ce qui n’a pas été le cas. Alors que selon la Loi de finances, avant de débourser de si colossales sommes pour les marchés publics, il urge de vérifier s’ils ne sont pas jalonnés d’irrégularités. Ainsi, il fallait s’assurer qu’il n’y avait pas une procédure de gré à gré effectuée en violation des dispositions du Code des marchés publics. Aussi urgeait-il de vérifier que l’attribution des marchés n’a pas été faite à des entreprises sans expérience avérée. Enfin il lui suffisait de savoir s’il n’y a pas une collusion entre entreprises et un simulacre de consultation visant à fausser les règles de la concurrence. Nombre de dispositions suffisantes pour que le DG/Trésor ne paye pas.
Mais en dépit de toutes ces dérives de son ex ministre de tutelle, Félicien Zacharie Chabi, DG du Trésor et de la comptabilité devenu ministre de l’Enseignement primaire a manqué de vigilance. Ce qui fait que certains à la présidence pensent qu’il doit être également sanctionné par pour corruption comme les ministres Lawani et Noudégbessi, mais pour faute administrative lourde.