LE ROI BONI 1er VA T-IL BRADER LE PATRIMOINE DES BENINOIS ?
Nous ne pouvons résister devant la tentation de partager avec vous, cette « fable » écrite par Victor HUGO le 06 novembre 1852.
« Un jour, maigre et sentant un royal appétit
- Un singe d’une de tigre se vêtit.
- Le tigre avait été méchant; lui fût atroce.
- Il avait endossé le droit d’être féroce.
- Il se mit à grincer des dents, criant: Je suis
- Le vainqueur des halliers, le roi sombre des nuits!
- Il s’embusqua, brigand des bois, dans les épines;
- Il entassa l’horreur, le meurtre, les rapines,
- Egorgea les passants, dévasta la forêt,
- Fit tout ce qu’avait fait le peau qui le couvrait.
- Il vivait dans un antre, entouré de carnage.
- Chacun, voyant la peau, croyait au personnage.
- Il s’écriait, poussant d’affreux rugissements:
- Regardez, ma caverne est pleine d’ossements;
- Devant moi tout recule et frémit, tout émigre,
- Tout tremble; admirez-moi, voyez, je suis un tigre!
- Les bêtes l’admiraient, et fuyaient à grands pas.
- Un belluaire vint, le saisit dans ses bras.
- Déchira cette peau comme on déchire un linge,
- Mit à nu ce vainqueur et dit: Tu n’es qu’un SINGE ! »
Selon la Loi fondamentale de notre pays, le mandat présidentiel dure cinq ans, soit 60 mois. Si l’on considère que la campagne électorale dure environ 15 mois, le locataire du Palais de la Marina ne dispose, en réalité, que de 45 mois pour mettre en œuvre son programme électoral.
De ce constat, il résulte que, sa Majesté, le roi Boni 1er , vient de terminer le premier tiers de son règne sur ses sujets Béninois. Pour célébrer ce premier tiers, il n’a trouvé rien d’autre que de convoquer un Conseil extraordinaire des Ministres pour annoncer la vente de nos bijoux de famille.
Un adage chinois nous apprend que « Le travail de la pensée ressemble au forage d’un puits; l’eau est trouble d’abord, puis elle se clarifie». Au pays des change-menteurs du roi Boni 1er, l’eau est d’abord trouble et reste définitivement trouble! Au sens propre comme au sens figuré. En témoignent les inondations dans plusieurs agglomérations du Bénin. En témoignent aussi le fait que tous les secteurs de l’économie Béninoise soient au rouge vif.
Et pourtant, notre pays, le Bénin, jouit d’une marque de considération de la communauté internationale du fait du fonctionnement régulier de nos Institutions Républicaines. Aussi a t-il bénéficié en 2005 de l’annulation de ses dettes par les pays les plus développés du G8 pour un montant total de quatre cent trente et un milliards (431.000.000.000) de FCFA, soit environ 63,28% de l’encours de la dette au 31 mars 2005.
Depuis son sacre, le roi Boni 1er a déjà souscrit deux obligations. Alors que les Béninois ne voient toujours aucune amélioration de leur pouvoir d’achat, on décide de brader ce qui reste des entreprises publiques dans notre pays pour mieux hypothéquer l’avenir des futures générations. Combien de béninois ont-ils aujourd’hui une capacité financière suffisante pour acquérir ces sociétés bradées aux mafieux internationaux?
L’absence de vision du roi Boni 1er et sa Cour va t-il précipiter le Bénin dans l’abîme? En effet, nous avons beau regarder, à la loupe, les 68 propositions du candidat change-menteur, 15 mois après le sacre, nous sommes incapable de pointer du doigt une seule réalisation. Triste non?
Parlant des « faiblesses » du candidatt populiste aux dernières élections présidentielles, un observateur a relevé, à juste titre:
« Les faiblesses du candidat Yayi Boni résident dans sa non participation à un quelconque Gouvernement en tant que Ministre. En effet, il manque d’expérience politique et n’a jamais pu faire face à une prise de décision politique. En outre, compte tenu du fait qu’il ne se présentait sous la bannière d’aucun parti politique, il pourrait être pris en otage très facilement, s’il venait à être élu, par ceux qui l’auraient porté au pouvoir tant parmi eux, se trouvent ceux-là même qui ont été les idéologues de Kérékou, qui nous promettaient des emplois à tous les coins de rue ».
C’est vrai que, contrairement à certains « cadres historiques du nord », Adjo Boco Ignace, Abdoulaye Issa, Gado Guiriguissou, etc…, le roi Boni 1er n’a pas connu un parcours de militant dans les organisations estudiantines qu’étaient l’UGEED, le FACEN, la FDEEC, la JUD, etc…Il est donc déficient dans l’une des disciplines chères à Me Robert DOSSOU: « l’histoire des mentalités ». C’est une discipline interdisciplinaire qui étudie pourquoi, comment, à un moment donné, un peuple peut avancer ou régresser.
Pourquoi vendre les bijoux de la famille maintenant alors que, outre l’absence d’un actionnariat local, la justice est paralysée depuis plusieurs mois. Les atteintes aux personnes et aux biens règnent en Maître et l’impunité garantie aux fossoyeurs de l’économie nationale? Que sont devenues les personnes épinglées par les audits?
Les sociétés privées dans la téléphonie mobile ont fermé boutique. Que vont devenir les salariés de ces entreprises? Quid du manque à gagner au niveau des recettes fiscales?
Alors qu’on nous promettait de raser gratis avec la sacro-sainte alliance avec notre voisin, le Nigéria, celui-ci jette l’éponge en quittant le navire SCO. Lorsque cette entreprise sera reprise par le privé, comment l’état garantira t-il les prix du ciment pour satisfaire les besoins légitimes des citoyens Béninois à posséder leur propre habitation? L’économie libérale a ses règles que le noviciat en politique ignore!
La promotion de la démocratie véritable ne peut se faire sans un environnement économique propice et durable pour lutter efficacement contre la pauvreté et favoriser l’amélioration de la productivité et les opportunités d’un grand nombre d’emplois, conditions indispensables à la création de richesses nationales.
Les dispositions que viennent de prendre le roi Boni 1er ne vont, malheureusement, pas assainir le cadre macroéconomique pour le malheur des populations béninoises. En effet, l’envolée du cours du pétrole, dont le Bénin n’est pas producteur, la chute du cours du coton et l’absence de réformes structurelles ne favorisent pas la croissance économique dans notre pays. Il est urgent de diversifier l’économie Béninoise pour privilégier l’autosuffisance alimentaire au détriment des cultures de rente, tributaires des fluctuations des cours mondiaux que nos paysans ne maîtrisent point.
L’inexpérience politique du Président Soglo l’a induit en erreur. Il n’écoutait que lui-même et ses courtisans.
L’inexpérience de sa Majesté, le roi Boni 1er , va t-elle le perdre? Il est encore temps pour redresser la barre, mais attention !!!
« Quand nous prendrons conscience de notre rôle,
- Même le plus effacé, alors seulement nous serons
- Heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix
- Et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie
- Donne un sens à la mort ». Antoine de SAINT-EXUPERY.
Ayéditan CHADRAC CHABI