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Bénin: Combattre l’infanticide rituel

Le président de l’Organisation non gouvernementale «Espoir Lutte contre l’Infanticide au Bénin», l’Abbé Patrick Sabi Sika, a invité les autorités béninoise à l’adoption des lois pour lutter efficacement contre le phénomène d’infanticide rituel.

«Nous demandons aux autorités gouvernementales et parlementaires de notre pays d’adopter des lois pour la protection des enfants victimes d’infanticide et punir sévèrement les coupables de cet acte », a déclaré ce week-end à APA, l’Abbé Patrick Sabi Sika basé à Tanguiété ( 600 km au nord-ouest de Cotonou).

Tout enfant a un droit inhérent à la vie et l’Etat a l’obligation d’assurer sa survie et son développement, a-t-il ajouté.

Dans certaines traditions des populations du Nord et du Sud du Bénin, les nouveau-nés se présentant à la naissance par le siège ou les enfants poussant leurs premières dents par la mâchoire supérieure ou encore des prématurés sont considérés comme des enfants « sorciers » et par conséquent, systématiquement tués.

Sont considérés comme « enfants anormaux » et qualifiés de sorciers, les enfants nés prématurément, tout nouveau-né qui naît face contre terre, ceux qui ne crient pas à la naissance ou qui naissent avec une queue ainsi que ceux qui sortent du sein maternel par les pieds.

« Même si l’enfant passe normalement ces étapes, il connaîtra le même sort qu’un enfant anormal s’il commence sa première dentition par la mâchoire supérieure », précise Pr Léon Bio Bigou de l’Université d’Abomey Calavi du Bénin.

Généralement, dès que l’enfant naît de manière "anormale", la matrone et la mère de l’enfant s’enfuient, toutes les deux laissant le nouveau-né à même le sol jusqu’à l’arrivée du bourreau qui le tuera.

Pour le professeur Albert Tingbé Azalou, sociologue anthropologue à l’Université d’Abomey-Calavi du Bénin, l’infanticide rituel est pratiqué dans un souci de préservation de la paix et de la quiétude fondée sur la superstition.

Grâce aux campagnes de sensibilisation menées par l’Association «Espoir Lutte contre l’Infanticide au Bénin», certaines familles ne tuent plus les enfants mais les abandonnent à la maternité ou les confient à l’infirmière Elisabeth, une nièce du père Sanou, engagée aussi dans la lutte contre l’infanticide.

Plus de trois cents enfants ont été épargnés de cette pratique ancestrale, dont une trentaine sont à la charge de « Espoir de lutte contre l’infanticide ».

La Convention relative aux Droits de l’Enfant (article 6) et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (article 5) adoptées respectivement le 29 Novembre 1989 par l’Assemblée Générale des Nations Unies et le 11 Juillet 1990 à Addis-Abeba en Ethiopie et entrée en vigueur le 29 Novembre 1999, punit l’infanticide qu’il qualifie de meurtre, crime.

MT/aft/mn/APA

15-07-2007

Agence de Presse Africaine

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