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 REPUBLIQUE DU BENIN
 
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
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ALLOCUTION  DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
SUR LES PERSPECTIVES DE L’EDUCATION NATIONALE
 
 
 
 
  Cotonou, le 2 octobre 2007
 
Béninoises, Béninois, Mes Chers compatriotes,
 
Le Jeudi 4 Octobre 2007, plusieurs milliers de nos enfants et petits enfants, écoliers et élèves, et leurs enseignants reprendront le chemin de l’école.
 
C’est l’occasion pour moi de renouveler mes sincères remerciements à tous les acteurs de notre système éducatif, qu’il s’agisse des enseignants de tous ordres, des conseillers pédagogiques, des inspecteurs, des gestionnaires et responsables à divers niveaux, aussi bien du secteur public que privé.
 
Je ne saurais oublier, en de pareilles circonstances, les Associations des Parents d’Elèves qui prennent une part toujours plus grande dans l’évolution de notre système éducatif.
 
Je ne saurais enfin oublier nos différents partenaires au développement qui oeuvrent chaque jour à nos côtés pour l’émergence de notre système éducatif, condition sine qua non de l’émergence de notre pays tout entier.
 
Béninoises, Béninois, Mes chers compatriotes,
 
J’ai toujours attaché une attention particulière à la question de l’éducation qui occupe, dans mon projet de société, comme vous le savez tous, une place centrale pour ne pas dire prépondérante.
 
Pour moi, le développement du capital humain est la clé de voûte de l’édification d’un Bénin émergent et prospère où la prospérité est partagée.
 
L’école béninoise doit donc permettre la construction d’une Nation de progrès et de solidarité où règnent la paix et la sécurité.
 
En cela, je me sens proche du slogan des Syndicats qui proclame : « Sans Education, pas de Nation ». J’ajouterai juste, pour aller un peu plus loin, que « Sans Education, pas de Nation émergente et prospère ».
 
Béninoises, Béninois, Mes Chers Compatriotes,
 
C’est pour réaliser cette « Education pour une Nation émergente et prospère » que dès ma prise de fonction j’ai entrepris de faire l’état des lieux de l’Ecole béninoise. Ainsi, sous la houlette des Ministres en charge de l’éducation, le processus devant aboutir à la tenue en Février dernier du Forum sur l’éducation a été conduit à son terme. Le Forum a été l’occasion d’un bilan, à mes yeux, critique et objectif.
 
Mais au-delà du Forum, je suis allé personnellement sur le terrain visiter certaines infrastructures scolaires pour me rendre compte des conditions dans lesquelles nos enfants étudient et des difficultés avec lesquelles nos enseignants travaillent.
 
Pour l’essentiel, il ressort de ce Forum et de mes visites sur le terrain, trois types de problèmes à résoudre ; il s’agit d’abord, de la revalorisation, je dirai plutôt de la valorisation de la fonction enseignante, ensuite de la construction et de la réfection des infrastructures et enfin, des nouveaux programmes.
 
D’ores et déjà j’ai pris des mesures immédiates qui seront complétées par d’autres. La mesure de la gratuité de l’enseignement maternel et primaire participe de ce train de mesures. Alors qu’en 2005, la part du budget consacré à l’éducation était de 16 %, elle a été portée en 2006 à 20%. Cette année, j’ai décidé de la porter à 30 % et j’ambitionne d’atteindre 35 voire 40 % dans les toutes prochaines années.
 
Au titre des subventions de fonctionnement des écoles, j’ai déjà fait débloquer pour le compte de la présente rentrée un montant de trois milliards de FCFA pour permettre aux établissements de faire face aux premières dépenses. Je veillerai personnellement à ce que cet argent soit disponible dès le Jeudi prochain dans les Recettes Perceptions sur toute l’étendue du territoire national.
 
En ce qui concerne les revendications exprimées par les syndicats d’enseignants, je voudrais d’abord, réaffirmer que je m’engage personnellement à veiller à l’exploitation judicieuse des principales recommandations du Forum pour autant qu’elles permettent au Bénin de relever le défi de la connaissance et du savoir auxquels aspirent tous les peuples du monde en ce début du vingt-et-unième siècle.
 
Par ailleurs, un Comité de Gestion et de Suivi des mesures de gratuité sera mis en place pour en corriger les impairs et les dérives pour garantir une meilleure utilisation de nos ressources limitées.
 
En outre, j’ai instruit les Ministres concernés aux fins de la constitution d’un Comité mixte chargé de donner un contenu précis et consensuel à la notion de valorisation de la fonction enseignante.
 
En même temps que mon Gouvernement a procédé à un recrutement massif de plus de 4.000 nouveaux enseignants, il a également pris des mesures incitatives allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. C’est ainsi que l’augmentation de 7% de la valeur du point indiciaire accordée aux travailleurs profite déjà aux enseignants. La seconde visite médicale gratuite sera organisée cette année avec un contenu plus substantiel que la première. De même, la prime spécifique des enseignants passera de 8000 francs à 10.000 FCFA pour compter de l’année 2008.
 
Quant aux agents contractuels de l’Etat ayant eu moins de quarante ans lors de la signature de leurs premiers contrats, ils seront reversés dans le corps des Agents Permanents de l’Etat. 
 
Béninoises, Béninois, Mes Chers Compatriotes,
 
Les arriérés salariaux de l’Etat béninois envers ses travailleurs, depuis 1982 s’élevaient à 175 milliards de FCFA.
 
Depuis ma prise de fonction, il y a un peu plus d’un an, le Gouvernement s’est acquitté de 26 milliards de FCFA, faisant passer cette dette à 149 milliards de FCFA. Mon Gouvernement s’engage à poursuivre cet effort qui est aussi un effort d’assainissement de nos finances publiques.
 
Dans le cadre de l’apurement de ces arriérés, je propose de transformer cette dette en titres matérialisés et sécurisés. Ainsi, chaque travailleur entrera en possession d’un document certifiant qu’il dispose d’un avoir dans les caisses du Trésor. Il pourrait alors négocier, dès qu’il le voudra, le paiement de ce titre auprès des organismes financiers et bancaires de son choix.
 
C’est à cet effet, que j’ai instruit les Ministres concernés pour qu’ils inscrivent ce point à l’ordre du jour des prochaines négociations avec les centrales syndicales. Et je n’exclue d’ailleurs pas la possibilité d’explorer d’autres pistes de réflexion au cours desdites négociations telles que la possibilité d’acquérir des parcelles, des domaines et des habitats sociaux.
 
En ce qui concerne le paiement des arriérés salariaux déjà effectués, j’ai donné des instructions au Ministre des Finances afin que ceux dont le montant est inférieur à cinq cent mille FCFA soient payés dans les tous prochains mois.
 
Mes chers compatriotes,
 
Je n’oublie pas de rappeler que la réhabilitation et la modernisation des infrastructures sociales constituent tout de même mes priorités.
 
C’est à ce titre que s’inscrit la construction de près de six mille salles de classe au cours des prochains mois et des dispositions sont entrain d’être prises à cet effet.
 
L’objectif visé est de faire en sorte que chaque salle de classe contienne, à terme, au plus une cinquantaine d’élèves, ce qui leur garantira des conditions d’apprentissage acceptables.
 
Enfin, au plan pédagogique, je rappelle que les mesures correctives sont entrain d’être mises en œuvre dans le sens de l’amélioration des Nouveaux Programmes d’Etudes conformément aux recommandations du Forum.
 
Mes chers compatriotes,
 
C’est pour donner corps et âme à l’ensemble de toutes ces mesures à savoir :
 
-        valorisation de la fonction enseignante,
-        construction et réfection des infrastructures,
-        Nouveaux Programmes d’Etudes,
 
que j’ai décidé de la création d’un Comité National de l’Education dont la mission sera de réfléchir sur les grandes questions touchant à l’éducation de notre pays.
 
Béninoises, Béninois, mes Chers Compatriotes,
 
Je voudrais à présent m’adresser particulièrement aux syndicalistes. Mon Gouvernement demeure ouvert au dialogue et à la négociation pour faire aboutir vos revendications. Pour ma part, dans nos relations avec les partenaires sociaux, je préfèrerai toujours la négociation.
 
Tout comme moi, je sais que vous aimez nos enfants comme Dieu nous aime tous, surtout qu’ils n’ont commis aucun crime ni aucune faute et ils ne peuvent être tenus pour responsables des erreurs que nous adultes avons commises depuis des années.
 
Pourquoi doivent-ils alors être pénalisés par les risques de grève et de blocage des activités pédagogiques ? J’en appelle donc au sens de responsabilité et de patriotisme de chacun d’entre vous afin de n’avoir présents à l’esprit que les seuls intérêts de notre commune patrie, le Bénin.
 
Le devoir de responsabilité et d’honnêteté envers vous m’oblige à ne prendre que des engagements que je peux respecter et honorer. Et je prendrai toujours mes engagements en fonction des capacités financières de notre Etat.
 
Béninoises, Béninois, mes Chers Compatriotes,
 
A la veille de cette rentrée, je souhaite à tous les élèves, étudiants, enseignants et parents d’élèves une excellente rentrée scolaire et universitaire 2007-2008. Pour vous témoigner du soutien et des encouragements de la Nation toute entière, je prendrai d’ailleurs avec vous, jeudi, le chemin des écoles.
 
A vous mes chers enfants, je me tourne à présent vers vous pour vous inviter à la vertu car c’est dans la voie de la vertu de votre ardeur au travail, de votre disponibilité à faire vos devoirs et à apprendre vos leçons dans la discipline que vous irez à la rencontre de votre destin qui vous attend au sein de notre communauté.
 
Les exigences du 21è siècle nous imposent de vous garantir un environnement de plus en plus sécurisé et nous allons nous y atteler.
 
Puisse le Seigneur Tout Puissant vous assister pour que grâce aux efforts de chacune et de chacun, l’année académique 2007-2008 soit une année apaisée et couronnée de succès dans l’intérêt de notre cher pays le Bénin.
 
Vive l’Ecole de la République,
Vive la République.
Vive le Bénin
Tag(s) : #EDITORIAL
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