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RENFLOUEMENT DES CAISSES DE L’ETAT
Les douaniers béninois ont le feu aux fesses

31 octobre 2007

par La Rédaction

Les douaniers béninois ont le feu aux fesses. Ils doivent impérativement verser 270 milliards F cfa dans les caisses de l’Etat avant la fin de l’année en cours. Le gouvernement leur fait obligation de sécuriser davantage les frontières stratégiques (Kraké-Plage, Igolo et Ifangni Dja, du côté du Nigeria et Hillacondji, du côté du Togo) et le Port de Cotonou qui procurent l’essentiel des recettes douanières à l’Etat. Les frontières du Bénin sont poreuses, entraînant de fortes évasions fiscales.

Le gouvernement a décidé de limiter les pertes fiscales dues aux fraudes douanières pour faire face à certaines décisions sociales qu’il a prises au cours des derniers mois. Le directeur général des douanes et droits indirects, le colonel Gilles Hounkpatin est direct à l’endroit de ses collaborateurs : « Les recettes douanières permettront entre autres d’accompagner la gratuité de l’école et celle des soins aux enfants de moins de cinq ans. Vous devez tout mettre en œuvre pour démasquer les fraudeurs qui développent de nouvelles stratégies tant par voies terrestres qu’aérienne. Vous savez bien ce que le président de la République attend de nous ». Le Dg de la douane a également tenu le même langage face aux commissionnaires agréés, aux opérateurs économiques, aux conducteurs de véhicules et aux élus locaux des départements de l’Ouémé-Plateau et de l’Atlantique-Littoral sur la lutte contre la fraude douanière.

Le Dg prône l’avancement au mérite

Désormais, c’est une guerre ouverte contre la corruption, les réseaux mafieux, et le copinage dans la douane béninoise. Et le Dg Hounkpatin est ferme : « Rien ne sera plus comme auparavant. Les douaniers seront évalués par rapport au rendement de leur unité. Les commissionnaires agréés doivent respecter les textes en vigueur et les transporteurs doivent passer devant les postes des douanes et droits indirects. Les élus locaux doivent aider les douaniers dans l’exercice de leur fonction ». Il souhaite une franche collaboration entre les douaniers, les populations, les contribuables et les élus locaux.

Conditions de travail exécrables

Les conditions de travail sont cependant exécrables, hormis Cotonou, capitale économique du Bénin, où la situation semble acceptable, c’est-à-dire que les douaniers possèdent des casernes et que les bureaux répondent aux normes. Les postes de contrôle des douanes et droits indirects des départements de l’Ouémé-Plateau par exemple n’ont ni bureaux, ni casernes, encore moins d’agents en nombre suffisant et de matériels roulants. Les directions régionales des douanes de Kraké-Plage et d’Igolo disposent respectivement de 08 et 10 agents. Ceux-ci se plaignent de travailler dans des conditions extrêmement pénibles. Le poste de douane de Dja qui ne compte que quatre agents (effectif jugé insignifiant par le directeur général Gilles Hounkpatin) n’a aucun matériel roulant pour filer les contrebandiers. En dehors du bureau du receveur installé dans un vieux bâtiment appartenant à la douane nigériane, la recette des douanes béninoises à la frontière d’Igolo ne dispose que d’un petit kiosque de 4m2 à l’entrée du périmètre où se regroupent les agents. Juste à côté, leurs collègues nigérians sont non seulement en effectif impressionnant mais disposent de locaux et matériels roulants plus ou moins en adéquation avec l’ampleur de leur mission.

A Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin, la situation n’est guère reluisante. La recette lagune spécialisée dans la lutte contre les contrebandiers qui empruntent la lagune est logée dans un bâtiment dont la dégradation est si avancée qu’elle se découvre au premier regard. Pire, cette unité ne dispose que d’une barque motorisée visiblement amortie. Selon les témoignages du colonel Julien Kpoviessi, le service régional de lutte contre la fraude dans les départements de l’Ouémé-Plateau qu’il dirige n’a que dix agents et un parc automobile presque vide.

A Hillacondji, c’est le même spectacle désolant, ce qui devrait retenir l’attention de l’Etat et des autorités compétentes qui réclament la réalisation des objectifs exprimés en terme de quota de recettes.

Les autorités douanières sont suffisamment informées de ces réalités. Mais les solutions ne sont pas immédiatement disponibles. Pour le moment, elles sensibilisent les différents acteurs (les collaborateurs, les élus locaux, les populations...) sur la nécessité de développer ensemble de nouvelles stratégies pour augmenter les recettes. A la mairie d’Ifangni, face aux commissionnaires agréés, commerçants et autres partenaires de la douane, Gilles Hounkpatin et le maire Joseph Akpata ont convenu d’une amélioration des rendements des unités douanières à travers une collaboration encore plus franche.

Falsification des cachets, sceaux et quittances de la douane, source d’évasion fiscale

La douane béninoise perd plusieurs milliards de francs Cfa chaque année. Non pas parce qu’elle constitue le nid des corrompus mais à cause des cachets et quittances des douanes et droits indirects falsifiés par certains individus appelés les « assassins de l’économie nationale ». Ces derniers se font parfois passer pour des douaniers et opèrent en toute quiétude. D’autres mènent cette sale besogne de commun accord avec des douaniers mafieux. Ils sont champions dans le faux dédouanement des motocyclettes. On se souvient encore des douaniers écroués en juin dernier et des individus arrêtés le 09 septembre 2007 pour falsification des cachets, sceaux et quittances des douanes et droits indirects dans les départements du Mono-Couffo, de l’Oumé-Plateau et de l’Atlantique-Littoral. Il s’agissait des nommés Hervé Edjo, Jean Mêhinto, Anatole Kpohon et Bernard Kpossodé, Daniel Mêtognon, Isac Hodo et Kénou Soglo, appréhendés par la gendarmerie nationale. « Ces larrons font partie d’un vaste réseau de dédouanement des motos et ont déjà apposé les faux cachets et sceaux de la douane sur plusieurs dossiers, un acte irresponsable qui les a rattrapés », avait déclaré la gendarmerie nationale, le jour que ces faussaires ont été mis sous mandat de dépôt. A cet effet, le porte-parole de la douane, le colonel Pierre-Claver Tossou, a invité tous ceux qui n’ont pas effectué le dédouanement de leur moto dans un poste de douanes à se rapprocher de son institution pour vérifier l’authenticité de leur quittance. « Les faux dédouanements constituent des manques à gagner pour le gouvernement », a-t-il dit en précisant que nul n’a le droit de faire le dédouanement chez lui. Selon les informations recoupées, les directions générales de la douane et droits indirects et de la gendarmerie nationale invitent le peuple béninois à dénoncer les individus qui ont des comportements suspects afin de décourager les hommes sans foi ni loi et renflouer les caisses de l’Etat.

La douane béninoise, de 1960 à nos jours

Plusieurs noms ont été attribués pendant la période révolutionnaire à la direction générale des douanes et droits indirects (dénomination actuelle), située au bord du boulevard du Canada en face du port autonome de Cotonou. Selon l’histoire, elle s’appelait direction des douanes de la République du Dahomey, direction générale des douanes de la République du Dahomey, direction générale des douanes de la République populaire du Bénin etc. Ainsi, cette institution de lutte contre les fraudes douanières a connu plusieurs dirigeant depuis la période révolutionnaire à ce jour. Elle a été dirigée par des hauts gradés des douanes et droits indirects. De sources dignes de foi, le tout premier directeur général des douanes de la République du Dahomey a pour nom Comlan Paul Cakpo. Cet homme intègre, selon les témoignages recueillis, a pris les rênes de cette institution en 1960 sur instruction du président de la République population du Dahomey, feu Hubert Koutoukou Maga. Il a été remercié en 1974 par le commandant Mathieu Kérékou qui a pris les rênes de la République populaire du Bénin le 26 octobre 1972. Après quatorze ans de gestion, ce directeur général des douanes du Danhomey a passé le témoin au colonel Damien Mohamed qui a renfloué les caisses de l’Etat pendant quatre ans. De 1978 à 1982, c’est Faustine Gbaguidi, colonel des douanes de la République du Bénin qui conduit les destinées de cette institution. Elle sera suivie du colonel Germain Guy Tony qui aurait, de 1982 à 1987, déclaré la guerre contre l’évasion fiscale. De sources concordantes, il a donné le meilleur de lui-même pour mobiliser une importante manne financière dans les caisses de l’Etat. Après avoir servi la nation, il a été remplacé par l’inspecteur des douanes Cyriaque Gandji (1987-1989). Après lui, le général Mathieu Kérékou a nommé le haut gradé des douanes de la République populaire du Bénin, James Wilson qui a été limogé par le président de la République du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo en 1990. L’occasion était offerte au colonel Antoine Gbéti d’être le premier responsable de la direction générale des douanes et droits indirects au lendemain de l’ère du renouveau démocratique.

Le directeur général des douanes et droits indirect est nommé en conseil des ministres sous l’avènement du renouveau démocratique. Cette nomination a lieu sur proposition du ministre des finances et de l’économie d’alors qui, selon les informations recoupées, tient compte du grade, du savoir-faire, du professionnalisme et du bord politique du douanier retenu. Le colonel Philipe Ezin a été nommé en 1996 suite à l’investiture du président Mathieu Kérékou la même année. Les colonels Raouf Paraiso et Joseph Agossou ont aussi respectivement dirigé cette institution de 1998 à 2000 et de 2000 à 2001. James Sagbo (2001-2003) et Justin Sagui (2003-2005) ont contribué à l’assainissement des finances publiques lorsqu’ils étaient directeurs généraux des douanes et droits indirects.

Charles Adékambi a fait deux mandats

Le colonel Charles Adékambi a été nommé directeur général des douanes et droits indirects en 2005 et limogé en 2006. Il a passé service au colonel Christophe C. Quenum qui a dirigé cette institution pendant quelques mois sous le règne du général Mathieu Kérékou. Il a ensuite été nommé en 2006 par le ministre du budget, Albert Houngbo à cause de sa détermination à renflouer les caisses de l’Etat. Mais il a été emporté en 2007 par une affaire inédite. Charles Adékambi a passé service le 14-08-2007au plus gradé des douaniers du Bénin, le colonel Gilles Hounkpatin.

Le ministre Houngbo annonce des réformes

Le ministre délégué auprès du ministre des finances, chargé du budget, Albert Sègbégnon Houngbo entend rendre les services des douanes et droits indirects accessibles à tout le monde. De sources proches de son cabinet, un séminaire sera organisé dans les tout prochains jours pour expliquer les atouts de la douane au peuple béninois. Mais avant cette initiative, le ministre Albert Sègbégnon Houngbo a pris un arrêté pour réduire considérablement le coût du dédouanement des motocyclettes. Suite à notre investigation, il s’est révélé que ce ministre s’est entendu avec son homologue de l’environnement et de la protection de la nature, Juliette Biaou Koudénoukpo pour commander à l’extérieur de notre pays, un nombre important de motos à « quatre-temps » qui seront dédouanées et vendues à un prix insignifiant aux populations.

Une seule femme nommée Dg douanes au Bénin

Depuis plusieurs décennies, c’est une seule femme qui a été nommée directrice générale des donnes et droits indirects dans notre pays. Et pourtant, on parle de la parité entre les hommes et les femmes. Faustine Gbaguidi, car c’est d’elle qu’il s’agit, a dirigé cette institution de 1978 à 1982. Elle a fait ses preuves pendant quatre ans à la tête de cette institution. C’est le président Mathieu Kérékou qui l’a nommée à cause de la gestion saine de certaines femmes. Faustine Gbaguidi a donné le meilleur d’elle-même mais a été remerciée pour des raisons diverses. Même si depuis 1982, aucune femme n’a plus été nommée à la tête de cette institution, il s’avère nécessaire de continuer à faire confiance aux femmes.

Hommage à Mathieu Kérékou

Les douanières rendent toujours un hommage mérité au général Mathieu Kérékou, président de la République pour avoir accordé l’opportunité à une femme de diriger les douanes et droits indirects au Bénin. Selon les informations recoupées, n’eut été la subordination absolue à la hiérarchie et formel que leur impose leur profession, elles auraient rendu officiellement cet hommage au général Mathieu Kérékou cet acte.

La Rédaction

Tag(s) : #Politique Béninoise
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