LES CHIFFRES DE LA DETTE
EXTERIEURE DU BENIN
(sources : CAA, FMI, CEDEAO)
Année | Encours | Service réglé (Milliards CFA) | ||
Principal | Intérêts | Total | ||
1985 | | 3 | 2,8 | 5,8 |
1986 | | 7,4 | 4,1 | 11,5 |
1987 | | 2,7 | 2,1 | 4,9 |
1988 | | 1,2 | 1,1 | 2,3 |
1989 | 337,7 | 1,7 | 1,6 | 3,3 |
1990 | 312,6 | 4,9 | 3,2 | 8,1 |
1991 | 321,3 | 4,6 | 3,1 | 7,7 |
1992 | 364,5 | 4,9 | 3,8 | 8,7 |
1993 | 401,6 | 5,2 | 4,9 | 10,1 |
1994 | 805,4 | 13,2 | 7,3 | 20,5 |
1995 | 703,1 | 10,9 | 10,7 | 21,6 |
1996 | 757,2 | 11,3 | 8,3 | 19,5 |
1997 | 748,3 | 15,7 | 11,8 | 27,5 |
1998 | 771,5 | 16,5 | 12 | 28,5 |
1999 | 847,6 | 24,2 | 11,1 | 35,3 |
2000 | 910,5 | 19,3 | 12,1 | 31,3 |
2001 | 948.7 | 12,4 | 5,7 | 18,1 |
2002 | 941,6 | 13,7 | 5,7 | 19,4 |
2003 | 832,6 | 11,3 | 6,4 | 17,7 |
2004 | 826,3 | 9,2 | 5,9 | 15,1 |
2005 | 925,6 | 9,3 | 5,6 | 14,9 |
2006 | 345,7 | 9,6 | 5,6 | 15,2 |
2007 | 507,3 | | | 23,1 |



Evolution de l'encours et du service de la dette depuis 1989
Au total, les paiements effectifs s'élèvent à 370,1 milliards de CFA depuis 1985. Ce total ne prend pas en compte les arriérés de paiements qui se chiffraient début 1998 à 59 milliards.
Selon ces chiffres, le Bénin a vu sa dette extérieure triplée presque en 20 ans (de 1985 à 2005) malgré toutes les politiques d'ajustement appliquées et toutes les initiatives de réductions de cette même dette. Mais pendant ce temps, la situation sociale ne s'améliorait pas de façon significative. Au plan du développement humain, nous reculons d'année en année. Pendant ce même temps, les affaires n'ont jamais été aussi florissantes pour les multinationales et surtout françaises ; leur nombre ne cesse d'augmenter. Toutes les structures étatiques sont en train de passer sous contrôle des multinationales. Les hôpitaux sont mal équipés. Le volet social est presque inexistant car toute notre politique économique est déterminée par les conditionnalités de cette dette. Pour s'en rendre compte il suffit de lire les discours de nos dirigeants y compris ceux actuels et de lire certains documents qu'ils produisent au FMI et à la Banque Mondiale afin d'obtenir de l'argent.
On parle d'allègement mais cela est totalement faux. Pour preuve, il suffit de regarder le service de la dette sur la période 2000-2005 et au-delà. Certes le service a chuté en 2001 et le stock a aussi chuté en 2005 à cause des rééchelonnements et annulations. Mais en 2004 le service de la dette repartait déjà à la hausse et de façon rapide si l’on s’en tient aux prévisions de 2007.
Quand à l’encours, il a bondit de plus de 150 000 000 de F CFA en une année suite aux nouvelles « acquisition » du Docteur (2006 à 2007) et avec le rythme d’endettement actuel du Bénin il va battre des records d’ici 2011.
Quand à l’encours, il a bondit de plus de 150 000 000 de F CFA en une année suite aux nouvelles « acquisition » du Docteur (2006 à 2007) et avec le rythme d’endettement actuel du Bénin il va battre des records d’ici 2011.
C'est dire que le système de la dette est un cercle vicieux créateur de pauvreté. Les seules chutes de l’encours et du service de la dette sont dues au bon vouloir de ceux qui nous tiennent entre leurs griffes et non de notre propre capacité à provoquer ces baisses. Autrement dit, si nous poursuivons dans cette voie d’endettement pour nous développer, nous n’y parviendrons jamais car ce système nous rend esclaves de maîtres qui ne vont jamais nous accorder la liberté, mais parfois un peu de répit pour qu’on puisse continuer à leur servir la rente. La liberté, il faut l’arracher par soi même et ne pas la demander.
Quand le Bénin souffre, coupe dans ses budgets sociaux et serre la ceinture, les multinationales s'engraissent royalement pendant le même temps, et sur le même territoire.
La dette ne fait qu’augmenter pour nous permettre de sortir de la pauvreté et nous développer dit-on, son service ne diminue pas, le Bénin s’appauvrit davantage et ne décide de rien en suivant la politique de l’endettement et nous continuons à nous endetter. Il y à bien une erreur quelque part à corriger. A moins que nous voulons tous le fouet d’une deuxième dévaluation pour nous réveiller ….. peut-être.