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Les émeutes qui ont suivi les élections générales ont fait plus de 120 morts, selon un bilan provisoire
LEMONDE.FR | 01.01.08 | 11h46  •  Mis à jour le 01.01.08 | 13h30

e bilan des violences qui ont suivi au Kenya, samedi 29 décembre 2007, l'annonce des résultats partiels du scrutin présidentiel de jeudi, ne cesse de s'alourdir. Selon la Croix-Rouge, 120 personnes ont péri dans les principales agglomérations du pays victimes des violences policières ou des affrontements interethniques. Encore ne s'agit-il que d'un chiffre provisoire qui risque d'être très largement dépassé. Ainsi, dans la troisième ville du pays, Kisumu, un fief de l'opposition, 48 cadavres ont été amenés à la morgue dans la nuit de lundi à mardi, selon l'Agence France-Presse, qui sont venus s'ajouter aux 53 morts recensés auparavant dans cette même ville.

 

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Pour tenter d'enrayer la violence, le président Mwai Kibaki – dont la courte victoire électorale (un peu plus de 200000 voix le séparent de son rival Raila Odinga, à la tête d'une coalition d'opposition, le Mouvement démocratique orange) est contestée par l'opposition – s'est engagé, lundi dans son message de vœux pour la nouvelle année, à agir "avec fermeté (contre) ceux qui fragilisent la paix"  et à améliorer la "sécurité à travers le pays". Depuis dimanche soir, la diffusion en direct de reportages radios ou télévisés est interdite par le gouvernement et ce "jusqu'à nouvel ordre".

La mise en garde du chef de l'Etat intervient alors que Raila Odinga, a promis de faire descendre dans la rue, jeudi 3 janvier, un million de ses partisans. Il les a invités à se rassembler au parc Uhuru, un haut lieu de la lutte pour la démocratie dans les années 1990. "Ce sera une action de masse pacifique, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse à Nairobi, la capitale. "Nous marcherons avec des brassards noirs au bras parce que nous sommes en deuil", a ajouté le chef de l'opposition. Lundi, la police avait menacé d'arrestation de M. Odinga s'il organisait une cérémonie d'investiture pour faire pièce à celle du chef de l'Etat sortant.

L'ampleur des troubles au Kenya, le pays d'Afrique de l'Est le plus développé avec un taux annuel de croissance supérieur à 5%, inquiète la communauté internationale qui redoute de voir ces troubles dégénérer en guerre civile. Après avoir dans un premier temps félicité le président sortant pour sa réélection, les Etats-Unis ont fait machine arrière. "Je n'ai personne à féliciter", a rectifié le porte-parole du département d'Etat, Tom Casey. Les Etats-Unis, a-t-il ajouté, sont "très inquiets (…) des irrégularités dans le décompte des voix".

Ancienne puissance coloniale jusqu'en 1963, la Grande-Bretagne a également fait part de sa préoccupation devant une violence largement alimentée par des facteurs ethniques. Le premier ministre, Gordon Brown, a eu, lundi, des conversations téléphoniques avec le président sortant et son rival. Il les a invités à se rapprocher et à "travailler pour l'unité et la réconciliation".

L'Union européenne (UE), tout comme la Russie, le secrétaire général de l'ONU, et les pays voisins du Kenya, ont fait part de leur inquiétude. La mission d'observation de l'UE au Kenya a demandé, mardi, qu'"une enquête impartiale sur l'exactitude des résultats de la présidentielle soit menée", a déclaré le chef de la mission européenne, Graf Lambsdorff.

Trois jours de violence ont amené plusieurs pays occidentaux – dont la France – à recommander à leurs ressortissants d'éviter de se rendre pour l'heure au Kenya.


Jean-Pierre Tuquoi

Chronologie

27 décembre 2007 : élections législatives et présidentielle.

29 décembre : le parti d'opposition Mouvement démocratique orange (ODM) annonce la victoire de son candidat, Raila Odinga, à la présidentielle. Début des troubles dans les quartiers pauvres de Nairobi, fiefs de l'opposition.

30 décembre : la commission électorale annonce la victoire du président sortant, Mwai Kibaki, qui prête aussitôt serment. Les émeutes s'étendent.

31 décembre : plus de 100 morts sont dénombrés, les troubles gagnent à Mombasa, à l'Est.

1er janvier 2008 : après une nouvelle nuit de violences, le bilan des émeutes continue d'augmenter.

Tag(s) : #Politique Africaine
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