20 février 2008 - Au sujet de la destitution du président de l’Assemblée : Réunion de crise hier au Palais
Les députés Forces Cauris pour un Bénin Emergent étaient convoqués d’urgence dans la matinée du mardi 19 février 2008 au Palais de la Présidence de la République par le Chef de l’Etat. Une rencontre de crise qui a révélé la peur qui règne depuis un moment au sommet de l’Etat. Réunion de crise ! L’expression traduit bien ce qui s’est passé dans la matinée d’hier au Palais de la République. Une rencontre dont aucun des participants ne savait à l’avance l’ordre du jour. Mais l’ambiance laissait croire qu’il y a péril en la demeure. C’est finalement vers 9 h 30 que les choses sérieuses ont commencé. Mathurin Nago le premier prend la parole pour montrer à Boni Yayi que la situation est grave cette fois-ci. Il affirme que son fauteuil est sérieusement menacé et que ce n’est plus de la rumeur. Il s’étonne ensuite que certains de ses collègues Fcbe avec qui il est toujours, soient dans ce coup pour l’évincer. Mathurin Nago est allé loin en faisant remarquer que des signatures sont en train d’être réunies pour sa destitution. Boni Yayi prend ensuite la parole tout en courroux pour condamner ceux qui veulent trahir. « C’est un crime que d’accepter de l’argent pour vendre le pays à l’opposition » s’est-il exclamé. Pendant un bon moment, il a apostrophé presque un député très influent et membre du bureau de l’Assemblée comme s’il était au cœur de l’opération « Nago doit partir » à la surprise générale. Une longue intervention qui n’a pourtant pas empêché certains députés de dire ce qu’ils pensent. C’est d’abord Janvier Yahouédéhou qui s’est dit surpris de voir le Chef de l’Etat en colère alors qu’il s’attendait au contraire. Il a porté à l’attention de Boni Yayi que les députés Fcbe dans leur majorité ne sont pas contents. L’honneur est ensuite revenu au doyen du groupe d’intervenir. Il a fait remarquer que le pays est très mal géré et que aujourd’hui, Boni Yayi n’a pas de cadres sérieux avec lui, encore moins d’opérateurs économiques nationaux, ce qui ne se passe nulle part. Il souligne par ailleurs que l’argent ne va que dans les mains des étrangers d’où la misère notable des populations. Une intervention qui certainement a fait mouche. En tout cas, le Chef de l’Etat a aussitôt suspendu la séance. Rendez-vous est pris pour demain.
Marie-Richard Magnidet