Le gouvernement se prépare à installer les conseils communaux le mercredi 03 juin 2008 sur toute l'étendue du territoire national. Mais sur instruction du ministre Démonlé Moko, dans l'Atacora-Donga, avec la complicité du préfet Jonathan Taouéma, un grand coup est en préparation contre le député Antoine Dayori et le G13 à Matéri et Tanguiéta. Le gouvernement veut mettre en péril la décentralisation en cours dans notre pays. Après les intimidations de la période de campagne, c'est l'heure des coups de force. En témoigne la correspondance ci-dessous signée du préfet de l'Atacora-Donga. De quoi s'agit-il ? Un message radio du ministre de la décentralisation Démonlé Moko demandant au préfet Taouéma de procéder à l'installation des conseils communaux des deux départements le mercredi 03 juin 2008 sauf dans les communes de Tanguiéta et Matéri gagnées par le G13 avec le député Antoine Dayori. Raison évoquée pour justifier un tel coup de force : « risque majeur de trouble à l'ordre public ». Et comme l'ordre est venu d'en haut, le préfet s'est exécuté avec la diligence nécessaire. Une situation qui traduit bien la volonté manifeste du gouvernement de remettre en cause tout le processus électoral. C'est à présent clair que les marches de protestation organisées ici et là ont des dessous. Le silence du gouvernement les premiers jours est évocateur. Des manœuvres pour non seulement discréditer la Céna, mais aussi et surtout influencer la Cour suprême. La correspondance ci-dessus nous amène à attirer l'attention des populations sur un certain nombre de faits. La Cena a proclamé les résultats complets et définitifs sur toute l'étendue du territoire national y compris Matéri et Tanguiéta. L'article 118 de la loi portant règles générales pour les élections en République du Bénin stipule que les recours en contestation des résultats n'ont pas un effet suspensif. Il y a cinq ans, c'était la même chose. Comment expliquer donc que le gouvernement veuille retarder l'installation des conseils communaux de Tanguiéta et Matéri ? Absurde. Plus important, dans ces deux communes, il n'y a même pas eu de marche de protestation. Ce qui montre que l'argument de trouble à l'ordre public est archi faux et relève de la pire imagination. Qui veut tuer son chien l'accuse de rage. La vérité, c'est que le message concerne aussi dans l'Alibori, les communes de Malanville, Karimama et Kalalé dans lesquelles le G13 est gagnant. La vérité enfin, c'est que Boni Yayi ne veut pas qu'on installe les conseillers dans les communes du septentrion où le G13 est majoritaire. On veut donc exprès traîner la procédure jusqu'à ce que la Cour suprême, qu'ils disent être de leur côté, leur donne raison. Il y a vraiment de quoi craindre pour l'avenir de la décentralisation dans notre pays et surtout notre démocratie. Marie-Richard Magnidet |