CHRONIQUE DU JOUR
L’équation G13
17 septembre 2008
L’existence du G13 fait, depuis quelques jours, élucubrer des individus en faillite morale. Le déficit de conscience et la perte de repère ont contribué à gonfler les médisances sur d’honorables députés réunis au sein d’une force politique que la solidarité a érigée en un groupe incontournable à l’Assemblée nationale.
Mais pourquoi le G13 fait-il aujourd’hui l’objet d’acrimonie entretenue par les courtisans en perte d’estime ? Pourquoi en veut-on à l’équipe de l’honorable Issa Salifou ? Le délire et le désœuvrement ont tôt fait d’exciter des esprits asséchés par la disette et l’isolement politique. Les marmitons sevrés de ration pleurnichent et les larmes versées à jets artificiels sont suivies de vomissement sur le G13 avec en toile de fond la question de l’escorte.
De l’escorte, parlons-en puisque les quidams et autres gâte-sauces ont cru devoir servir la soupe de la médisance. Des députés du groupe G13 avaient été déjà privés de l’escorte deux ans avant le départ de Kérékou et l’alternance qui a généré le changement. Mais les esclaves de l’affabulation sont amnésiques, leur mémoire ayant été grillée par les ondes négatives de la propension à faire le mal. Le Général Kérékou avait, avant de déménager, confié la filière de l’escorte des véhicules d’occasion à son fils, patron de `’Défi Emploi Jeunes’’. Pourquoi donc utiliser l’effet escorte pour jeter de l’opprobre sur le G13 ? Car la vérité nous enseigne que avant même l’avènement au pouvoir du docteur Boni Yayi , les députés Issa Salifou Saley, Edmond Agoua, Cyriaque Domingo et Rachidi Gbadamassi n’étaient ni de près ni de loin associés à la mise en marche de la machine de l’escorte. C’est à Défi Emploi Jeunes que Boni Yayi a arraché l’escorte des véhicules d’occasion. Mais d’où vient alors cette intrusion machiavélique dans le débat politique ?
`’Quiconque fait le mal, disait Socrate, est un ignorant qui se trompe sur le choix des moyens’’. La délinquance sénile est un fléau et il n’est pas étonnant que ceux qui n’ont jamais convaincu un pigeon avec des projets de société viennent se couvrir de logorrhée. Seulement, le trouble de langage et ce flot de paroles incontrôlé sont préjudiciables à la démocratie.
A vrai dire, le problème du G13 n’est pas une affaire d’escorte de véhicules d’occasion ni un fait divers. Il s’agit d’un problème politique qu’il faut régler. Le business politique n’accepte pas la félonie et le non respect des engagements. Le G13 a permis à Mathurin Nago, poulain de Yayi, de se hisser au perchoir. Me Robert Dossou doit son poste de Président de la Cour constitutionnelle au G13 qui a offert le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale à Fcbe. La revendication politique du G13 est donc légitime et il serait injuste et malhonnête de confiner Saley, Domingo, Gbadamassi et consorts dans un second rôle.
Auréolé de son incroyable score aux dernières élections municipales, communales et locales, le G13 devenu deuxième force politique du pays mérite mieux que les monnaies de singe distribuées par le régime du changement. Le G13 est victime d’un mauvais traitement de la part de Boni Yayi, un Président pris en otage par les saltimbanques cupides qui se nourrissent de démonstration de rustre dans le cirque politique. Mais, `’les mauvais conseillers ne sont pas les payeurs’’, prévient l’adage et toute action mérite salaire. Les mouches qui volent autour de Yayi avec le langage ordurier et les intentions de Lucifer feraient mieux de cesser leur agitation primitive. Le G13 est une puissance politique. Seuls les soldats de l’inculture défient cette évidence.