Le roi Boni 1er veut faire taire l’opposant Andoche Amègnissè
22 octobre 2008
Parmi les prévenus qui comparaissent ce jour à la barre de la Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Cotonou, figure en bonne place, l’opposant Andoche Amègnissè. Le Parquet lui reproche de faire paraître un période dénommé Tsyb 2011 sans se conformer aux dispositions en vigueur.
Dans le rang des prévenus qui comparaissent ce jour au Palais de justice de Cotonou, l’on retrouve le Professeur Andoche Amegnissè. Cela fait bientôt deux ans que celui qu’on ne présente plus s’est déclaré opposant N° 1 du régime du Changement dirigé par le chef de l’Etat Yayi Boni. Il y a quelques semaines, il s’est déguisé en journaliste et c’est en cette qualité qu’il comparaît pour des faits qui lui sont reprochés par la justice de son pays. En effet, c’est en étant directeur de publication qu’il fait paraître un périodique essentiellement dirigé contre le régime en place. Il en est à son deuxième numéro. Mais son bulletin d’informations dénommé « Tsyb 2011 », qui signifie littéralement « tout sauf Yayi Boni en 2011 », risque la suspension par la justice. Cité devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou, il doit pourvoir se défendre contre les chefs d’accusation soulevés contre lui par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou. « Tsyb 2011 » et Andoche Amegnissè se seraient rendus coupables en faisant paraître ce périodique de violation des articles 4, 5, 6, 9et suivants de la loi 60-12 du 30 juin 1960 sur la liberté de la presse. Aux termes des dispositions de ces articles, il est attendu qu’avant la publication de tout journal ou écrit périodique, il sera fait, au Parquet du Procureur de la République et au ministère de l’intérieur, une déclaration contenant : le titre du journal ou écrit périodique et son mode de publication, le nom et la demeure du directeur de publication, et du co-directeur de publication selon un cas prévu au deuxième alinéa de l’article 4 de la loi, l’indication de l’imprimerie où il doit être imprimé. Il est reproché à Andoche Amegnissè de ne pas chercher à se conformer aux dispositions en vigueur. Pour cette raison, le Parquet de Cotonou déclare les requis coupables de délits et contraventions prévus par la loi 60-12 du 30 juin 1960. Dans le procès qui s’ouvre ce jour, Andoche Amegnissè sera soutenu par un collectif d’avocats. Mais on se demande au prix de quelle stratégie de défense, ses avocats réussiront à faire tomber les chefs d’accusation qui pèsent sur le prévenu. Puisque dans cette affaire, on ne verra pas que le ministère public et le journaliste opposant, mais surtout un face-à-face caché entre Andoche Amegnissè et le pouvoir, qu’il a si tend vitriolé et qui aujourd’hui se cache derrière cette citation directe. Les conséquences pourraient déboucher sur la disparition du périodique « Tsyb 2011 ». Mais ce n’est pas pour faire taire l’homme. Il a plusieurs cordes à son arc.
FN