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On les disait en faillite, désargentés, aigris, nécessiteux, à la recherche d’une main secourable. La décision du docteur-président de casser la tirelire pour distribuer des maroquins au quatre vents comme des petits cauris devrait logiquement exercer sur eux une attraction irrésistible. Il s’est portant trouvé deux d’entre eux nominés pour faire partir de l’équipe du Changement qui ont rejeté le cadeau qui puerait le curare à mille lieux à la ronde. Finalement le G13 ne s’est pas immolé sur l’autel du remaniement ministériel de mi-mandat comme pronostiqué par tous les analystes sous contrat. Et leur communiqué de refus de revêtir le sceau de la morale, de l’engagement, de l’à-propos et de l’éthique en politique. Venue de gens indexés par la propagande comme des as du pillage de l’économie nationale, cette leçon de bonne gouvernance est la pire des injures à l’inventeur de la marche verte contre la corruption.

 

C’est Gbadamassi qui a révélé l’inspiration ayant permis au G13 – ce qu’il en reste – d’éviter de s’embourber dans une aventure à haut risque. Il parlait de ce mystérieux plan A destiné à faire sortir quelques têtes du parlement en les faisant transiter par le gouvernement avant de les prédestiner à la casse. Pour ceux-là en l’occurrence Houdé et Ahossi, la carapace parlementaire serait ainsi perdue au profit des suppléants. Une fois sortie du gouvernement par la suite, ils deviennent des cibles faciles pour un régime qui ne rêve que de prédation, d’arrogance et de dominance. Ne parlons pas de cette vilaine intermède de la veille du remaniement où pour la première fois sous le Bénin d’après conférence nationale des honorables établissent sur la place publique un lien entre un chef de l’Etat en fonction à une opération ayant abouti à l’achat du ralliement d’un député à la bagatelle de 20 millions f Cfa environ. Çà c’est le plan A. En attendant que le plan B dévoile ses dessous.

 

Une telle inspiration de la part de Gbadamassi, Houdé, Salé et compagnie en avril 2007 au lendemain de l’installation de la 5ème législature aurait certainement évité au Bénin de prendre le tortueux chemin qui installe progressivement le pays dans les rangs des Etats non recommandables à la mauvaise réputation en matière de liberté de presse, des droits de l’homme, de la lutte contre la corruption et du respect des lois et des institutions républicaines. L’angélisme né autour du G13 (réduit à 12 députés) après leur non au 3ème gouvernement Yayi Boni ne doit pas faire oublier qu’on leur doit la prise en otage de l’Assemblée nationale par l’Etat-Fcbe. La critique de l’honorable Saka Fikara au sujet du président Robert Dossou qualifiée de président de la section Fcbe à la Cour constitutionnelle n’est que la résultante logique de la procuration délivrée par le même accusateur pour faire élire le bureau du parlement en 2007.

 

Le simple fait de dire non à l’entrée au gouvernement ne suffit pas à expier tous les torts causés à la démocratie béninoise par ses procurations de la ruse qui ont consacré Nago. Les dégâts du blocage du parlement sur près d’un an reste à évaluer. Au point de faire déplacer le Commissaire européen au développement, Louis Michel en personne sur Cotonou pour dire tout le mal qu’il pense de la dangerosité du règne de la ruse sur le débat institutionnel. On attend de voir les prochains objectifs du G13 après l’étape du rejet de toute participation au gouvernement. Va-t-on se limiter au cadre strict d’une guérilla parlementaire ou rêve-t-on d’un autre attelage après le mandat en cours ? Surtout que l’unanimité se fait de plus en plus autour de la déliquescence du modèle béninois qui a suscité tant de passion et d’espoir chez les Africains.

Transformer l’audace en acte.


Tag(s) : #EDITORIAL
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