50 ANS de la Republique DAHOMEENNE Qui s’en rappelle?
Il y a cinquante ans, le 4 décembre 1958, les 60 membres de l’Assemblée territoriale de la colonie du Dahomey, élus le 31 mars 1957 en application de la loi n° 52-130 du 6 février 1952, ont adopté une loi dont la substance dit que l’Etat du Dahomey est une République.
Je vais à travers les lignes qui suivent rappeler brièvement les étapes ayant permis d’aboutir à cet important résultat une soixantaine d’années après la fin du royaume d’Abomey et la conquête de toutes les régions de l’actuelle République du Bénin par la France.
Le Conseil général du Dahomey
La création du Conseil général du Dahomey, embryon de la future Assemblée du territoire, fut décidée par la France au lendemain de la guerre de 1939-1945. De Gaulle, on s’en souvient, avait promis aux africains à la conférence franco-africaine de Brazzaville en janvier 1944, qu’ils seraient désormais associés à la gestion de leurs propres affaires.
Les membres du Conseil général du Dahomey avaient donc la charge de suivre la gestion du territoire et de définir, autant que faire se peut, les grandes lignes de l’avenir du pays. A l’issue de leur mandat, la situation changea positivement dans les colonies.
L’Assemblée territoriale du Dahomey
En 1952, la France fit preuve davantage de confiance aux Africains et les autorisa à se doter, chacun sur son territoire, d’une Assemblée détentrice de plus de pouvoir que le Conseil général. Après un premier mandat qui se déroula à la satisfaction des Africains et des Français, l’Assemblée territoriale du Dahomey fut renouvelée le 31 mars 1957.
La lutte pour gagner ces élections fut d’autant plus âpre que la loi du 23 juin 1956, dite loi-cadre Defferre, renforça les prérogatives des futurs élus. Ce fut à eux, en effet, que revenait le pouvoir de désigner les membres du conseil de gouvernement, c’est-à-dire, les ministres.
Par ailleurs, conformément à la même loi-cadre, les Assemblées territoriales en Afrique française pourront abroger ou modifier tout texte réglementaire régissant les matières entrant dans leurs attributions.
Le 28 septembre 1958, à la demande des responsables politiques français, les colonies africaines adoptèrent la nouvelle constitution française qui instituait la « communauté franco-africaine».
La République du Dahomey
Prenant acte du oui de la majorité des Dahoméens à la nouvelle constitution française, et se basant sur les articles 1er, 76 et 91 de celle-ci, les soixante membres de l’Assemblée territoriale du Dahomey ont adopté, le 4 décembre 1958, la délibération suivante :
Article 1er : « (…) L’Etat du Dahomey est une République (…) »
Article 2 : « A compter de la date de la présente délibération, l’Assemblée territoriale est érigée en Assemblée nationale constituante ».
Désormais, les membres de l’Assemblée nationale constituante porteront le titre de députés. Le Conseil de gouvernement est devenu le Gouvernement provisoire de la République. Il prit le nom de Conseil des ministres et le président, celui de Premier ministre.
Ainsi commença une nouvelle expérience à laquelle les Dahoméens d’hier ont dû s’adapter et que les Béninois d’aujourd’hui doivent apprendre à maîtriser pour la survie de la République et pour la sécurité et le bien-être de chacun d’entre nous. Nous n’avons pas le droit de l’oublier.
Prof. Pierre G. Mêtinhoué
Assemblée territoriale de la colonie du Dahomey (1957-1959)
Abikanlou Idohou Bernardin
Adégbidi Aaron
Adelakoun Idohou
Agbo Toglossou Cyrille
Agbo Toglossou Etienne
Agbohoui Olivier
Agier Jean Maurice
Ahomadégbé Justin
Ahouanmènou Michel
Alassani Adam
Apithy Sourou Migan
Arouna Mama
Atégui Batcho Léonard
Bagri Pierre
Béhanzin Alexis
Bio Tchané
Biokou Salomon
Bohiki Christophe
Boni (El Hadj)
Chabi Mama
Chodaton Gilbert Salomon
Chodaton Jivèha Louis
Coovi Francis
Dangou Léopold
Darboux Paul
Dassi Sébastien
Djibodé Aplogan Valentin
Dossa Sévérin
Eouagnignon Nicolas
Essou Maurice Houénou
Fanou Nestor
Fidégnon Antoine
Glaglanon Gabriel
Gnonnou Robert
Imorou Samba Aboudou
Jossou Vincent
Kandissounon Jérôme Sabi
Kayossi Jean-Baptiste
Kounasso Marcellin
Laourou Idohou
Lozès Gabriel
Maga Hubert
Maurat Kissira
Mazou Tidjani Doumbani
Mensah Beauclair Antoine
Mourat Lafia
N’Koué Félicien
Nobimè Jean
Noudéhou Michel
Oké Assogba
Olou Boni Mamadou
Pinto Moreira Joseph
Quenum Maximilien
Sagbohan Josué
Sani-Agata Amzat
Suery N’Déry Séraphin
Vigan Raphael
Yahouédéhou Ignace
Yérima Pierre Yarou
Zocli Benoît