Retour à Abomey-Bohicon
Par Arimi CHOUBADE
26 janvier 2009
Un autre record battu au cours de la cinquième législature, celui d’une durée de vie d’une majorité. Les noces annoncées entre Rosine Soglo et Yayi Boni depuis l’idylle amorcée en fin d’année 2008 n’ont duré qu’à peine 24 heures. La majorité de 47 députés obtenue pour le compte de Fcbe grâce au renfort des élus de la Renaissance du Bénin le 22 janvier a fait shit dès le lendemain. Un communiqué lapidaire estampillé présidente de la Rb excluant tout conversion du flirt circonstanciel en mariage de raison. Une foudroyante résurgence des idéaux du 12 mars 2008, d’Abomey-Bohicon ; sauvegarde des acquis de la conférence nationale, respect des principes démocratiques. Tout un programme politique.
Une certitude : aucune négociation au sommet entre le pouvoir et la direction des houézèhoué. Sans doute un combat solitaire de la doyenne parlementaire que certains opportunistes de son camp ont vite fait de capitaliser en avantages divers. Peut-être un élan de cœur d’une mère encline à se soucier de l’avenir du fils Soglo présent au gouvernement sans le soutien d’un appareil politique. A la longue, les intérêts de la brebis égarée et ceux de l’ensemble du troupeau ne convergeaient plus. Les observateurs de la vie publique béninoise depuis près d’une quinzaine d’années peuvent reprocher beaucoup de chose à Rosine sauf son absence de réceptivité vis-à-vis des cris de sa troupe.La Fcbe n’a visiblement pas son destin en main. Regroupement politique qui malgré le parapluie présidentiel ne peut se déterminer une trajectoire propre. Ne pouvant même pas compter sur sa propre écurie. Les niet de Emile Ahossi et Valentin Houdé à entrer au gouvernement ajoutés au bras d’honneur du professeur Gbêgnonvi à l’attelage du Changement. Au lieu de recruter des porteurs d’idées, le régime a jeté son dévolu sur des porteurs de valises, négociant chaque voix, chaque soutien avec le chéquier d’une main et Le Prince de Machiavel de l’autre. Exercice à haut risque dans un pays de subtilités et de béninoiseries. Les émergents en découvrent des illustrations tous les jours sous des formes variées.
Obnubilé par La drogue de la ruse, le docteur-président ne semble même pas se rendre compte de déliquescence de sa propre famille politique. Le monstre Fcbe attend tel un magma de remonter en surface. La troupe cauris ne comprend toujours pas pourquoi tant de mobilisation de ressources pour des opérations de débauchage hasardeux alors qu’elle-même manque d’entretien et de motivation. Tous observent impassibles les nombreuses sollicitudes dont font l’objet les fils Soglo, les têtes brûlés du G13, les roitelets dont les ancêtres ont perdu toute légitimité depuis le début de la colonisation en fin XVIII è siècle. Pendant que des responsables hauts placés de Fcbe squattent les allées de la présidence nuit et jour implorant en vain le ciel de pouvoir se faire recevoir en audience par le grand maître des céans. Nul doute que d’autres inspirés de la dérision seraient en train de mijoter des entourloupes aussi retentissantes au régime et à son chef. Juste pour plaisanter comme dirait l’autre.
Nos chroniques ont tôt fait d’enterrer Abomey-Bohicon lors du numéro de soliste de Rosine Soglo. Cela aurait été un cataclysme terrifiant que ce qui apparaît comme une conférence nationale bis se dégonfle aussi rapidement au bout de quelques mois seulement. Il ne resterait alors qu’à des gens comme Olympe Bhêly-Quenum ayant pris fait et cause pour le « séminaire de Goho », de renoncer à leur nationalité béninoise ou de rêver d’une autre vie où la terre de leurs aïeules serait moins guidé par la vénalité, la vacuité des idéaux, les convictions spéculatives et la mentalité de sous-hommes.
La bonne nouvelle : Rosine redonne donc l’avantage à Abomey-Bohicon…